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L’ABCdaire de deux nanas fondues de….Vindy

Par Anneju71 @LesMotordus

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Les 2 nanas sont de retour !! Les motordus d’Anne-Ju et Collectif Polar sont heureuses de vous retrouver pour cette nouvelle lecture commune. Le choix s’est porté sur :

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Edition : La manufacture de livres

Pages : 388

Prix : 18,90€

Résumé :

Séquestrations, violences, balances, c’est le lot du trafic de stups, même dans une ville réputée calme comme Dijon. Ici, la dope, ce sont surtout quelques lascars qui font des trajets aux Pays-Bas pour ramener du produit jusqu’à ce qu’ils finissent par se faire serrer par la douane volante. Mais comment ne pas voir dans ces gosses élevés de travers, pervertis par le fric facile, et entraînés aux luttes viriles et à la violence, l’ombre d’une réalité encore beaucoup plus terrifiante?

Notre avis :

Pour cette chronique, on a voulu faire quelque chose de différent. Pour notre 1ère  LC, on se testait mais là on pense avoir quelque chose de sympa à vous proposer : un ABCdaire (oui on sait que ce n’est pas la bonne orthographe mais on est folle, on invente des mots ;-)).

Le principe :

Un ADCdaire : 26 lettres

13 lettres chacune choisies au hasard

13 lettres pour 13 mots qui pour nous définissent quelque chose du roman.

Ensuite, nous mettons les 26 mots ainsi rassemblés en commun et nous y apportons l’une et l’autre notre petite explication.

Pas simple de parler d’un roman à partir d’un mot choisi par une autre personne. Pas simple mais très amusant ;-)

Chaque chronique disposera de 13 mots, 7 des siens et 6 empruntés dans la liste de son binôme. Mais au totale chacune aura 26 définitions.

Vous nous suivez toujours là ?

Bon…c’est parti.

Les mots choisis par Geneviève de Collectif polar :

H comme Haine :

GVL : Ce livre, je ne sais pas pourquoi, m’a fait penser à la haine, le film de Mathieu Kassovitz avec Vincent Cassel. L’histoire de trois copains d’une banlieue ordinaire  qui traînent leur ennui et leur jeunesse qui se perd. Ils vont vivre la journée la plus importante de leur vie après une nuit d’émeutes provoquée par le passage à tabac d’Abdel Ichah par un inspecteur de police lors d’une garde à vue. On est en 1995, et la banlieue gronde depuis le début des années 80.

Vingt ans plus tard, Marie Vindy constate que les choses n’ont gèrent bougé, la haine féroce pour les forces de l’ordre est toujours aussi présente voire exacerbée par le bussines des trafics en tous genres. Cette haine entretenue par les dealers pour mieux contrôler leur territoire et pouvoir en toute impunité continuer à prospérer grâce à leur économie souterraine.

AJ : Rien que dans le titre, on ressent déjà de la haine ! Franchement comment ne pas en avoir quand on referme ce livre ? Mais la haine n’a jamais rien fait avancer mais plutôt reculer la civilisation à son état primitif : la survie. Içi c’est la survie en cité et plus tu as la haine et plus tu es respecté. Et si tu la montres c’est encore mieux, tu es le Roi. La haine envers les filles, les forces de l’ordre, du système..bref voir même d’eux !

I comme Injustice : 

GVL : C’est un sentiment d’injustice qui m’a parcouru tout au long de cette lecture.

AJC : Tu as très bien choisi le mot Geneviève ! Injustice à tous les niveaux ! J’ai envie de crier à la révolte quand j’ai lu ce livre. Mon côté féministe était encore plus en ébullition !

J comme Justice :

GVL : La justice justement comment la rétablir quand tout s’oppose à elle. Grave question de société et de philosophie. Qu’est qu’une société sans justice ?

Vous avez 4h !

AJC : J’ai 4h pour rendre ma copie ? ok mais là vous allez galérer car je vais pas me gêner pour dire ce que je pense ! Ce livre nous percute de questions sur notre système judiciaire …que fait la justice ? ce qu’elle peut hélàs. Quelle image à la justice aujourd’hui ?  Allez, je vous

T  comme Témoin : 

GVL : Marie Vindy se fait témoin de son époque.

AJC : Elle nous rend aussi témoin de son époque. Car on ne peut pas fermer les yeux sur ce qui se passe. Plus y a aura de témoin, plus de gens en parleront. Si déjà on fait prendre conscience aux gens qu’il y a un réel problème dans ces cités c’est déjà un bon début. Mais il faut agir aussi…J’aimerai être la témoin du changement.

W comme Wassingue :

GVL : Et oui, la lecture de ce livre m’a laissée telle une vieille serpillière. Lessivée, essorée, décalquée …Comme une vieille wassingue comme on dit chez moi.

AJC : Ah je connais ce mot aussi ;-). Tu as raison, on est rincée à la fin de ce roman.

Y  comme Yoda :

GVL : Car il faut garder une sacrée maitrise de soi pour ne pas sortir de ses gongs durant la lecture de ce titre.Il faut dire il y  a de  quoi se révolter…Mais ça je l’ai déjà dit.

AJ : « Que la force soit en nous pour réussir à rester Zen »…waouh la transition ;-)

Les mots choisis par Anne-Ju des Motordus d’Anne-Ju:

D comme Droit : 

AJ : Nous sommes plongés dans une population qui pense avoir tous les droits. Tout est permis dans les cités ? Les délinquants sont-ils au-dessus des lois car ils sont plus malins que les lois ? Ce livre est un constat. Il y a de nombreuses lacunes dans notre système judiciaire et cela pénalise énormément le travail des enquêteurs. J’avoue que je n’aimerai pas être à leur place, car ils sont à la première place face à toute cette cruauté humaine.

