Vincent Willem van Gogh (né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert aux Pays-Bas - mort le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise, France) est un peintre néerlandais. Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l'impressionnisme et le pointillisme, annonce le fauvisme et l'expressionnisme
L'œuvre de Van Gogh est composée de plus de deux mille toiles et dessins datant principalement des années 1880. Peu connu dans les années 1890, Van Gogh n'a été remarqué que par un petit nombre d'auteurs et de peintres en France, aux Pays-Bas, en Belgique et au Danemark. Il faudra attendre les années 1930 pour que ses œuvres attirent cent vingt mille personnes à une exposition du Museum of Modern Art à New York.
La famille Van Gogh, d'ancienne bourgeoisie, est déjà notable aux XVIe et XVIIe siècles. L'état de pasteur est une tradition familiale, de même que le commerce de l'art.
Lorsque Vincent naît, sa mère avait mis au monde un enfant mort-né le 30 mars 1852 : il portera le même prénom. Son père est pasteur à Groot-Zundert. Ses parents élèveront six enfants : Vincent, Anna Cornelia, Théodore, Elisabetha Huberta, Willemina Jacoba et Cornelis Vincent.
Plusieurs oncles paternels joueront un rôle déterminant dans la vie de Vincent. Hendrik Vincent Van Gogh, « Hein », est marchand d'art à Bruxelles. Johannes Van Gogh, « Jan », est un amiral chez qui Vincent habitera à Amsterdam pendant plus d'un an. Cornelis Marinus Van Gogh, « Cor », est également marchand d'art. Son parrain Vincent Van Gogh, « Cent », s'est associé à la chaîne de galeries de l'éditeur d'art parisien Goupil & Cie.
La famille de Van Gogh mène une vie simple. L'ambiance laborieuse du foyer parental marque profondément le jeune Vincent qui est un enfant sérieux, silencieux et pensif. En 1860, il entre à l'école de Zundert, puis à partir de 1861, lui et sa sœur Anna suivent les enseignements d'une institutrice qui donne des cours à la maison. Le 1er octobre 1864, il part pour l'internat de Jan Provily à Zevenbergen, à trente kilomètres de chez lui. Il y apprend le français, l'anglais et l'allemand. Il y réalise aussi ses premiers essais de dessin. Le 15 septembre 1866, il entre au collège Guillaume II à Tilburg. Vincent vit difficilement l'loignement. En mars 1868, il quitte précipitamment l'établissement et retourne chez ses parents à Zundert.
Le 30 juillet 1869, à l'âge de 16 ans, Van Gogh quitte la maison familiale et devient apprenti chez Goupil & Cie à La Haye, filiale fondée par son oncle Hein. Cette firme internationale vend des tableaux, des dessins et des reproductions. Elle est alors dirigée par Hermanus Tersteeg. Après sa formation en apprentissage, en juin 1873, on l'envoie dans la succursale de Londres. Il réussit et, à 20 ans, il gagne plus que son père. Il tombe amoureux d'Eugénie Loyer, la fille de sa logeuse à Brixton, mais elle le rejette. Il s'isole et développe un fervent intérêt pour la religion.
Son père et son oncle envoient Vincent à Paris en mai 1875 au siège principal de Goupil & Cie. Il est choqué de voir l'art traité comme un produit et une marchandise, et le dit devant les clients, ce qui provoque son licenciement en 1876.
Van Gogh affermit sa vocation spirituelle et religieuse. Il retourne en Angleterre où, pendant quelque temps, il travaille bénévolement, d'abord comme professeur dans un petit internat donnant sur le port de Ramsgate. Il dessine quelques croquis de la ville. Il devient un fervent animateur méthodiste et veut « prêcher l'Évangile partout ». À la fin d'octobre 1876, il prononce son premier sermon à la Wesleyan Methodist Church à Richmond. En novembre, il est engagé comme assistant à la Congregational Church de Turnham Green.
Le soutenant dans son désir de devenir pasteur, sa famille l'envoie en mai 1877 à Amsterdam, où il séjourne chez son oncle Jan, qui est amiral. Vincent se prépare pour l'université et étudie la théologie avec son oncle Johannes Stricker, théologien respecté. Il échoue à ses examens. Il quitte alors le domicile de son oncle Jan, en juillet 1878, pour retourner à la maison familiale, désormais à Etten. Il suit des cours pendant trois mois à l'école protestante de Laeken, près de Bruxelles, mais il échoue à nouveau et abandonne ses études pour devenir prédicateur laïc. Il devient un prédicateur itinérant, pour un Comité d'évangélisation, et il se fait solidaire des luttes contre le patronat.
Parallèlement, il fait son apprentissage pictural en visitant tous les grands musées des villes importantes où il passe, depuis son jeune âge.
Mais ses activités de pasteur ouvrier ne tardent pas à être désapprouvées, ce qui le choque. Accusé d'être un meneur, il est contraint d'abandonner la mission. Il revient à Etten où il reste désœuvré, jusqu'en mars 1880, ce qui préoccupe de plus en plus sa famille. Vincent et Theo se disputent au sujet de son avenir.
