J'ai jugé (!) ce film décevant car il
ne respecte en rien l'unité d'action ( à la différence de l'unité
de lieu : le tribunal de Saint Omer, et celle de temps : la
durée du procès de 3 jours ).
Le procès pourrait sembler être au cœur
du film mais à l'inverse des grands films américains centrés sur des
procès retentissants époustouflants, celui-ci est traité dans sa
« banalité » (il s'agit d'un infanticide quand
même!) d'un petit tribunal de province, avec un jury fait de
personnes qui ont bien du mal à voir un peu loin et plus haut, des
avocats pas très motivés. Tous sont interprétés -très bien-par des
acteurs dont nous connaissons les visages mais pas très bien les
noms , un peu comme s'ils étaient nos voisins. Ce parti pris est intéressant cependant car il nous démontre le mécanisme judiciaire.
Mais le sujet du film ne s'avère-t-il pas être plutôt le personnage du président de Cour d' Assises qui occupe
presque toute la place puisqu'il s'agit de Fabrice Luchini,
formidable bien sûr, qui va vivre (et revivre) en parallèle du
procès sa petite romance avec la membre du jury ex-danoise
interprétée par l'actrice de Borgen. Certainement admiratrice
de l'acteur, elle semble avoir bien du mal à donner une vraie consistance à son personnage (à moins qu'elle n'ait eu de grandes difficultés de
langue et que l'on ait coupé son texte , le remplaçant par des sourires et de grands yeux innocents ), c'est pauvre en
dialogues et réduit son séducteur au monologue!
Un one-man show finalement....