GVL : Le droit, les droits, a-t-on le droit ? Droit dans ces bottes. Ce qui est certain c’est que certains connaissent parfaitement leurs droits afin de mieux contourner le droit et les lois justement.

E comme Enquête :

AJ : Dans ce roman, on a deux enquêtes : un suicide et un meurtre. Deux entités : police et gendarme. Deux méthodes d’investigations…bref deux fois plus de suspense.

GVL : Oui ce roman est un pur roman d’enquête, et ça Marie Vindy le fait très bien.

F comme Faits divers :

AJ : Marie Vindy est journaliste spécialisée dans les faits divers. Effectivement ce livre se lit comme différents faits divers. C’est une belle source d’inspiration pour les auteurs mais aussi pour les gens un peu dérangés. Ce qui me fait mal c’est qu’un fait divers se classe aussi vite qu’il a commencé. Facile de ne plus se souvenir. Mais moi ce livre, je vais m’en souvenir.

GVL : Notre journaliste chroniqueuse judiciaire se sert de son expérience de terrain pour nous faire vivre au plus près ces enquêtes. Et oui, souvent la réalité dépasse la fiction, c’est dire si ça craint !

G comme Gendarmes : 

AJ : Marie Vindy réunit deux forces de l’ordre dont le fonctionnement et les mentalités sont complètement opposées : la police et la gendarmerie.  Comme quoi, quand on veut faire triompher le bien et avoir des réponses à des questions, l’union fait la force. C’est aussi valable pour faire le mal. Nous suivons avec plaisir les avancements des forces de l’ordre, avec les moyens qu’ils ont (ou pas !), les sentiments qu’ils ressentent, les incompréhensions. Bref un côté très humain nous est décrit.

GVL : On retrouve Ici comme dans ses 2 titres précédents (Une femme seule et Cavales), la brigade de gendarmerie du Capitaine Françis Humbert. Et c’est avec plaisir que l’on suit leur nouvelle aventure. On s’attache à chacun des flics qui composent cette unité.

On retrouve aussi le commandant Simon Carrière, qui était un des personnages central de du Sceau de l’ombre et de Nirvana transfert publié en 2008 et 2010 chez l’excellente maison d’édition Kraköen.

O comme Organisation : 

AJ : Marie Vindy nous décrit une véritable organisation criminelle qui s’opère dans ces cités où peu de gens veulent y aller sans avoir peur. Tout le monde sait comment ça fonctionne, qui fait quoi, comment et où mais personne ne parle. On a tous les rouages de ces trafics nébuleux. Une organisation souvent des plus précises et surprenantes mais surtout qui ridiculisent les forces de l’ordre avec les peu de moyens qu’ils ont. C’est d’ailleurs, ce côté défaillant de notre système judiciaire qui est bien écrit. Les voyous ont tous les pouvoirs, et les forces de l’ordre ont toutes les procédures du monde qui existent. Certes, il en faut car un voyou reste un humain. Mais ça fout la rage de voir certaines choses et que l’on ne peut rien faire. Encore un combat à mener.

GVL : Et oui ces organisations sont bien gérées. De plus, elles ne suivent aucune règle sauf celles qu’elles veulent bien édicter. Alors quand notre police, nos forces de l’ordre sont soumises à des procédures complexes, un code de procédure très normé, elles ne sont plus sur un pied d’égalité. Et la facilité nous pousse parfois à dire : « mais pourquoi ne pas utiliser les mêmes méthodes ? ». C’est vrai que cela semble la solution, bien plus simple. Mais si nos polices passent du côté obscur qui va être garant de nos libertés ?

P comme Piste :  

AJ : Un sacré jeu de pistes pour ces deux enquêtes. On suit à merveille l’’évolution des enquêtes en suivant toutes les pistes que chacun rencontre. Et on est comme eux, déçu quand elles n’aboutissent pas. Alors si vous aussi vous avez envie de mener l’enquête, suivez les pistes !

GVL : Et des pistes il ne va pas en manquer et toutes vont nous tenir en haleine.

Voilà pour ma partie, pour les autres lettres et donc autres mots, je vous invite à vous rendre sur le blog de l’autre nana, en cliquant sur : Collectif Polar.

Comme toujours, c’est un réel plaisir de vous faire découvrir nos coups de coeur. On s’est éclaté et je pense que vous l’avez ressenti en nous  lisant. Donc on vous donne rendez-vous pour notre prochaine Lecture Commune.

Quelques mots sur l’auteure :

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@http://www.marievindy.com/

Marie Vindy est née en 1972 à Dijon, où elle vit actuellement. Passionnée de littérature noire et policière, elle publie son
premier roman en 2004,Mektoub (édition Pavic), puis suivront Le Sceau de l’Ombre (1ère édition, 2008) et Nirvana transfert(2011) aux éditions Krakoen,Onzième Parano (2011) chez La Tengo éditions ainsi que de nombreuses nouvelles noires ou érotiques publiées dans des revues et des recueils collectifs.

Chroniqueuse  judiciaire pour le journal Le Bien Public, son univers est ancré dans les réalités du crime et du fait divers : braquages, vols, meurtres, viols, incestes, l’auteure se joue des maux de la société et des travers des hommes qui la peuplent pour mieux les faire émerger dans la fiction.

Retrouvez plein d’infos sur le site de l’auteur en cliquant içi.


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