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Lulu, femme nue - 7/10

Par Aelezig

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Un film de Solveig Anspach (2014 - France) avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac, Pascal Demolon, Philippe Rebbot, Marie Payen, Solène Rigot, Patrick Ligardes

Joli, cocasse, mais pas trop mon truc quand même.

L'histoire : Lulu a quitté son village pour venir à un entretien d'embauche en ville. Mère de trois enfants, épouse docile, elle aspire à devenir autre chose. Mais quoi ? Elle prévient son époux que ça n'a pas marché, ce à quoi il répond que c'est normal, qu'elle a des idées de grandeur, alors qu'elle n'est bonne à rien. Et à quelle heure elle rentre, d'abord, pour préparer le dîner ? Cette fois Lulu encaisse mal. Elle dit qu'elle a raté son train et prend une chambre d'hôtel, histoire de se poser un peu, de se consoler de ce malotru. Puis une deuxième... Son mari alors fait opposition à la carte bancaire, elle sera bien obligée de rentrer. Mais Lulu persiste, tant pis, elle n'en peut plus, elle veut réfléchir, elle ira dormir sous un pont s'il le faut... Elle rencontre un homme un peu paumé, mais gentil, qui lui fait à manger et lui offre une chambre sans sa caravane, sans rien demander en échange.

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Mon avis : Vous le savez, je n'aime pas trop les histoires de "gens qui vivent". J'aime que le cinéma m'emmène ailleurs. Mais dans le genre, j'admets que ce film est plutôt joli, tendre, juste, avec une pointe d'humour très particulière, limite burlesque, incarnée par les deux frangins anges-gardiens ! 

Karin Viard est parfaite en "ménagère de moins de 50 ans", sans maquillage, mal fringuée, qui se fait tyranniser par son mari et dit amen. Sa soudaine soif de liberté et les moyens qu'elle se donne n'en sont que plus épatants ; on a envie de la féliciter, de l'encourager... Mais elle n'a pas besoin de nous, elle se débrouille très bien toute seule. C'est un vrai modèle pour tous les femmes qui s'ennuient dans leur couple, dans leur vie, mais n'osent pas couper les ponts. Oui, oui, je suis pour la paix des ménages ! Mais pour le bonheur du couple, il est essentiel que chacun se sente bien, respecté, sinon ça ne peut pas fonctionner.

Bouli Lanners sait se rendre attendrissant, comme à l'accoutumée, et la petite Solène Rigot, adolescente qui hésite entre colère et admiration, et son joli minois poupin, j'espère qu'on la reverra ! 

Une petite apparition de ma très chère Corinne Masiero, en patronne de bistrot, aimable comme un vieux chien, tête à claques de compét'... j'adore ! Et de la magnifique Claude Gensac.

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Très jolie scène en discothèque (dépeuplée, ringu', c'est l'hiver, et c'est un petit port) : nos deux amoureux sont seuls au monde, se font des danses de la séduction, et des bisous... et les autres, avachis sur leurs fauteuils, les regardent avec envie : ils sont "vieux", ils ont des physiques ordinaires, des fringues moches... mais ils sont heureux, et c'est ça qu'on sent. A ce propos, Karin Viard, déjà sans aucun maquillage, ce qui est dur pour une actrice, se met à poil sur la plage, pour une petite séquence d'une grande tendresse. Ses rondeurs, ses seins lourds... puis la grande serviette où Bouli l'enveloppe. On sait que pour lui elle est la plus belle femme du monde. Magnifique.

Le film s'inspire d'une BD d'Etienne Davodeau.

La presse est enthousiaste, le public a suivi : 500.000 entrées. Le Journal du Dimanche résume fort bien l'affaire : "On se réjouit de voir cette femme, qui avait fini par s'effacer, reprendre goût à la vie le temps de ce road-movie à l'humanité joyeuse." ainsi que Télérama "Le lâcher-prise émouvant de Karin Viard et sa nudité d'actrice font un écho harmonieux à cette histoire d'émancipation, à cet éloge de la roue libre."


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