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La transition vers le véhicule autonome se fera par étapes

Publié le 23 novembre 2015 par Pnordey @latelier

La transition vers la voiture autonome passe par l’ajout d’un certain nombre de fonctions assistant le chauffeur dans sa conduite.

Si beaucoup d’encre a coulé sur l’avènement de la voiture autonome, les formes que celle-ci pourrait prendre, les bénéfices potentiels et les enjeux découlant de cette nouvelle donne, la nécessaire transition vers celles-ci sont moins couramment abordées. Car le passage à des véhicules 100% autonomes ne sera fera pas du jour au lendemain : nous passerons d’abord par une période où les conducteurs seront au volant de véhicules toujours plus intelligents et automatiques, mais nécessitant malgré tout la présence d’un être humain aux commandes.

Dans une tribune publiée sur re/code, Matt Johnson, vice-président de Freescale, s’intéresse à cette période de transition et risque un modèle de prédiction. Selon lui, l’avènement du véhicule 100% autonome se fera en trois phases, qui correspondent chacune à un niveau de perfectionnement croissant des Advanced Driver Assistance Systems (ADAS), dispositifs intelligents aidant le conducteur à maîtriser son véhicule.

La première, la phase « Assistance », a selon lui dores et déjà commencé. Elle se traduit par la commercialisation de voitures offrant au chauffeur un filet de sécurité en cas de défaillance. Dans cette phase, les ADAS couvrent l’angle mort, alertent le chauffeur en cas de risque imminent, l’aident à garder ses distances de sécurité… autant de prestations qui rendent la conduite plus sûres mais nécessitent la présence d’un conducteur humain pour en faire usage.

La seconde phase, dite « Automatique », débutera selon lui en 2020. Celle-ci verra l’avènement de véhicules capables de conduire tout seul, le chauffeur ayant un rôle de co-pilote chargé d’intervenir si besoin. Ces véhicules seront capables de collecter, traiter et utiliser un grand nombre de données concernant leur environnement, recueillies à l’aide de différentes sources (capteurs, caméras, radars…).

Enfin, la dernière phase, dite « autonome », pourra avoir lieu dés 2030, avec des véhicules entièrement indépendants ne nécessitant aucune intervention humaine, capable de détecter et traiter les menaces potentielles avant même qu’un cerveau humain ne puisse les repérer.

La reconnaissance faciale au service d’une conduite plus sûre

Lors de l’évènement RE.WORK connect summit à San Francisco, deux entreprises ont présenté des dispositifs novateurs permettant une plus grande autonomie, une plus grande connectivité des véhicules. Modar Alaoui, fondateur et CEO de l’entreprise Eyeris, qui développe un système de reconnaissance et analyse faciale, présentait le potentiel de son dispositif pour une voiture connectée.

Celui-ci permet, en filmant le visage d’une personne, d’analyser instantanément l’expression qui l’anime : peur, colère, rire, etc, autant d’émotions que nous animent sans que nous en ayons conscience lorsque nous sommes derrière un volant. En intériorisant cette information, le véhicule peut assister le chauffeur dans sa conduite.

Mettons que le visage du conducteur trahisse l’inattention, indiquant au véhicule que ce dernier n’est plus concentré à 100% sur la route : la voiture peut alors réagir de différentes manières, en donnant par exemple une légère secousse dans le volant pour sortir le conducteur de sa distraction. « 80% des collisions sont dues à la colère ou à l’inattention » a affirmé Modar Alaoui sur scène, ajoutant qu’une personne détournant les yeux de la route durant cinq secondes pour envoyer un texto parcourait l’équivalent d’un terrain de football à l’aveuglette.

Les données de reconnaissances faciales collectées par Eyeris pourraient également être utilisées par les gouvernements pour améliorer la circulation routière : par exemple, le fait qu’un nombre important de conducteurs s’énervent à un carrefour dans une certaine fourchette horaire pourrait inciter à repenser ou désengorger ce dernier.

Faire communiquer voitures et parkings

Steve Banfield, Chief Marketing Officer d’INRIX, est quant à lui venu évoquer la question du parking. Née à Washinton, INRIX est une start-up qui fournit aux entreprises oeuvrant dans l’automobile et les nouvelles technologies des données en temps réel sur le trafic routier. En septembre, elle a acquis ParkMe, une jeune pousse de Santa Monica qui propose un service de parking intelligent. INRIX dispose ainsi de données susceptibles de guider l’automobiliste sur l’ensemble de son trajet, parking inclus.

« A l’heure actuelle, 14% des voitures vendues sont des voitures connectées. D’ici 2020, cette proportion devrait passer à 55%. » a-t-il affirmé, avant de se pencher spécifiquement sur la question du parking : « 30% du trafic urbain est causé par des conducteurs cherchant une place de parking. Ces derniers passent en moyenne 20mn à chercher une place, soit plus de 50 heures par an. Le tout générant un surplus d’émissions de CO2. »

Pour lutter contre ce problème, son entreprise propose un système renseignant le véhicule sur le nombre de places disponibles dans les différents parkings alentours : ceux-ci sont classés selon trois codes couleurs, traduisant leur  taux de remplissage (rouge, orange et vert, cette dernière couleur indiquant un grand nombre de places disponibles). Doté de cette information, le chauffeur peut ainsi se rendre directement dans les parkings les moins engorgés, avec à la clef une meilleure répartition des véhicules dans les différents parkings urbains.

La question du parking est aujourd’hui traitée avec le plus grand sérieux : L’Atelier évoquait ainsi récemment la start-up Luxe, qui propose à ses utilisateurs un service de voiturier visant à leur éviter de tourner pendant des heures pour chercher une place.


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