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Le plein de polars automnaux...

Par Filou49 @blog_bazart
12 novembre 2015

Trois bons polars lus et approuvés pour finir l'automne et affronter les premiers frimas de l'hiver, ca vous tente? Petite sélection de quatre récentes parutions particulièrement haletantes :  

sujet 375

1.SUJET 375 de Nikki Owen

" Une trace de souvenirs flotte dans l'air, une sorte de torpeur. Je me revois à seize ans. Le visage ridé, les traits tirés du père Rezik."

Comment le Dr Maria Cruz peut -elle se retrouver en prison, accusé d'un meurtre dont elle n' a aucun souvenir ? Auprès des thérapeutes, elle va puiser dans ses facultés uniques pour tenter de se remémorer son passé récent. Les bribes qu'elle essaie de reconstituer ne semblent pas faire sens. Sauf à croire à des années de mensonges et de faux-semblants. Ce qui est, bien sûr, totalement impossible. À moins que...

Un thriller psychologique diabolique et paranoia, quoi demander de plus pour se laisser happer par une intrigue diabolique au possible.

Pour son premier roman,  Nikki owen nous plonge dans un véritable cauchemar éveillé avec une héroine qui voit  son équilibre psychique être sérieusement menacé.

L'atmosphère est oppressante, le suspens est haletant  et assez étouffant,  et grâce à un roman manipulateur  et malin, on est plongé dans un huis clos oppresant et à l'intérieur de la confusion mentale d'une héroine particulièrement  éprouvée qui va peu à peu tenter de dévoiler les fils d'une réalité  pour le moins difficilement acceptable.

Une héroine qu'on devrait retrouver dans ns les deux suites de ce qui est annoncé comme une trilogie et  dont les droits viennent d’être achetés par Universal (Dr House, Bates Motel, etc.) pour une adaptation en série qu'on a hate de découvrir.

2. Le secret du Docteur Favre, Pierre Petit

secret

« Les commères l’avaient prévu : la rumeur, née des histoires mêlées par leurs soins d’Elise Foulonnier et du docteur Favre, fit le tour du pays. Comme il est de règle en la matière elle y rencontra des fortunes diverses. Il y eut ceux, très rares, qui par haine de l’un et jalousie de l’autre, ou  l’inverse, l’accueillir volontiers, parfois même avec reconnaissance, et s’empressèrent de la  rediffuser avec des embellissements à la mesure de leur talent. Il y en eut d’autres, peu nombreux, qui la repoussèrent, certain même avec horreur, comme impossible voir monstrueuse. Entre ces deux extrêmes, la plupart des Fontbonnais accueillirent cette rumeur avec une certaine  indifférence, tant elle était difficile à croire. »

1931, une ferme tout près d’une petite ville de Haute-Loire, le docteur Fabre est appelé d’urgence. Une jeune fille d’à peine dix-sept ans vient d’accoucher dans l’étable avec l’aide de sa sœur guère plus âgée. Le bébé mort-né a disparu, le chien l’aurait dévoré. Le médecin ne sait pas comment réagir. Doit-il dénoncer la jeune mère pour infanticide ? Il n’y a pas de cadavre. Peut-il aller s’expliquer à la gendarmerie du chef-lieu voisin sans trahir le secret médical ? Ses hésitations vont lui être fatales. Quelques jours plus tard la rumeur gronde.

Si la jeune Elise a caché sa grossesse à son entourage, elle n’était pas vraiment passée inaperçue aux yeux des commères du village. Et si le bon docteur, ce bon mari et bon père de famille, en était le géniteur ? Et si le bon docteur était un avorteur ou un tueur de nourrisson ?

Vous en avez assez des polars glauques, trash, sanglants, hyper violent situés dans des villes froides, des histoires de serial-killer au mode opératoire alambiqués officiant dans des mégalopoles déshumanisées, bref vous ne voulez plus passer de nuits blanches après la lecture d’un roman policier.  « Le secret du docteur Fabre » est pour vous. Inspiré d’un fait réel, Pierre Petit, le Simenon Auvergnat, nous entraine dans un polar qui sent bon l’entre-deux guerres et le terroir Français.

Si l’ambiance pourrait faire penser au film de Clouzot « Le corbeau », le récit va tranquillement se terminer par une version rural des « six compagnons » ou  « les disparus de Saint-Agil ».

