Ce soir là...

le week-end commençait si bien. je voulais tout ranger et me reposer durant le week-end. l'amoureux m'invitait même au restaurant le soir dans le centre de la capitale. j'étais joie, sans doute notre dernier repas à deux, en amoureux, les yeux dans les yeux avant que bébé arrive. j'avais même essayé de me faire belle pour cette belle occasion. nous avons laissé quinze avec un peu de lumière. j'avais prévenu ma maman que je sortais, j'étais tellement heureuse surtout qu'il faisait doux. nous avons pris les transports, un peu en galérant d'ailleurs. c'était un soir normal. il y avait du monde en ville. les gens étaient dehors, ils prenaient l'apéro à l'extérieur, quel bonheur en ce mois de novembre. nous sommes arrivés heureux dans ce restaurant, au charmant décor. l'amoureux avait imaginé l'entrée. au départ, je voulais vous parler de ce que nous avions mangé car c'était vraiment bon. je le ferais peut-être plus tard. j'ai voulu mettre les photos sur instagram® et mon facebook® mais j'avais pas de réseau. puis il a fallu rentrer chez nous le ventre plein et heureux d'avoir pu passer ce doux moment ensemble. sauf que tout s'est arrêté. nous n'étions pas dans les quartiers sensibles mais les forces de l'ordre fonçaient. au départ, j'ai trouvé cela normal, vendredi soir à paris, c'est récurent. puis plein d'autres partout dans la ville, des bruits au loin, là j'ai dit à l'amoureux, il se passe un truc. on ignorait que c'était aussi grave. on s'assied dans le train pour rentrer dans notre banlieue et je vois que ma soeur m'appelle. c'est vrai qu'elle doit venir. j'espérais juste ne pas l'avoir oublié, avec tout ce qu'il se passe dans notre vie, j'ai perdu la notion des jours. elle avait une voix un peu plus paniqué, je me suis "putain tatiana t'as oublié ta soeur à la gare." elle voulait savoir où j'étais parce que ma maman paniquait. c'est là que nous avons appris que paris souffrait sous les coups de feux. nous étions tellement en symbiose en amoureux que nous n'avions même plus regardé nos téléphones portables. on ne s'imaginait pas que c'était aussi grave. chez nous, nous avons directement fait des câlins à quinze et allumé la télévision. nous nous sommes rendus compte de l'horreur, du carnage,... j'étais émue et choquée. mes parents ont essayé de me rassurer tant bien que mal via le net. j'ai contacté quelques amis dont je n'avais pas de nouvelles pour me rassurer. nous n'avons pas pu quitter les infos zappant de chaines en chaines, à regarder sur twitter®,... sentiment étrange entre le fait que de nombreuses personnes innocentes sont décédées ou ont été blessé et que je vais donner la vie dans quelques semaines. c'est très bizarre. je n'ai pas pleuré. j'ai été très émue par les messages des familles des victimes. et je me suis sentie chanceuse. 
je pense fort aux victimes et à leurs familles, aux blessés qui devront se reconstruire, aux amis de nos amis qui sont partis ce soir-là, à nos connaissances qui ont survécu, aux forces de l'odre et autres personnes qui auront des nuits courtes.  mais ne cédons pas à la peur car la vie doit continuer, cela ne sera pas facile. nous éviterons aussi les amalgames. soyons tous solidaires.