De plus, un grave conflit éclate entre Vincent et son père, ce dernier allant jusqu'à se renseigner pour faire admettre son fils à l'asile de Geel. Il s'enfuit de nouveau et se réfugie à Cuesmes, où il loge jusqu'en octobre 1880 chez un mineur.
Van Gogh atteint sa maturité au moment où il débute sa carrière d'artiste. En octobre 1880, il part à Bruxelles et, le 15 novembre 1880, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts. Il a l'opportunité de travailler à l'atelier du peintre Anthon van Rappard. Theo, désormais gérant de la succursale de Goupil & Cie à Paris décide de subvenir aux besoins de son frère.
Fin avril 1881, Van Gogh revient à la maison familiale et y reste jusqu'à Noël. Il consacre principalement son temps à la lecture et aux études des figures. L'été, il tombe amoureux de Kee Vos, la fille de son oncle Stricker. Malgré le refus clair de Kee, veuve toute récente, Vincent insiste, créant une atmosphère de plus en plus tendue dans sa famille. À la suite d'une violente dispute avec son père, il part pour La Haye, où il s'installe dans un modeste atelier. Il y reçoit des leçons de peinture de son cousin par alliance Anton Mauve, pratique alors essentiellement l’aquarelle et étudie la perspective.
En janvier 1881, Van Gogh rencontre une ancienne prostituée, Sien Hoornik, qui commence à poser pour lui. Au printemps 1882, son oncle Cornelis Marinus, propriétaire d'une galerie d'art renommée à Amsterdam, lui commande des dessins de La Haye. Le travail ne s'avère pas à la hauteur des espérances de son oncle, qui lui passe néanmoins une deuxième commande. Bien qu'il lui ait décrit en détail ce qu'il attend de lui, il est de nouveau déçu.
En juin 1882, une hospitalisation liée à une maladie vénérienne lui permet de se réconcilier avec ses parents. À sa sortie, il s'installe dans un plus grand atelier avec Sien Hoornik et ses deux enfants. C'est au cours de l'été 1882 qu'il commence la peinture à l'huile. Il se consacre désormais uniquement à son art. Il exécute de nombreux tableaux et dessins selon différentes techniques. Il envoie ses œuvres à Theo et écrit à Anthon van Rappard. À partir du printemps 1883, il s'intéresse à des compositions plus élaborées, basées sur le dessin. Très peu de ces dessins ont survécu car détruits par Vincent.
Les vingt mois qu'il passe à La Haye (entre 1882 et 1883) semblent décisifs pour l’artiste, qui réalise sa volonté de rompre avec les conventions morales de son milieu social, et son impossibilité à mener une existence normale. De nombreuses lectures, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Emile Zola ou encore Charles Dickens, viennent enrichir sa vision du monde, et renforcent ses convictions sociales. En août 1883, il envisage de partir dans la province campagnarde de la Drenthe, dans le nord du pays, pour profiter de ses paysages. Sa relation avec Sien Hoornik se termine alors.
De septembre à décembre 1883, Vincent séjourne en solitaire dans la province de Drenthe, où il s'acharne à sa peinture. C'est l'unique remède qu'il trouve face à un profond sentiment de détresse. Il change assez souvent de logement et la solitude lui pèse. Le temps pluvieux et les difficultés financières de son frère Theo le décident à rejoindre sa famille installée depuis juin 1882 à Nuenen, en Brabant-Septentrional, dans le presbytère paternel.
Van Gogh profite d'un petit atelier aménagé à son intention dans la maison familiale. Il y réalise des séries de tableaux sur différents thèmes, notamment les tisserands. C'est à Nuenen que son talent se révèle définitivement : de cette époque datent de puissantes études à la pierre noire de paysans au travail, mais aussi quelque deux cents tableaux à la palette sombre et aux coups de brosse expressifs, qui confirment alors son talent de dessinateur et de peintre.
Vincent propose à Theo de ne plus lui verser de pension mais plutôt d'échanger ses versements contre ses tableaux. Theo acquiert ainsi des tableaux qu'il espère vendre. Vincent continue à voir Van Rappard avec qui il peint. À cette période, il donne aussi des cours de peinture à des amateurs. Puis, en mai 1884, il loue un atelier plus vaste.
Van Gogh tombe amoureux de sa voisine Margot Begemann, ce que leurs familles respectives n'apprécient pas. À la mi-septembre, Margot tente de se suicider. Elle passe sa période de convalescence à Utrecht. Le 26 mars 1885, le père Van Gogh meurt d'une crise cardiaque. À cause des relations difficiles qu'il entretient avec son entourage, la sœur de Vincent lui demande de quitter le presbytère. Il habite alors dans son atelier entre avril et mai 1885.
Alors qu'il est encore à Nuenen, il travaille sur une série de peintures qui doivent décorer la salle à manger d'un de ses amis vivant à Eindhoven. Van Gogh s'intéresse alors aux artistes renommés de l'école de La Haye, comme Théophile De Bock et Herman Johannes Van Der Weele. Il s'agit d'un groupe d'artistes qui, entre 1860 et 1890, sont fortement influencés par la peinture réaliste de l'école de Barbizon.
