[critique] MON ROI (5/10) par Matthieu EB.

Synopsis:Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? Pour Tony c’est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer …

Mon Roi  sort sur les écrans mi-octobre après un accueil mitigé au festival de Cannes qui vaudra tout de même à Emmanuelle Bercot (En Solitaire, La Tête haute) le prix d'interprétation féminine amplement justifié. Maïwenn (, L’Amour est un crime parfait, Polisse) nous livre dans ce film un combat sentimental intense entre deux personnalités bien marquées ; un voyage amoureux entre crise hystérique et rires communicatifs. Le film est très bien construit et totalement différent de son dernier long- métrage de par son thème et également sa forme, plus appliquée. Mais là où il exécute une parfaite satire des relations amoureuses complexes entre hommes et femmes, le film dérangerait presque par son traitement électrique de la critique sexiste...

 En effet, Vincent Cassel (Juste La Fin Du Monde, Enfant 44), interprète le compagnon de Tony (Emmanuelle Bercot) et inonde le film de clichés machos et de réflexions misogynes. Présenté dès les premières minutes du film comme un pervers narcissique, il exécute à merveille son rôle de mâle, dictateur sentimental et maître d'orchestre  d'un amour assujetti. Alors oui, nous ressortons du film avec un sentiment agréablement plaisant d'une tornade émotionnelle qui s'achève mais il est difficile de dépasser cette critique abusive et peut-être trop poussée des relations conjugales. D'un côté l'homme trompeur, mesquin, égocentrique et fortuné, de l'autre la femme simple, loyale, hystérique et névrotique.

Le spectateur scrute, comme le veut le film, leurs relations, sans vraiment laisser une chance à la réflexion. De son point de départ (l'image métaphorique du genou qui se brise) à sa chute finale, le film tombe dans une impasse tant au niveau du récit qu'au niveau de l'issue fatale entre Tony et Georgio.

Néanmoins, le film reste plaisant et l'agacement que procure la figure de Georgio nous renvoie, au final à la force primaire du film, en alchimie totale avec le caractère supplicié de Tony, formant ainsi, un duo névrotique et humain. Dommage,par ailleurs, que les excellents seconds rôles gravitent seulement autour du film. Une gravitation centrée sur le couple qui les active à sa  guise, bloquant ainsi, tout échange entre ces personnages satellitaires en les excluant de leur cercle conflictuel .

MON ROI - Bande-Annonce Teaser - Vincent Cassel / Emmanuelle Bercot / Maïwenn (2015)

MATTHIEU EB.

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