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Jésus Salem

Publié le 09 décembre 2015 par Le Journal De Personne
Au sujet des juifs et de Jésus, le Coran dit cette chose étonnante :
"Ils ne l'ont pas tué, ils ne l'ont pas crucifié, mais la chose leur a parue ainsi".

Le mot clé en arabe c'est Choubiha lahom, qui a fait couler autant d'encre que de sueur et qui renvoie à l'idée d'apparence.
Déjà en latin le mot "parere" comporte l'idée surprenante, si on examine bien sa racine indo-européenne : l'idée d'obéissance... ce qui sous entend que toute apparence est télécommandée si je puis dire, elle ne fait qu'obéir à ce qui est derrière ou au-dessus d'elle.
En clair : derrière ce qui paraît ou apparaît, il y a ce qui est, l'être... un être derrière... les apparences.

Au sujet de Jésus, les juifs, nous dit le Coran, n'ont pas perçu ce qui est mais seulement ce qui leur est apparu... une apparence trompeuse comme toutes les apparences... à cause de deux choses :
- un décalage phénoménal entre être et paraître
- un décalage fondamental entre la représentation humaine et la présence divine... l'homme n'est pas Dieu... Dieu n'est pas un homme. Il ne fut, ne l'est et ne le sera jamais.

Je reprends notre mot-clé Choubiha Lahom pour dire qu'il ne s'agit pas seulement d'une description mais aussi d'une prescription : le Coran nous prescrit de ne pas nous fier aux apparences.
Méfiance !

"Ils ne l'ont pas tué, ils ne l'ont pas crucifié, mais c'est ce qui leur a semblé" choubiha lahom... j'approfondis ma traduction sans trahir la lettre ou l'esprit du Coran... car il ne s'agit pas seulement d'apparence mais de semblance, de vraisemblance... ce qu'ils ont vu est vraisemblable mais non vrai, ça ressemble au vrai mais ce n'est pas vrai...
Ce n'est plus une opposition entre être et paraître mais une différence fondamentale entre vérité et erreur... erreur de jugement pour celui qui ne sait pas qu'il ne sait pas... que ce n'est pas lui mais la vérité qui juge.
Semblance, ressemblance, faux-semblance, en latin, la racine "semel" renvoie à l'idée de similitude, de simulation, de dissimulation... une forme qui fait semblant de ressembler à un fond.

Choubiha lahom, ils n'y ont vu que du feu... ce qui veut dire qu'ils n'ont rien vu du tout... ou peut-être un spectre... une hallucination... une réalisation hallucinatoire de leur propre désir... une illusion ni plus, ni moins...

Choubiha lahom, cela veut dire : ce qui leur a semblé, seulement semblé. Leur représentation ne couvre pas, ne découvre pas, ne peut pas découvrir la volonté de Dieu...
Le réel est voilé et on ne peut pas ôter le voile en toute impunité... il y a un prix à payer : la Foi. Voir ce que je ne vois pas. Savoir que je ne sais pas...

Choubiha lahom, quelle est l'importance de ce vocable, de cette sentence sinon nous indiquer que Dieu ne ressemble à rien d'autre qu'à Dieu.
Il n'est pas vraisemblable comme dirait la science il est invraisemblable, y compris pour celui qui y croit. Il est par-delà le faux et le vrai.

Ce que vous avez là sous les yeux, c'est votre représentation et non la volonté de Dieu... et comme dirait Pascal dans ses Pensées : "repentez-vous, nature imbécile, et écoutez Dieu"


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