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Wire, Empereur à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 1 décembre 2015

Publié le 01 décembre 2015 par Concerts-Review

Wire, Empereur à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 1 décembre 2015

Wire, Empereur à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 1 décembre 2015

"Le contrôle des portes et des accès est renforcé, en augmentant les effectifs et en systématisant les fouilles à l'aide notamment d'un détecteur de métaux.

Nous rappelons à notre public de ne pas emmener de sacs volumineux, qui ne seront pas acceptés dans l'enceinte du bâtiment.

Des moyens supplémentaires de communication sont mis à disposition des différents services de gardiennage.

Les salles de concerts et leurs abords sont inspectés avant les spectacles..."

Tout est mis en oeuvre pour assurer la sécurité du public et pourtant ils sont fort nombreux les amateurs de musique hésitant à se rendre dans une salle de spectacle bruxelloise.

Le manque à gagner va se chiffrer par centaines de milliers d'€uro!

400 préventes pour Wire, un incontournable du post-punk qui va fêter ses 40 existences en 2016, c'est navrant!

Empereur assure le support!

T'énerves pas, Ingrid, ils ne savent pas nager, et toi, le Corse, fais pas ton numéro Père la Violette.

Le Kaiser bruxellois est né il y a moins d'un an sur les cendres de Thieves of Silence, vu ici même avant Gang of Four!

Le line-up est constitué par Paul Paccaud ( chant, gt) - Quentin Franckx ( basse, chant) - Nicolas Van Peteghem ( synthé,tambourin) - Jérôme Elleboudt( drums), un ex Private Joke.

Tu dis, Catherine, ça faisait une paye, aah c'est la première fois que tu vois un batteur de post punk travailler avec un sequencer, tu estimes que ça ne se fait pas, on note!

Car effectivement, Empereur adopte une perspective musicale post punk pas vraiment éloignée de que faisait Thieves of Silence, un peu moins synthétique peut-être.

En 30', ils ont envoyé neuf balles, aucune ne sortait du lot mais dans la salle personne n'a baillé, personne n'a crié au génie non plus, du travail honnête sans éclats, peut-être un peu terni si on le compare au concert intense des vétérans du Royaume Uni.

Balance pas vraiment au point en début de partie, vocaux inaudibles, sinon 'Kakine' s'avère efficace.

'Temptation', bassiste et guitare s'échangent leurs jouets, la basse se fait impulsive, la guitare acérée, l'arrière-plan est lourd, l'esthétique post punk étant renforcée par la distance que ces jeunes gens tiennent à mettre entre leur froide détermination et les sentiments de l'assistance.

Le chapelet s'égrène: ' West Station' et ses vocaux ahanés, le cinglant 'The Whip' orné d'un long break instrumental, un des meilleurs moments de leur prestation, ' Harbours' et ses claviers sirènes, 'Isolation' si c'était celui de Joy Division, on ne l'a pas reconnu, donc on suppose qu'il s'agit d'un pur hasard, le désespéré 'Mandala' , 'Rumours' vachement agressif, et le titre bénéficiant de 14 remixes, 'She Was'.

Détail leur EP, pressé à 30 exemplaires, est épuisé.

Prochaine performance, le 12 à l'Olympic Café, Paris (France)!

Tu te fous de nous?

Il y a 20 Paris, au minimum, aux States!

Avril 2015, l'ensemble art punk/post-punk londonien se fend d'un quatorzième album studio, baptisé 'Wire'.

Après un tour extensif au UK puis aux States, c'est le vieux continent qui voit défiler les men in black, Colin Newman qui ne quittera pas son petit chapeau - Graham Lewis, le bassiste à la casquette - le self-effacing, émacié, mais oh combien efficace batteur, Robert Grey - et Matthew Simms qui depuis 2011 a pris la place de Margaret Fiedler McGinnis à la lead guitar.

'Blogging', ouvrant le dernier né, sert d'amorce, déjà la tension est de mise, l'attaque non dissimulée des réseaux sociaux fait mouche.

Colin doit souvent jeter un oeil vers les lyrics imprimés sur l'iPad fixé sous son micro, d'un doigt il vient de tourner une page, 'Nocturnal Koreans' est sur les rails.

Les lyrics sont durs à déchiffrer, la voix n'est guère mise en avant.

C'est Graham qui entame l'obsédant 'Boiling Boy' aux vocaux, Colin le relaye, avant un chant en duo.

Un sacré morceau, bourré de guitares métalliques et d'effets industriels.

Avec 'Silk skin paws' on a droit à un bon dans le passé, la plage date de 1988, elle est suivie par une nouveauté, ' Wolf boar'.

Un signal vers l'éclairagiste, it's kind of dark here, en français: de la lumière svp, effectivement il semble en avoir besoin non seulement pour déchiffrer ses lyrics mais également pour utilises ses effect pedals, c'est pourtant le ténébreux bassiste qui se charge de chanter le sombre 'Mekon Headman'.

Avec 'Burning Bridges' Bruxelles hérite du titre le plus calme du set, oh, il ne faut pas s'attendre à une bluette destinée a squatté les charts, les beats restent soutenus et les guitares, non huilées, grincent un max.

Après ce relatif instant de quiétude, la nervosité regagne les rangs des vétérans, ' High' cogne lourd.

Faux départ, on reprend l'imparable 'In Manchester' suivi par un des morceaux les plus ambitieux du catalogue Wire, ' Sleep -walking' , près de huit minutes de sonorités torturées, alors qu'en background Robert Grey travaille en métronome maintenant une pulsion constante, les guitares nous ramènent curieusement vers Pink Floyd ou d'autres papes du psychédélisme.

Accélération sensible avec le houleux 'Stealth of a stork' suivi par 'Split your ends' et le poulpe dément ' Octopus', assurément un des titres les plus énervés de la soirée.

Graham Lewis dédie la suivante à Annick Honoré, elle était une amie chère, c'est lui qui chante le downtempo 'Blessed State' qu'il a composé en 1979. .

Si 'Swallow' démarre mollement, la tension montera graduellement pour finir par t'étouffer et te laisser KO sur place.

On a déjà mentionné la place primordiale que le batteur tient au sein du son Wire, il serait injuste de passer sous silence les pulsations impitoyables de la basse de Graham et les soundscapes brillants du jeune Matthew Simms.

Le set prend fin avec 'Harpooned', une pièce apocalyptique de plus de dix minutes terminée en noise agressif , à l'arrière, le batteur squelettique attend flegmatiquement que les éléments s'assagissent, il ramasse une serviette, s'éponge le front et se tire, suivi par les autres.

75' sans concession aucune!

Rappels.

Thank you for coming and please, keep on living...

On essayera, Colin!

Feu: 'Brazil' un punk speedé et furieux de 40", puis ' Adore your island' à peine moins sauvage et enfin le vieux 'Used to'.

A la sortie, tout le monde est d'accord, un grand concert!

photos: JP Daniels - michel


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