Synopsis:Minnesota, 1990. L'inspecteur Bruce Kenner enquête sur un crime révoltant dont la jeune Angela accuse son père, John Gray. Lorsque John avoue sa culpabilité de façon tout à fait inattendue et sans garder le moindre souvenir des faits, le docteur Raines, un célèbre psychologue, est appelé à la rescousse. Il va devoir aider John à retrouver la mémoire, mais ce qu'ils vont découvrir cache un terrifiant mystère qui concerne le pays tout entier...
Plongeons-nous dans le contexte historique des années 80 sur les cultes sataniques qui ont instauré un climat de terreur sur l’Amérique profonde. En effet, une vague de psychose va envahir les Etats Unis au sujet de rituels noires se manifestant de partout dans le pays. Fortement relayés par les médias et autres supports, de nombreux cas de cérémonies incluant la pratique de la pédophilie et du sacrifice d’enfants vont se répandre comme la neige dans toutes les chaumières. De nombreux procès retentissants vont avoir lieu. La chasse aux satanistes est lancée, une véritable croisade dans toute l’Amérique replongeant celui-ci dans les affres du Moyen âge, l’inquisition est de retour. Dès lors, la paranoïa va s’étendre, tout le monde va se méfier de son voisin, soupçonner son collègue de travail, la délation calomnieuse va pulluler, les bastonnades, arrestations arbitraires, autant de faits qui vont gangrener un pays en mal de repères.
La démence qui règne, va engendrer « le syndrome du faux souvenir » c'est-à-dire l'apparition de souvenir d'un évènement qui ne s'est jamais produit ou bien le souvenir altéré d'un évènement réel. De nombreux psychothérapeutes mettront en pratique l’hypnose pour faire subir des régressions aux victimes et accusés lors de nombreuses enquêtes diligentées. L’affaire de la maternelle McMartin en est un exemple terrifiant, à la suite d’une plainte déposée par une mère de famille, sur la suspicion du viol son enfant de 3 ans, une enquête sera ouverte. Immédiatement, la population locale sera à 90% convaincue de la réalité des abus sexuels mais, contrairement, 90% des médias auront une opinion inverse. Dès lors, des spécialistes vont examiner les enfants du comté, une grande partie témoignera, de façon induite par les thérapeutes, de faits similaires sur leurs propres personnes. Un procès qui reste toujours mystérieux de nos jours et qui a alimenté l’hystérie satanique de l’époque. C’est dans ce climat délétère qu’Alejandro Amenabar va poser ses valises dans cette ville du Minnesota pour nous faire vivre l’histoire d’Angela Gray accusant son père de viol plus ou moins lié à l’occultisme.
L’essentiel de ce film tient dans la façon, dont va se servir le réalisateur, d’une des expériences des plus surprenantes de l’hypnose, la régression. Consistant à faire revenir dans le passé une personne qui, en plus du souvenir, peut aussi avoir l’impression d’en revivre certains aspects. Ce qui est troublant est le fait que même les moments effacés de notre mémoire ressurgissent. Le rôle du professeur (David Thewlis, une merveilleuse histoire du temps), quoique manquant de tranchant, s’avère perspicace. Amenabar retrouve son univers glauque et noir, inspirant l’angoisse à chaque plan, tous ses personnages torturés, voir Ethan Hawke (Sinister 2, Boyhood ) en inspecteur déjà au bord de la crise de nerfs, franchir graduellement les marches qui mènent à la paranoïa graduellement , est édifiante.
Avec « les autres, le pacte du mal », le réalisateur retrouve un monde où la réalité va jouxter le rêve, la psychose engendrée la schizophrénie générale. L’ambiance, non conformiste des décors suintant la crasse et le désordre, ne fera qu’accentuer l’effet d’atmosphère pesante. Avançant à un rythme nonchalant, l’histoire, qui se veut convaincante et terrifiante, est inspirée d’un fait réel. La petite Emma Watson (qui a beaucoup muri depuis Hermione et la saga pénible des Harry Potter) joue avec justesse Angela, névrosée de plus dans ce film, personnification du diable ou de l’ange …… Se jouant tour à tour de l’angoisse et la peur du public, il réussit à créer un climat diabolique, voire « satanique ». Malgré quelques piétinements, le film possède une bonne base scénaristique qui fait de lui, à défaut d’être un chef-d’œuvre, un incontournable.
REGRESSION Bande Annonce VF
CHRISTIAN.
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