Que me fallait-il pour de nouveau publier ici ? Un coup de cœur évidemment ! Et bien en voici un !
Les Amazoniques de Boris Dokmak est une roman puissant qui m’a entraîné dans une sombre intrigue au plus profond de la forêt amazonienne.
1967, Paris, Saint-Mars, lieutenant de police, vétéran noyant ses souffrances dans la morphine, règle à sa façon l’agression d’une gamine. Façon inacceptable dans une police qui fait peu de cas de l’agression d’une fillette, et qui envoie directement Saint-Mars en Guyane sur les traces d’un ethnologue vivant au plus profond de la forêt amazonienne, dans un territoire peuplé d’indiens cannibales, et accusé de meurtre. Un placard suant et lointain…
Saint-Mars se retrouve avec pour seul contact un flic local à moitié fou, incompréhensible et dont les archives et dossiers ont depuis longtemps été rongés par l’humidité ambiante. Ici tout est sueur, moiteur, moustiques, rampants, on étouffe, la chaleur fait divaguer, l’humidité oppresse. L’auteur montre un véritable talent à nous faire ressentir les ambiances, l’oppression nous gagne, la peau colle, on respire l’air lourd.
Tu es flotte et tu retournes à la flotte…. La forêt va te bouffer petit… Les gars qui viennent ici ne devraient pas avoir d’entrailles. Dans une forêt aussi dense, il n’y a pas d’air, pas de vent qui souffle. Tout est stagnant : l’eau croupit, tu respires l’humidité, t’étouffes, tu bouffes des moustiques. Et un boucan du tonnerre : les piafs, les perroquets, les singes… Tu sais pas où tu dois mettre les pieds, tu sais jamais dans quel sens tu dois aller, ni même où regarder. (page 75)
Personne ne semble disposé à aider Saint-Mars, le village est sous emprise et il va devoir se débrouiller seul, s’accaparer les codes du lieu, en interpréter les peurs et les non-dits. La seule constance ici est la morphine qui le fait flotter entre réalité, chimère et cauchemar. Il va réussir à monter une « expédition » en dégotant du matériel et en s’alliant avec deux hommes au passé chargé et Ducon, un chien des rues obstiné mais vaillant. Ce roman s’inspire d’un scandale sanitaire méconnu et nous démontre, comme s’il était encore besoin de la faire, que le pire ennemi de l’homme est l’homme, le seul qui s’octroie le droit de juger du mode de vie d’un peuple, de sa culture et de sa légitimité à vivre.
♦ Les Amazoniques de Boris Dokmak
Editeur : Ring
ISBN : 979-10-91447-29-4
Parution : février 2015
Prix : 19,95 €
Classé dans:LIVRES, Polar, Roman, Thriller Tagged: Amazone, Amazonique, aventure, forêt Amazonienne, Guyane, indiens, jungle, ring, sciences