Aujourd’hui on parle de la douce époque de la Seconde Guerrre mondiale. Je fais très rarement des articles sur cette période là. Je manque d’humour. De recul aussi, peut-être. Mais j’ai eu très envie de vous présenter Hans et Sophie Scholl, frère et sœur, ils ont défié le régime nazi et puis couic. La guillotine. Ils y sont passés tous les deux, avec leur ami Christoph Probst, selon un procès dont la légalité est discutable. Mais bon, si on ne peut pas exécuter ses ennemis comme on veut hein… Y’a plus d’liberté ! Voici leur histoire.
L’ambiance du Troisième Reich
L’ambiance ? Bin, ça pue grave. C’est le Troisième Reich, l’idée c’est que le régime nazi met tout en œuvre pour contrer une éventuellement révolte du peuple, aussi, faut endoctriner la jeunesse allemande. Plus tu leur fous des idées de merde dans la tête quand ils sont jeunes, moins tu as de chance qu’ils se retournent contre toi. Bin oui, on ne mord pas la main de celui qui nous nourrit. Sauf le chat de mon frère, mais il n’est pas très sympa. Du coup, les dirigeants ont créé diverses organisations pour encadrer la jeunesse allemande, parmi elles, le Deutsches Jungvolk pour les gamins 10-14 ans et les jeunesses hitlériennes pour les ados entre 14 et 18 ans. Y’a pas à dire, ça fait rêver… Et n’oubliez pas d’agiter vos p’tits drapeaux les filles !
Ces organisations deviennent obligatoires à partir de 1939, mais certains jeunes vont s’orienter vers autre chose. Malgré l’illégalité de leurs actes. Hans et Sophie Scholl vont faire partie de la Bündische Jugend, une organisation interdite par le régime. Les étudiants continuent de faire passer des messages antinazis de manière clandestine, et plus le régime de renforce, plus les jeunes se regroupent, notamment à Munich où la prise de conscience est importante. Pour les nazis, il faut favoriser le collectif en se débarrassant de certains individus. Pour les jeunes, il faut favoriser l’individu dans son humanité, sans tenir compte de l’entité collective.
Tout ça pour dire que : le contexte politique est un peu pourave, la société se scinde. D’un coté les nazis, de l’autre les contestataires, parmi eux, les membres de la famille Scholl.
Frère et soeur Scholl
Hans
Comme tous les jeunes Allemands, Hans a été obligé d’intégrer le mouvement des jeunesses hitlériennes, mais ce n’était pas de gaieté de cœur… Le mec est plus influencé par la jeunesse associative et son père que par les nazis… D’ailleurs il est arrêté par la Gestapo en 1937, il commence à se faire remarquer pour ses idées contraires au régime. En 1939, Hans commence des études de médecine sur le terrain… Il découvre les horreurs de la guerre, et surtout, celles des nazis. Lorsqu’il rentre à Munich, il en profite pour se créer un réseau important. Il va rencontrer Carl Muth, un éditeur bien véner contre les nazis.. Aussi, au début printemps 1942, Hans va distribuer des premiers tracts pour dénoncer ce qu’il a pu vivre…
Sophie
Comme son frère, Sophie intègre les mouvements de la jeunesse hitlérienne… Elle n’est pas ravie et se rend vite compte des conséquences : embrigadement, restriction des libertés… Rien de cool quoi. Après avoir passé le bac en 1940, Sophie devient nounou, puis participe à des service de travail. Lorsque son frère étudie la médecine, elle, opte pour la biologie et la philosophie. Rapidement, Sophie va comprendre l’ampleur du désastre en Europe, et en Allemagne. Avec les témoignages de son frère et les idées de son père, la jeune fille va décider d’agir aux coté de son frère et leur ami Carl Muth. Ils distribuent des tracts sur dans la rue, sur les voitures, et collent des affiches sur les murs. Dis comme ça, ça paraît pas foufou, mais faut pas oublier que c’est le Troisième Reich. Et ça rigole pas trop avec les opposants aux régimes… Ils risquent gros !
La Rose Blanche
La Rose Blanche ou Die Weiße Rose est née en 1942, à Munich. Au printemps, Hans Scholl et son ami Alexander Schmorell décident de distribuer quelques tracts pour dénoncer ce qu’ils ont vu sur le terrain. Ils vont rapidement trouver de nouveaux adeptes. Mais pas beaucoup. Ils ne sont pas contents, ils rejettent en bloc le totalitarisme imposé par le régime. Ils veulent un régime opposé à celui du nazisme. Profondément croyants, Hans et Sophie sont sensibles aux discours de Von Galen, un évêque qui lutte contre les assassinats des malades mentaux (Aktion T4).
Autre soutien, Kurt Huber, un prof de l’université de Munich. A la base, il est contre une révolution. Il aime son pays, il veut faire changer les choses, sans violence. Faut dire que le mec est prof de philo… Mais petit à petit, il rejoint la Rose Blanche et décide d’agir avec fermeté.
Les adeptes : Hans Scholl et Alexander Schmorell (les fondateurs), Kurt Huber, Wilhelm Graf, Sophie Scholl, Cristoph Probst, Jürgen Wittenstein, Anneliese Knoop-Graf, Traute Lafrenz.
Les derniers tracts
Des tracts, il n’y en a pas eu beaucoup. Six. Le sixième est écrit par Kurt Huber, dans celui-ci l’idée n’était pas de dénoncer ouvertement la politique du Troisième Reich, mais plutôt de parler au peuple. Lui démontrer ce qu’il se passe. Les adeptes de la Rose Blanche veulent véritablement faire naître une prise de conscience. Dans la nuit du 15 au 16 février 1943, environ mille tracts sont distribués, collés, placardés dans la ville de Munich et comme à leur habitude, lorsqu’il reste quelques tracts, Hans et Sophie les déposent à la fac. Pas ouvertement hein. Il faut faire ça en scred, genre pas vu pas pris.
Sauf qu’au moment de balancer les derniers papiers par dessus la rambarde du second étage, bin, le gardien de la fac les voit. Et vu qu’il est un peu collabo dans l’âme, il ne va pas juste leur demander de ramasser les papiers, non, il appelle la Gestapo.
Le faux procès de Hans et Sophie Scholl
Roland Freisler
Le frère et la sœur vont être arrêtés, et là, ça pue un peu pour eux, parce que le procès n’est pas franchement conforme à la loi. On l’accélère, on respecte pas la procédure, on veut montrer l’exemple. Hans et Sophie Scholl et leur ami Christoph Probst sont jugés pour « haute trahison, propagande subversive, complicité avec l’ennemi et démoralisation des forces militaires ». Alors le 22 février 1943, ils sont guillotinés par Johann Reichhart, le jour même de la condamnation. La loi demande 99 jours de délai. Histoire d’être sur de pas faire une connerie quoi.
Quelques minutes avant de mourir, Hans s’est adressé au juge, un vrai bon nazi des familles : « Aujourd’hui vous nous tuez, demain, c’est vous qui serez à notre place ». Et, effectivement, le juge Roland Freisler est mort en 1945, sous un tribunal détruit par une bombe américaine.