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Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts

Publié le 05 décembre 2015 par Chroom

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fortsParadoxalement, me faire exploiter par des employeurs cupides a été l'une des expériences les plus bénéfiques de mon existence. Grâce à eux, j'ai débuté mon chemin vers l'indépendance financière, et également ce blog.

Mais avant de prendre conscience que j'étais dans une impasse et qu'il fallait trouver une voie différente, j'ai dû passer par une succession de situations dont voici une une liste non exhaustive  :

  • Travailler plus de 50 heures par semaine
  • Se lever à 5h tous les matins
  • Être confronté en permanence à des critiques et revendications de toutes parts
  • Devoir assumer les responsabilités sans en avoir les moyens et la reconnaissance
  • Jouer à un jeu qui n'est pas le mien, tout en faisant croire que j'y adhère
  • Tout faire tout de suite
  • Recevoir des ordres et contre-ordres
  • Travailler toujours plus pour toujours moins, tandis que les patrons et actionnaires reçoivent toujours plus
  • Subir des conséquences sur mon équilibre physique, psychique et social
  • Participer à des séances de blablas inutiles
  • Être bombardé de 50 à 100 mails par jour, stériles pour la plupart
  • Travailler comme un malade, obtenir de très bons résultats sans aucune manifestation de reconnaissance, puis recevoir des reproches pour un détail sans importance
  • Avoir fait de hautes études pour se voir refourguer des tâches ingrates
  • Ne jamais pouvoir décrocher du travail une fois parti du bureau

Il paraît que si vous mettez une grenouille dans de l'eau bouillante, elle saute immédiatement hors de l'eau. Par contre, si vous la mettez dans de l'eau froide et que vous réchauffez gentiment, elle ne s'apercevra pas du danger et cuira jusqu'à la mort. Cela illustre parfaitement l'incapacité ou la réticence des gens à réagir aux menaces qui se produisent insidieusement.

Demandez à un ingénieur de 25 ans s'il aime son job. Il y a de fortes chances que ce soit le cas. L'eau est tempérée et les chaînes ne sont pas lourdes. Rien à priori ne ne l'incite à sauter hors de la marmite. Une quête d'indépendance financière n'a pour lui pas de sens.

Mais demandez au même ingénieur à l'âge de 50 ans si c'est toujours pareil. La réponse risque fort d'être sensiblement différente. 25 années à ressasser les mêmes problèmes, avec le poids de responsabilités supplémentaires, ça use à la longue. Sans parler du fait qu'il est devenu prisonnier de son salaire, au fur et à mesure que celui-ci a augmenté avec  le temps. Les chaînes sont devenues trop lourdes. La grenouille est en train de bouillir vivante.

Mes derniers jobs s'apparentaient "par chance" à de l'eau bouillante. A chaque fois j'ai sauté hors de la marmite. Par fois très vite, parfois il m'a fallu un peu plus de temps pour me rendre compte que l'eau était trop chaude. Mais  j'en suis sorti chaque fois vivant.

A la longue, cette succession de sauts m'a mis en quête d'indépendance financière. Elle m'a amené à chercher la lumière. Elle m'a motivé à sortir de ce qui pesait insidieusement sur ma vie. Dégoûté par ce que je faisais que j'ai été obligé de regarder mon existence d'une façon nouvelle.

Ma chance, c'est d'avoir pu expérimenter très tôt dans ma vie ce qu'était la Rat Race. Je sais ce qu'une grenouille ressent dans l'eau bouillante. Et je sais que ce n'est pas cool... pas cool du tout. Cela fait bizarre de le dire, mais j'ai une dette énorme vis-à-vis de mes derniers employeurs. S'ils n'avaient pas réglé le thermostat aussi fort, je n'aurais sans doute jamais décidé de voir les choses différemment. Et je serais cuit. Raide mort.

Quand j'ai commencé ce blog en 2010, je venais de changer pour la première fois de travail parce que je me sentais débordé, surchargé, fatigué et peu épanoui. Cela faisait un moment que mon job ne me plaisait plus et  j'avais déjà commencé à poser de nombreux jalons sur le chemin qui me mène à l'indépendance financière.

C'était mon premier saut.

Paradoxalement, au lieu de lâcher prise, j'ai augmenté la cadence. Je travaillais plus dur que jamais. Beaucoup de personnes auraient sans doute abandonné. Mais je tenais dur car j'avais un objectif : me faire beaucoup d'argent. Et ça a fonctionné. Mes revenus ont augmenté, alors même que mes dépenses stagnaient, voire même diminuaient. J'étais sur l'autoroute de l'indépendance financière... mais à quel prix...

Je commençais à cuire de nouveau. A quoi bon gagner de l'argent et économiser si c'est pour crever dans la marmite ? Alors j'ai encore changé de job.

C'était mon deuxième saut.

Cela s'est bien passé durant un certain temps. J'avais l'impression d'être tombé dans une mare assez paisible et bien tempérée. Mais les choses, insidieusement, ont changé à nouveau. Et aujourd'hui j'ai l'impression que le thermostat s'approche à nouveau du rouge. Je vais devoir bientôt sauter une nouvelle fois.

Mais cette fois sera mon dernier saut. Et surtout ce sera totalement différent. Ce sera le changement qui me permettra de me réveiller à l'heure que je veux. Celui où je déciderai librement du planning de ma journée.

Bien sûr, je pourrais chercher encore une fois un autre travail, plus tranquille. Mais je sais déjà que je ne ferai que reproduire le même schéma une fois de plus. Au début tout est rose, puis à la longue on se fait bouffer. Disons-le franchement: la plupart des gens n'aiment pas ce qu'ils font... même si certains ne vous le diront jamais, par fierté, ou pire, par déni ou manque de clairvoyance.

Au lieu de chercher une marre plus paisible, je vais utiliser mon job comme un tremplin. Je vais emmagasiner l'énergie de l'eau qui commence à bouillir, je vais continuer à épargner et investir, jusqu'à ce que j'aie les moyens et la motivation nécessaire à effectuer mon dernier saut.

Donc, si vous détestez votre job, utilisez-le à votre avantage. Chargez-vous de son énergie.Ne vous laissez pas abattre.Soyez heureux qu'il vous apporte la motivation nécessaire pour chercher la lumière. Mais ne restez pas trop longtemps dans l'eau bouillante. Vous avez le pouvoir d'être libre, et peut-être même plus vite que vous ne le pensez.

Article inspiré de :

http://www.dividendmantra.com/2015/08/why-im-glad-to-have-had-a-job-i-hated/


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