Sans surprise, mais sans déplaisir on avale les quatre cent pages de ce roman paru aux Presses de la Cité dans la collection Terres de France, la bien nommée. ( MD) 

3.Mauvaise influence,  Lindwood Barclay

influence

Je ne vais pas prétendre que je n’ai jamais fait de conneries. Ce serait mentir. Surtout au début. Retirer mes fringues et me trémousser à poil, c’était mon truc. J’étais bonne pour chauffer les mecs, même si je ne montais pas avec eux. Mais je savais m’y prendre pour leur donner envie.

Quatrième et ultime volet des enquêtes du journaliste Zack Walker, gaffeur hors normes et héros malgré lui. Linwood Bar­clay refait sur­face en nous dévoi­lant les der­nières aven­tures de Zach Wal­ker, son héros récur­rent de Mau­vais pasMau­vais gar­çons et surtout l'excellent  Mau­vaise com­pa­gnie. il créa le per­son­nage de Zach au début des années 2000, et s’imposa très vite sur le mar­ché du thril­ler, en ajou­tant une bonne dose d’humour aux romans où Zach inter­vient en tant qu’anti-héros, qui a le don de se retrou­ver dans les pires situa­tions.

Zack Walker notre journaliste chéri et anti-héros gaffeur préféré a ce coup ci affaire à un gang de bikers surarmés, politicien véreux et voisine aux moeurs sulfureuses.

Gaffeur adorable se sauvant de toutes les situations grâce à une formidable une mauvaise fois,angoissé chronique, bourrelé de remords et de culpabilité Zack est un papa et un mari qui fait ce qu’il peut, il  se retrouve cette fois aux prises avec un gang de bikers, et au milieu de la pros­ti­tu­tion sou­ter­raine. Il doit sau­ver non seule­ment sa peau, mais aussi son mariage, car son épouse en a plus qu’assez des ennuis qu’il s’attire. Zach possède  pour­tant un grand sens jour­na­lis­tique, et sait se créer des ami­tiés aussi fortes que des riva­li­tés dan­ge­reuses.

Comme toujours on a droit à son plein de suspense et d'humour noir. Plus que jamais, Linwood Barclay démontre dans ce dernier volet de Walker qu'il possède  le sens du rythme, un talent indéniable pour construire son intrigue tant on se se demande jusqu’aux  toutes der­nières pages com­ment  notre gaffeur patenté va réussir à se sor­tir de cet imbro­glio oh combien périlleux.

Avec Zack Walker pour héros, Barclay a tapé dans le mille et on désormais hate de savoir quel nouvel héros Barclay va choisir pour trouver des aventures de la même qualité.

4. Diable rouge, Joe R. Lansdale

diable rouge

  Diable Rouge écrit par Joe R. Lansdale, visiblement une valeur sure du genre, mais comme j'ai quelques carences dans le domaine du roman noir, je dois vous avouer que je n'en avais jamais entendu parler avant d'ouvrir son dernier opus en date publié en France et ressorti en poche pour cette rentrée chez Folio Policier.

Joe R. Lansdale s'est visiblement fait connaitre en France par les amateurs de polar au début des années 2000 avec les aventures de son duo d'anti héros
Leonard Pine et Hap Collins. Débarqués en France en 2000 dans la Série Noire de Gallimard avec L’arbre à bouteilles, ces deux anti-héros  made in  Texas enchaînent depuis les enquêtes, avec leurs techniques très personnelles d’investigation.

Hap Collins, le petit blanc libéral en ménage avec la rousse infirmière Brett, et Leonard Pine, le baraqué black homosexuel et républicain, vétéran de la guerre du Vietnam, qui aime bien cogner sur tout ce qui bouge et en particulier les gens qui ne sont pas d’accord avec lui.

En effet, nos deux zygotos se voient confrontés à une affaire classée de double homicide, mystérieusement signée d’une tête de diable rouge... Que signifie cette étrange signature qui se révèle rapidement liée à d’autres meurtres ? Peu à peu,Hap et Léonard vont se retrouver la cible de tueurs nés.

 Bon, l'enquête est assez classique pour qui a l'habitude de lire régulièrement ce genre de polar, et l'intrigue en fait ne présente qu'un intéret assez faible, mais la vraie plus value de ce livre réside dans le ton, entre Coen et Tarantino, et qui n'oublie jamais l'humour. Il faut dire que les dialogues sont particulièrement réussis et font mouche à tous les coups ou presque

Joe R. Lansdale s’amuse  et nous amuse  avec des dialogues en forme de "ping-pong" qui confère un vrai rythme à l'histoire.

Bref, ce Diable Rouge est  un policier tout plein de second degrès et Un livre qui ne se prend pas au sérieux  et qui constitue un très agréable divertissement, et hautement recommandable.


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