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Cactus: Cactus (1970)

Publié le 09 juin 2008 par Are You Experienced?
Cactus: Cactus (1970)

"I mean, c'mon, Grand Funk sold out Shea Stadium quicker than The Beatles. Gimme a break. That was early, in '71. They're not even hardly mentioned, it's terrible. They're not in the Rock & Roll Hall Of Fame. Vanilla Fudge or Cactus, we're not even on the top 100 list for induction. Our chances of being in there are zero, it's all political bullshit. The same as getting on
VH1 Classics. Just like you said, you've got these people who are "experts" you don't even know who the fuck they are. And some of these bands. I mean c'mon, Skid Row? I don't know anybody who says they were influenced by Skid Row. Who was influenced by them? You look at our history and influence. We influenced Led Zeppelin, Deep Purple, Van Halen, King's X, and the line goes on. George Harrison carried our albums around. I don't think he carried Skid Row's albums (laughs).." (Carmine Appice)
Where: Recorded at Ultra Sonic Studios, Long Island
When: 1970
Who: Rusty Day (harp, vocals), Jim McCarty (guitar), Tim Bogert (bass), Carmine Appice (drums)
What: 1. Parchman Farm 2. Bro. Bill 3. My Lady From South Of Detroit 4. You Can't Judge A Book By The Cover 5. Let Me Swim 6. No Need To Worry 7. Oleo 8. Feel So Good
How: Produced by Cactus & Gene Paul
Up: riff supersonique sur caisse claire pulvérisée, Fender stridente et gros flancs de basse, voix rouillée du bien-nommé Rusty insérée sur le boogie monstre, sur les brisés de Blue Cheer, duo vulgaire et irrésistible de la basse exorbitante de Tim et des drums pachydermiens de Carmine, en retrait ou aux avant-postes McCarty en guitariste de génie pur aux soli divins, ça part déjà en solo avec basse acrobatique qui singe la gratte dans les aigus, puis un harmonica frénétique sur riffage magistral de McCarty, pilonnage continu basse-batterie derrière tout en virtuosité bourrine, une pulsion blanche sans une once de feeling, du Grand Funk version technicien, les soli de Jim sont sublimes et surfe sur le ride de Tim et Carmine, allez un autre solo en tirés déments et accélérations égoïnes, dans la tronche de Blue Cheer et de Ten years After mais pas de Led Zep, manque une gestion des dynamiques, rien à foutre, Rusty et Jim dialoguent en blues testosteroné : de la virtuosité hystérique ["Parchman Farm"]...
petit break lourdaud, un beat piqué à Taj Mahal, du rock faussement acoustique, Bogert jamais où on l'attend part dans des aigus incongrus puis se place sur des graves entortillés, la voix splendide, écorchée, de Rusty, Rod Stewart ricain de la rue, McCarty riffe électrique à gauche, arpège acoustique à droite, souffle dans son harmonica, Bogert et Appice en ébullition se tiennent sages, on touche à de l'esthétique là, la gouaille de Rusty en plus, une personnalité, soudain une échappée de Tim et Carmine, un riff escaladant superbe mais encore un peu de retenue pour les deux terreurs rythmiques, Tim se vautre encore dans des aigus invariablement laids, la gratte est fière, en glissés à gauche, McCarty prend en charge toute la subtilité du groupe, Bogert bougonne fort et Carmine fait le tour de ses peaux avec des digressions aux cymbales, soudain un solo éléctrique plus attendu qui déchire l'ambiance acoustique, Jim maître ignoré du médiator, Tim accélère avec un simili riff funk à la basse, Jim termine son solo sur du grave bienvenu, enchaîne avec un solo acoustique, on frise la splendeur acoustique chez les deux larrons du fond, des choeurs en supplément gratuit, très soul, un son et une violence, Cactus ["Bro. Bill"]...
glissés acoustiques sur des accords de ballade folk, basse exceptionnellement discrète, Rusty se dérouille le larynx d'une lampée de Bourbon et prend une voix très sixties, désuète, et on perd au change, choeurs travaillés de Tim et Carmine, quelques trouées acoustiques puis les drums qui jouent des coudes, presque un concept album leur truc si on regarde les initiales du titre, naturellement, on s'énerve, un peu de reverb sur les drums mais on s'en tient à une ambiance acoustique avec solo Leslie daté et choeurs vintage itou, un no man's land final avec la basse qui accouche d'aigus savamment disgracieux, une caisse claire en embrasement giratoire sur les festons acoustiques de Jim, coda subtile encore plus inspiré que le titre, guitare hendrixienne qui s'évapore dans le fade-out ["My Lady From South Of Detroit"]...
