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Lucien Clergue : Les premiers albums au Grand Palais

Publié le 23 novembre 2015 par Miss Acacia @GrainedAcacia
Lucien Clergue : Les premiers albums au Grand Palais

Depuis le 14 novembre 2015 et jusqu'au 15 février 2016, le Grand Palais rend hommage au photographe Lucien Clergue à travers une exposition de ses toutes premières oeuvres.

Grâce à mon statut de " V.I.P. " pour toute cette année 2015 (je me répète mais tant pis... merci O. d'avoir mis mon nom dans la liste), j'ai pu assister à l'inauguration de cette exposition le 12 novembre 2015. J'ai découvert un photographe dont j'ignorais tout jusque là, même le nom.

Lucien Clergue, un passionné

Lucien Clergue (né le 14 août 1934 à Arles et mort le 15 novembre 2014) a été le premier photographe à être élu membre de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France. Il en a été le Président pour l'année 2013.

Dès l'âge de 7 ans, il apprend à jouer du violon sous l'impulsion de sa mère. Quelques années plus tard, son professeur lui révèle qu'elle ne peut plus rien lui apprendre. Issu d'une famille de commerçants modestes, il ne pourra pas poursuivre ses gammes au conservatoire. En 1949, il apprend les rudiments de la photographie. Quatre ans plus tard, lors d'une corrida à Arles, il force le destin en mettant ses photos sous le nez de Pablo Picasso. Celui-ci est subjugué et demande à en voir d'autres. Lucien Clergue n'a alors que 20 ans. Pendant un an et demi, le jeune homme travaille dans le but de lui envoyer des photos. C'est durant cette période que parallèlement aux " charognes " (photos de taureaux morts), il crée la série des " Saltimbanques " ( ou " La grande récréation ". Son amitié avec Picasso durera près de trente ans, jusqu'à la mort de ce dernier en 1973.

En 1968, il fonde avec son ami l'écrivain Michel Tournier le festival international de photographie des Rencontres d'Arles qui se tient chaque année à Arles au mois de juillet. Il invite à Arles les photographes les plus célèbres dans le monde entier. Durant toute sa vie, Lucien Clergue a œuvré pour la reconnaissance de la photographie comme un art à part entière au même titre que la peinture la gravure ou la sculpture. Il y parviendra en l'inscrivant en tant que telle au Ministère de la Culture, puis en contribuant à la création de l'École nationale de la photographie à Arles en 1982.

Son travail fouille les secrets de la vie et de la mort à travers ses scènes de tauromachie, de saltimbanques, de charognes, de cimetières, sujets de prédilection de ses débuts. Puis la corrida, le nu féminin, le paysage camarguais, les portraits de personnalités (Picasso, Jean Cocteau, St John Perse...) s'imposent à lui comme les leitmotivs d'un univers à la fois particulier et universel : revendiquant son inscription dans la terre arlésienne natale, comme en témoignent ses recherches sur les Gitans, son œuvre est simultanément porteuse d'une universalité liée à une exploration intemporelle de la nature, du corps féminin, des lieux et des gestes où s'inscrit de manière immémoriale la vie des hommes.

Thématiques emblématiques

Dès son plus jeune âge, Lucien Clergue est frappé par les conséquences de la guerre. Arles, bombardée, devient le décor de ses premières compositions : Ruines ou Saltimbanques, qui présentedes enfants déguisés en acrobates et en danseuses dans les décombres. Hanté par la violence et la mort, des thématiques encore plus sombres sont abordées à travers les séries Charognes et Cimetière.
Mais, en réponse à la brutalité des évènements, l'œuvre de Lucien Clergue est également empreinte de féminité et de sensualité. Parmi les œuvres qui ont fait sa renommée, les célèbres séries des Nus de la mer et Nus zébrés, qu'il a enrichi tout au long de sa carrière. Enfin, les sujets Gitans, Toros ou Sables expriment la volonté du photographe de rendre hommage à sa Camargue natale.
Elles sont aussi l'occasion de retracer son amitié avec Picasso, Cocteau ou encore Manitas de Plata.

L'exposition

Ce sont François Hébel et Christian Lacroix, les deux complices de Lucien Clergue, qui ont imaginé et mis en scène cette exposition. La seule commande de Jean-Paul Cluzel, le patron du Grand Palais, était de ne pas " refaire " l'exposition-hommage organisée à Arles l'été précédent. Ils sont donc allés " farfouiller " dans l'ancien atelier du photographe. Cette recherche, pleine d'émotion pour eux, leur a permis de découvrir " des trésors " grâce au travail qu'il a réalisé dans sa jeunesse. Ces documents donnent un véritable éclairage sur le parcours du photographe.

Cette exposition est une rétrospective du travail de Lucien Clergue de 1954 à 1968. Les deux hommes ont voulu montrer " ses premières fulgurances ", ses premiers nus, la tauromachie...

Les photos sont organisées en 9 " espaces " : Arles après les bombes ; Les albums ; Ruines, cimetières, saltimbanques et charognes ; Picasso, Cocteau, Saint-John Perse ; Les Gitans (parmi mes préférées) ; Toros ; Les premiers nus (magnifiques !) ; Fresque cinétique ; Langage des sables (étranges et parfois très belles).

Je mets ici (et là Lucien Clergue au Grand Palais) quelques photos prises lors de l'inauguration. Mais ça ne peut vraiment être que pour vous donner une (très légère) idée du travail de Lucien Clergue. Pour voir tous les détails qui font la beauté d'une photo, il faut aller sur place, s'approcher, reculer, prendre le temps...

Lucien Clergue : Les premiers albums au Grand Palais

Grand Palais
3, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris

14 Novembre 2015 - 15 Février 2016
Mercredi de 10h à 22h
Les autres jours de 10h à 20h
Fermé le mardi

Pour la pause musicale, j'ai choisi Manitas de Plata, accompagné de Dali réalisant une oeuvre (lu live-painting en 1967 !).


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