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Seoul - I Become A Shade LP - Delicieuse Musique

Publié le 10 décembre 2015 par Delicieusemusique @delicemusique

Visages floutés, voix flottantes, nom mystérieux et clips contemplatifs… Julian Flavin, Dexter Garcia et Nigel Ward ont avec Seoul une tendance à ne jamais trop en dévoiler. A laisser place à l’imaginaire. A laisser le public s’approprier son univers. Issus de la scène indie-pop de Montréal, les trois jeunes musiciens ont signé cet été leur premier album, I Become A Shade , chez Last Gang Records. Et avec l’arrivée de l’hiver, il s’est doucement imposé à nos oreilles, le temps d’un regard quelques mois en arrière.
D’une introduction progressive qui rappelle le meilleur de M83, à Galwayépilogue downtempo absolument hypnotique – l’album s’articule entre electro-pop, interludes dont les mélodies évoquent la pop anglaise d’alt-J (Fields, Thought You Were, Carrying Home Food In Winter), et pop plus énergique.
L’unité d’ensemble est pourtant bien présente. Perfectionniste, le trio élabore ses compositions de façon méticuleuse, presque scientifique. Chacun apporte sa pierre à l’édifice, chacun construit, déconstruit, pour aboutir à l’œuvre finale, ce qui explique pourquoi le groupe travaillait sur cet album depuis 2010. Seoul ne laisse pas de place au hasard et à la spontanéité. Et n’en est pas ennuyeux pour autant, restant même relativement varié.
Haunt/A Light , troisième piste de l’album, en est une illustration parfaite. Doux, rythmé, tantôt noir puis lumineux, le titre est tout en dualité. Oscillant entre mélancolie et plaisir, mêlant les deux, puis les opposants. Une façon de mettre en exergue l’inconfort exprimé par les musiciens dans le texte, et de jouer avec les émotions de ses « spectateurs », mettant en mouvement les structures rigides de sa musique. Encore une fois, tout se joue dans l’imaginaire. Le vaporeux Stay With Us , sans doute leur morceau le plus connu, rappelle même la House feutrée d’Hayden James (que nous vous avons déjà présenté). Avec la dose de pop nécessaire, cela va de soi. S’en suit l’excellent interlude Thought You Were , puis la ballade I Negate . Avec ses claviers aériens et ses voix lointaines omniprésentes chargées d’une émotion presque palpable, elle amène vers Carrying Home Food In Winter , troisième et dernier interlude. Avant de repartir de plus belle sur le dynamique Silencer . Dansant, envoûtant, enveloppé dans la mélancolie latente qui caractérise l’album, ce titre évolue sur un tempo vif et vibrant, et laisse plus de place à la voix pour s’exprimer, laissant les nappes instrumentales plus en retrait.
Et lorsque Galway se termine, on sort du rêve. Un peu hébété. On revient à la réalité et on se rend compte du temps qui vient de s’écouler. Les minutes passent et on s’ennuie. Alors on replonge, pour une nouvelle histoire…


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