pauvre Willie Dixon à l'héritage dynamité par ses propres compatriotes, un riff de basse agile avec aigus dissonants pour commencer, puis des arpèges écrasés par l'irruption d'une basse forcenée, puis d'un harmonica essouflé, Rusty prend le micro, on sent que ça va exploser, Carmine fonce dans la vitrine avec son hot-rod, la rythmique colossale en branle, comme de guingois à chaque fois, une déferlante électrique, on stoppe, arpèges acosutiques et chuchotis d'harmonica, retours des drums sur charleys frénétiquement frissonnés, on remet le jus, comme de la soul dans les lignes de basse de Tim, on calme le jeu, un solo qui explose : c'est l'harmonica pour changer, vite pris de vitesse par la gratte fabuleuse de McCarty, puis chacun son tour, fûts en feu et basse barissante derrière, un stop, la gratte piaffe, les charleys agités avec science mais, en plus, un beat de killer, que c'est fort, une rocade de riff zeppelinienne, puis le solo à l'Ampeg Scrambler copyright McCarty, de l'overdrive hendrixien aux aigus stridents et aux harmoniques crépitantes, déjà un nouveau riff sur la gauche, et on fait tourner ambiance spatiale hendrixienne, Tim tire ses cordes littéralement hors du manche, fin en crash ? non, retour sur pulsation acoustique et, vite, un nouveau son de gratte, la suée, tout en muscles ["You Can't Judge A Book By The Cover"]...
encore une jam qui va mal tourner : caisse claire pilonnée et cymbales baffées sur riff de basse aigu et cris de gratte, puis le riff boogie avec entrée en aigus ébroués et caquetants de Tim, Carmine tabasse en mode show-off, et Rusty pose sa voix de graviers, McCarty lui bosse comme un damné aux mille et unes grattes, un peu de congas en fond pour tenter de groover, les six-cordes de Jim emportent le morceau, un break en suspension bien amené, McCarty sort tous ses plans puis dégringolade et feux de l'enfer, Carmine concasse, Rusty enfoui dans le mix sous les tirés de McCarty, ça part même en double solo à gauche et à droite, un break rythmique jouissif, Jim lacère, Rusty reprend sa place, un autre break en congas timides et riffs énormes, McCarty riffe et solote tout azimut, une statue pour le gars, vite ["Let Me Swim"]...
un blues, c'est eux qui le disent en studio chat, ça part très lent, un envol de solo de Jim et les cordes vocales silex de Rusty, enfin le calme autour du Cactus, la basse  est grosse mais marque juste les changements, Carmine ose à peine taper sur son pied de grosse caisse, cherchent le feeling les gars, une petite entrée de caisse claire quand même, Rusty en vocalises blues osées, tout en poumons, derrière ça peut pas s'empêcher, ça commence à cogner sur les soli pulpés de Jim, qui ose même les accords bâclés, part enfin dans un vrai solo inspiré, en aigus criards et bougonnements de Tim, Carmine guette et glisse tous les breaks possibles pour être sûr d'être sur la photo, Tim copie un peu la gratte pour les mêmes raisons, Jim s'en fout, part dans la stratosphère blues, "I Can't Quit You Baby" comme modèle évident, splendide mais sans la classe anglaise ["No Need To Worry"]...
retour à la vieille pulsation boogie, sur guitare pas distordue, presque en son clair comme un La Grange, heavy bien sûr, harmonica en surcouche, basse and drums explosifs pour solo sifflant et acéré, une dégringolade, on va à l'essentiel et Jim lance son solo, dédoublé pour l'occasion, puis ajoute une 3e guitare, on retombe sur ses pattes, Rusty s'égosille à l'aise, s'ennuie et repart en solo avec des attaques vicieuses sur une rythmique assourdissante à qui on finit par abandonner le terrain, Tim et Carmine enfin seuls s'amusent, Tim emmanche un de ses soli à la virtuosité bancale, sans feeling, en distorsion matraquée et tirés d'aigus douloureux, Jim replace sa pulsation boogie discret, Tim, seul, sait où il va et balance la purée avec une pointe de vitesse mitraillette, branche l'overdrive hurlante treize avant le Anesthesia Pulling Teeth de Cliff Burton, gronde avec Carmine qui bourrine en soutien, la basse, retenue par les cordes, part dans des hurlements hendrixiens, McCarty bat le rappel et ça repart, rien à comprendre ["Oleo"]...

oh le riff de gratte tout en attaque méchante étouffée, basse et drums qui s'insèrent à coups de coups de boule, irrésistible tout de même, Rusty embraye, juste un prétexte à solo, un pont plan plan, des cris, un "Foxy Lady" revu à la hausse heavy, une montée, tout le monde s'énerve juste pour lancer un solo halluciné de Jim, interrompu et relancé par des "It's alright!" et "So good!" bienvenus de Rusty, solo blackmoresque qui retombe sur ce riff magnifique avec Carmine qui place des breaks et, pour faire comme son pote le titre d'avant, s'embarque dans un solo de drums spamesque, un "Moby Dick" mais avec double grosse caisse, ça compte pas ["Feel So Good"]...

Down: Oubliez la comparaison hors-sujet avec Led Zeppelin... Quant à McCarty, un des plus grands guitaristes américains, point barre...
Cactus: Cactus (1970)

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