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Le roman de ZAYNAB, féministe discrète, épouse influente.

Par Citoyenhmida

Il ne faut jamais faire confiance aux textes des quatrièmes de couverture de certains éditeurs et encore moins aux critiques de certains journalistes.

Le roman “ZAYNAB, reine de Marrakech” publié par Zakya DAOUD en premier en 2004 chez les Editions de l’Aube et réédité en 2015 par Le Fennec, est victime justement de ce genre de publicité.

zaynab

Si l’on en croit les critiques retenues par l’éditeur marocain pour présenter ce roman, on peut lire :

> sous la plume de Yasmina LAHLOU, in Jeune Afrique l’intelligent, “le style limpide et sobre lui confère une évidente qualité littéraire”.

> sous celle de Jean-Pierre Serrini, in Le Monde Diplomatique, il s’agirait d’un “roman historique envoûtant“.

> Jose Garçon, dans Libération France, semble plus dans la retenue en affirmant que “la femme qui a fondé Marrakech a tout pour faire rêver les malheureux touristes.” Pourquoi malheureux d’ailleurs, mais bon, passons !

J’ai une grande estime personnelle pour Zakya DAOUD, la journaliste, la militante, la féministe et aussi l’écrivain : la preuve, les différents billets que lui ai consacrés dans ce blog : ici, et encore ici

Mais je dois avouer que “Zaynab, reine de Marrakech” est loin d’avoir les qualités qui ont marqué les deux ouvrages de Zakya Daoud desquels j’ai rendu compte.

Bien sûr, la matière première historique – documents, archives, références – est presque inexistante concernant ce personnage.

Seule la légende et la tradition ont perpétué son souvenir, avec tous les risques d’altération de la vérité historique que cela comporte.

Zakya Daoud semble n’avoir pas pu se détacher de cet aspect mythique de son personnage : et là, l’ouvrage reste bien un roman, historique certes, mais sans beaucoup de “conviction” ai-je envie de dire.

Je ne partage pas du tout l’avis de Yasmina LAHLOU qui trouve à ce roman “une qualité littéraire évidente” : il est d’une lecture pour le moins poussive.

Je ne partage pas non plus l’emballement de Jean-Pierre Serrini quant au caractère “envoûtant” du roman : les faits se suivent sans aucune surprise, dans un décor stéréotypé, antre harem et palais, batailles et princes, religion et politique.

Zakya Daoud essaie tant bien que mal de trouver une place dans tout cela à son héroïne Zaynab Nafzaouya : elle y arrive sans trop nous convaincre, du moins me convaincre!

Ce roman, écrit par une féministe militante et sincère, ne s’inscrit pas comme une oeuvre de combat qu’il aurait pu et dû être! Il se perd donc dans les considérations romanesques qui lui coupent tout élan et tout souffle.

Dommage !

Zaynab dans son genre a été une féministe active et elle méritait plus qu’une bluette à l’eau de rose.


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