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[Critique] HUNGER GAMES – LA RÉVOLTE : PARTIE 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] HUNGER GAMES – LA RÉVOLTE : PARTIE 2

[Critique] HUNGER GAMES – LA RÉVOLTE : PARTIE 2

Titre original : Hunger Games – Mockingjay : Part 2

Note:

★
★
★
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Francis Lawrence
Distribution : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Donald Sutherland, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman, Michelle Forbes, Jeffrey Wright, Elizabeth Banks, Stanley Tucci, Jena Malone, Natalie Dormer…
Genre : Science-Fiction/Action/Suite/Saga/Adaptation
Date de sortie : 18 novembre 2015

Le Pitch :
Utilisée par la chef des rebelles pour galvaniser les troupes dans leur combat contre le Capitole du Président Snow, Katniss Everdeen se remet doucement de ses retrouvailles avec un Peeta encore traumatisé après sa détention. Alors que la lutte passe à la vitesse supérieure, la jeune femme décide d’infiltrer le palais de Snow pour en finir avec lui, quitte à aller à l’encontre des ordres de sa hiérarchie…

La Critique :
Ça y est ! Hunger Games, c’est terminé ! Katniss, Peeta et tous les autres personnages aux noms improbables et aux tenues bariolées ont fini leur valse, au terme de quatre longs-métrages à la qualité plus que relative. Le premier volet de cette conclusion tout particulièrement, qui, avec son absence d’action, ses dialogues indigents, ses enjeux quasi-inexistants et sa propension à n’offrir aucune scène véritablement spectaculaire ou vaguement impressionnante, s’est vite imposé comme le plus mauvais de toute la saga. Un film qui remettait en cause le bien fondé d’un dernier chapitre divisé en deux longs-métrages, quand un seul aurait amplement suffit tout en permettant à l’action de se tailler la part du lion au lieu d’être atrocement diluée.
Cette Révolte : Partie 2 avait donc intérêt à rattraper le coup. À privilégier la castagne plutôt que les stratégies et autres intrigues politiques visant à tirer un max sur la corde de manière, il faut bien le dire, plutôt scandaleuse.
La bonne nouvelle, c’est que le film est effectivement plus nerveux. La mauvaise, c’est que finalement, le ver était déjà dans la pomme.

Hunger-Games-La-révolte-2-Natalie-Dormer-Jennifer-Lawrence

Il faut néanmoins attendre un petit moment avant que Katniss passe la seconde. Toujours utilisée par les rebelles comme un porte-drapeau dans des vidéos de propagande, la belle travaille sur un plan qui consisterait à ficher une flèche dans le cœur de son ennemi, le Président Snow. Au terme d’une suite de péripéties plus ou moins palpitantes, elle se joint finalement à une équipe et s’embarque dans un parcours piégé. C’est alors que le long-métrage nous livre une relecture des deux premiers volets, repositionnant Katniss au centre d’une nouvelle sorte d’arène truffée de pièges. En d’autres termes, le saga renoue avec la dynamique de ses débuts. Un stratagème bénéfique à la cohérence de l’ensemble, mais révélateur d’un manque d’audace flagrant et d’un épuisement évident. Surtout que, tout compte fait, la progression de Katniss parmi les pièges dressés par Snow est assez rapide. Ce qui est paradoxal, compte tenu de la durée excessive du film (2h17). Hunger Games – La Révolte : Partie 2 repose sur un script qui échoue presque systématiquement à utiliser à bon escient le temps qui lui est imparti. Soit il s’attarde sur des points inintéressants, soit il passe rapidement sur des choses qui auraient mérité un peu plus de précisions, histoire de renforcer la tension dramatique ou tout simplement offrir une action digne de l’ampleur de la production.
Heureusement, pour la première fois depuis le début de ce dernier acte en deux parties, le long-métrage propose quelques beaux morceaux de bravoure. C’est un peu toujours pareil et finalement tout se résume à des courses poursuites, mais les efforts sont bien visibles et Francis Lawrence, le réalisateur, s’applique à rendre son action lisible et percutante. La violence est également plus âpre. Hunger Games assume afin complètement le côté obscur de son postulat de départ, et si il ne s’avère jamais gore (faut pas exagérer non plus), il illustre des situations difficiles et accule ses personnages sans hésiter à les accabler en permanence. Katniss en particulier, morfle comme jamais, et devient une sorte de machine de guerre un peu trop clairvoyante pour être honnête, mais néanmoins, suffisamment badass pour convaincre.
En parlant de cette dernière, il faut aussi préciser que depuis le début, les films Hunger Games ont toujours profité de la présence et du charisme de Jennifer Lawrence. Même quand l’histoire pédalait dans la choucroute, l’actrice était là, en première ligne, pour assurer et tirer l’intrigue vers le haut. Entourée de solides comédiens, comme Woody Harrelson, Philip Seymour Hoffman (qui apparaît pour la dernière fois, notamment grâce à des images de synthèse, puisqu’il n’avait pas pu terminer le tournage) ou encore Donald Sutherland et Julianne Moore, elle offrait, au minimum, un supplément d’âme aux films, ne se laissant jamais totalement abattre par la vacuité des sous-intrigues. Dans cette deuxième partie de la conclusion, Jennifer Lawrence est plus belle que jamais. Ce n’est peut-être pas grand chose, mais dans une saga qui a surtout brillé par la laideur de ses costumes et de ses décors, c’est important. Charismatique, elle se pose en leader et fait montre d’une aptitude remarquable à s’illustrer dans l’action, comme par exemple dans cette séquence étonnamment intense où les héros font face à une armée de mutants frénétiques et sauvages. Irréprochable, arc à la main ou plus posée, Jennifer Lawrence a mené le combat jusqu’au bout, portant son personnage bien au-delà des espérances, y compris quand, autour d’elle, rien n’encourageait vraiment à espérer quoi que ce soit de bon.

Toujours un peu incohérent mais moins ridicule que prévu, calé sur une rythmique bien trop irrégulière, mais qui a le mérite de parfois monter dans les tours, Hunger Games – La Révolte : Partie 2 sauve les meubles. Il s’enfonce dans une noirceur qui lui confère une épaisseur accrue, et s’attache à conclure avec un maximum de conviction ce qu’il a parfois échoué à construire solidement. Les enjeux trouvent tous une issue, convaincante ou non, et on s’ennuie beaucoup moins qu’auparavant. Le bilan est en demi-teinte. La sauvagerie et, n’ayons pas peur des mots, la pertinence de la mise en scène de Francis Lawrence, alliées avec les performances des acteurs (on a oublié Josh Hutcherson et Liam Hemsworth, tous les deux droits dans leurs bottes), font de ce final attendu, le meilleur des films de la saga. Plus maîtrisé que le premier volet, plus tendu que le second, et mieux à tous points de vue que le troisième, ce quatrième et dernier acte fait le job. Le geai moqueur peut retourner dans son nid, et laisser la concurrence respirer.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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