Désolée j'ai vraiment trop besoin de parler en ce moment. Aujourd'hui. Le lundi d'après.
Cette nuit, comme depuis 3 nuits, je me suis endormie tard. Avec difficulté. Un sommeil agité.
Le réveil est toujours aussi douloureux. Paranormal.
Mon 1er réflexe : allumer twitter. Pitié que la nuit ait été calme. Pitié qu'il ne se soit rien passé d'autre. Pitié que tout ceci ait été un mauvais rêve.
La nuit a été calme. Mais ce n'était pas un rêve.
C'est un cauchemar.
Depuis plusieurs années, je le dis à qui veut l'entendre, que je n'aime pas Paris. En fait, cette phrase est fausse, mal tournée.
J'aime Paris, je n'aime juste pas y vivre depuis que j'ai des enfants. Cette ville ne correspond pas à mon idéal de vie de famille. J'aspire à plus de verdure et de nature pour mes enfants. Moins de pollution et de stress.
Mais en vérité, j'aime Paris. Avant d'être une mère, je croquais Paris à pleines dents.
J'y suis allée au lycée puis à l'université. J'ai écumé les bars, les boîtes de nuits. Les salles de concert !
J'ai passé des nuits blanches dans les rues de Paris, pour la fête de la musique, Halloween ou le nouvel an.
Mais aujourd'hui, ce lundi d'après, j'ai peur de devoir aller dans Paris. De sortir de chez moi et d'affronter ça.
Des centaines de gens sont morts à l'âge que j'avais il y a 15 ans.
Des gens sont morts en faisant ce que je faisais il y a 15 ans.
Des gens sont morts en terrasse de cafés.
Des gens sont morts dans les rues de Paris.
Des gens sont morts pendant un concert de rock.
Des gens sont morts !
Ce matin, ce lundi d'après, je me suis levée et je me suis habillée de noir.
Aujourd'hui la France est en deuil. Je suis en deuil.
Des gens sont morts.
Ca a été eux.
Ca aurait pu être moi. Toi.