Un frisson dans la nuit - 7,5/10

Un film de Clint Eastwood (1971 - USA) avec Clint Eastwood, Donna Mills, Jessica Walter

Efficace.

L'histoire : Dave, programmateur musical dans une station radio, est aussi un don juan qui ne sait résister aux jolies filles. Celle qu'il aime vraiment, Toby, l'a quittée, exaspérée par ses infidélités, et s'est enfuie sans laisser d'adresse. Un jour, Dave apprend qu'elle est rentrée et il se précipite chez elle pour tenter de recoller les morceaux. Entretemps, il a rencontré Evelyn, une aventure d'un soir. Pour lui. Pas pour elle. Il a beau lui expliquer qu'il n'est pas amoureux d'elle et que les choses étaient claires dès le départ, la belle semble ne pas comprendre et revient encore et encore. Cela tourne au harcèlement, et Evelyn s'avère même un peu givrée...

Mon avis : Un bon petit thriller, hyper bien rythmé. L'inconvénient, c'est que ce genre d'histoire, aujourd'hui, on a vu ça déjà mille fois, alors ça peut paraître un peu banal. Il ne faut pas oublier le contexte ; à l'époque c'était une histoire originale et Clint s'est même inspiré d'une aventure qui lui est réellement arrivée. Le terrible Liaison fatale, qui a traumatisé des millions d'hommes infidèles a été tourné quinze ans après.

En tous cas, Clint et la jolie Donna ont assez de charme pour nous captiver, même si on sait ce qu'il va se passer et comment ça finira (en gros). Et la mise en scène, qui alterne des passages romantiques et tendres, et puis des séquences très frénétiques, avec gros couteau, évoquant Hitchcock ou De Palma, ne peut laisser indifférent. 

Le film est un super revival des années 70, les coiffures, les fringues, les maisons sur l'océan, la musique. Pour une fois, ça ne fait pas kitsch, mais au contraire le charme agit. La longue séquence amoureuse entre Dave et Toby, sur la plage, avec de grosses vagues en arrière-plan, sous une cascade, dans le soleil couchant... est sublime de sensualité. On notera au passage que, pour son premier film en tant que réalisateur, Clint affiche bel et bien ce qui sera un de ses marques de fabrique : les sentiments, ça compte ! Et puis aussi le jazz. Et puis encore Carmel, une petite ville de Californie où il vit depuis des années ; il en a même été maire dans les années 80.

Pour un premier film, c'était un morceau de choix ! Bravo, cher, cher Mr Eastwood.