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Chronique : Le réel, dernière frontière de l’Internet

Publié le 10 juin 2008 par Pnordey @latelier

Tous les deux mois, L'Atelier BNP Paribas collabore avec Asia Magazine afin de vous offrir en version papier et dans les kiosks l'essentiel de l'actualité high-tech. A lire dans la rubrique 'News Techno" du numéro 4 (juin-juillet) notre chronique sur les objets communiquants que nous vous proposons en version intégrale ici.

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Chronique : Le réel, dernière frontière de l’Internet

Au bout du monde, l’Internet

Peu à peu, l’Internet est en train d’ouvrir dans les esprits un nouvel abysse, l’idée que la frontière du monde ne se limite pas seulement au réel, concret et palpable. Il suffit de poser - virtuellement - un pied dans le monde digital d’Internet et une nouvelle extension du monde s’ouvre à nous.

Chaque écran (TV, ordinateur, mobile…) devient une porte d’entrée potentielle vers ces nouveaux espaces habitables. Nombreux sont les netexplorateurs à fouler ces territoires. Et les cyber-marchands commencent à s’y bousculer aussi.

Dernière frontière ? Pas si sûr. Car se profile un deuxième abysse. Celui des objets communicants…

Chronique : Le réel, dernière frontière de l’Internet

Micro puce, macro révolution

L’idée communément admise est que le monde se prolonge dans l’univers de l’Internet. C’est en fait tout l’inverse qui se produit : l’Internet vient à nous.

L’Internet que nous connaissons se limite en effet à connecter des objets électroniques. Ordinateurs et téléphones mobiles forment l’essentiel des « objets communicants » d’aujourd’hui. Soit tout au plus 1 à 4 objets par foyer. Autant dire une goutte d’eau dans l’océan des objets qui nous entourent. Chaque personne vivrait en effet avec 1 000 à 2 000 objets usuels autour de lui.

Rendre communicants tous les objets non-électroniques est le défis de milliards de micro-puces, appelées « puces RFID » (Radio Frequency IDentification). Il suffit de coller ces puces comme des timbres-poste ou de les incorporer directement dans un objet au moment de sa fabrication. Les experts parlent aujourd’hui de 50 000 milliards à 100 000 milliards d’objets sur notre la planète ainsi susceptibles d’être connectés à un réseau.

Chaque puce ne coûte que quelques centimes à produire, mais elle est capable de communiquer par ondes radio (quelques mètres tout au plus). En 2007, cette industrie a dépensé 5 milliards de dollars pour satisfaire la demande. A elle seule, la Chine a dépensé 2 milliards pour ses propres besoins.

L’Asie aux avant-postes

Partie en retard, la Chine dépense aujourd’hui les plus gros budgets : 1,65 milliard de dollars d’ici les Jeux Olympiques de Pékin pour fabriquer 300 millions de cartes d’identité intégrant une puce.

En Corée du Sud, de nouvelles villes entièrement communicantes sont érigées, comme Songdo New City. Des millions de capteurs, des puces RFID de troisième génération, seront capables de re-transmettre des données sur leur environnement : température, pression, ondes sonores, lumière, humidité, etc. Une fois mises en réseaux, elles ouvrent des perspectives immenses en terme de nouveaux services : domotique, transport, logistique, sécurité, santé, tourisme, grande distribution, paiements, consommation d’énergie, etc.

Elles posent aussi des questions fondamentales sur le respect de la sphère privée et des libertés individuelles.

Prudents, certains Etats commencent déjà à légiférer…

P. Nordey
Directeur Asie
L'Atelier BNP Paribas


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