Passant du réalisme sombre au colorisme, Van Gogh prend un nouvel élan dans sa peinture. Sa palette devient plus claire et plus colorée, alors que ses coups de pinceaux deviennent plus nets.
À Anvers, en novembre 1885, il est impressionné par les peintures de Rubens et découvre les estampes japonaises, qu'il commence à collectionner. C'est là aussi que l'artiste inaugure sa fameuse série d'autoportraits. Il prend divers cours de dessin et réalise des études de nus. L'idée de repartir à Paris lui vient : il compte étudier dans l'atelier de Fernand Cormon et se loger chez Theo pour des questions d'économie. En février 1886, il débarque donc à Paris.
À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie (les successeurs de Goupil & Cie). Vincent y devient l'amant d'Agostina Segatori, tenancière italienne du cabaret Le Tambourin, boulevard de Clichy.
Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavanne, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerieGeorge Petit, qui présente des toiles d'Augustre Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'ont pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes qui offre le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvre ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte.
À Paris dans les années 1886 - 1887, à l’Académie Cormon, Vincent fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d'Emile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro ainsi que Paul Gauguin. Il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887.
Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris.
Le 20 février 1888, il s'installe à Arles.
Il envoie toujours ses tableaux à Theo. Trois de ses premiers tableaux sont présentés à la 4e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants. À Arles, des idées plus anciennes sur l'art et la peinture réapparaissent, comme faire des séries de tableaux. Au printemps 1888, il réalise ainsi une série sur les vergers fleurissants dans des triptyques, ainsi qu'une série de portraits comme ceux de la famille Roulin. La première série des tournesols date aussi de cette époque. Entre-temps, il continue à échanger des lettres et des tableaux avec Emile Bernard et Paul Gauguin. Vincent, qui habite la maison Jaune, rêve en effet d'une communauté d'artistes unissant fraternellement leurs expériences et leurs recherches : Paul Gauguin vient le rejoindre dans ce but le 23 octobre 1888 et ils commencent à travailler ensemble. Mais les deux hommes s'entendent mal : la tension et l’exaltation permanentes qu’implique leur démarche créatrice débouchent sur une crise.
Le 23 décembre 1888, à la suite d'une dispute plus violente que les autres avec Gauguin, Van Gogh est retrouvé dans son lit le lobe de l'oreille gauche tranché. Plusieurs théories tentent d'expliquer l'incident. La thèse classique, soutenue par le musée Van Gogh d'Amsterdam d'après le témoignage de Gauguin, explique que Van Gogh a menacé d'un rasoir Gauguin qui s'est enfui, laissant Van Gogh seul. Dans un accès de délire, celui-ci a retourné le rasoir contre lui-même et s'est coupé l'oreille avant d'aller l'offrir à une prostituée. Une autre théorie a été publiée en 2009. Ses auteurs Hans Kaufmann et Rita Wildegans soutiennent que ce serait Gauguin qui, au cours d'une violente dispute, aurait tranché au sabre l'oreille de Vincent avant de s'enfuir d'Arles. La version de l'automutilation aurait pour but de l'innocenter.
Le lendemain de sa crise, Van Gogh est admis à l'hôpital et soigné par le docteur Rey. Theo, inquiet de la santé de son frère, vient le voir. Cependant, une pétition signée par trente personnes demande l'internement ou l'expulsion de Vincent d'Arles : il lui est reproché des troubles à l'ordre public. Le 7 février, le docteur Delon demande son internement pour « hallucinations auditives et visuelles ». Le 27 février, le commissaire de police d'Ornano conclut dans son rapport que Van Gogh pourrait devenir dangereux pour la sécurité publique. En mars 1889, après une période de répit, il se remet à peindre. Cependant, à la suite de nouvelles crises, il est interné d'office sur ordre du maire à l'hôpital d'Arles.
Pendant son séjour à Arles, Vincent maintient le lien avec l'univers artistique parisien grâce à l'abondante correspondance qu'il échange avec son frère Theo. Malgré l'échec de son projet d'établir un atelier à Arles, il ne renonce pas au dialogue avec ses amis Emile Bernard et Gauguin. Ce dernier, après son séjour mouvementé à Arles, accompagne à travers ses lettres la vie de Van Gogh jusqu'à la fin.
Le 8 mai 1889, il quitte Arles, ayant décidé d'entrer dans l'asile d'aliénés Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence. Il y reste un an.
Malgré son mauvais état de santé, Van Gogh est très productif. Ce n'est que pendant ses crises de démence qu'il ne peint pas. Dans l'asile, une pièce au rez-de-chaussée lui est laissée en guise d'atelier. Il continue à envoyer ses tableaux à Theo. Deux de ses œuvres font partie de la 5e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants de Paris. Un des premiers tableaux de cette époque est l’Iris. Les peintures de cette période sont souvent caractérisées par des remous et des spirales. À diverses périodes de sa vie, Van Gogh a également peint ce qu'il voyait de sa fenêtre, notamment à la fin de sa vie avec une grande série de peintures de champs de blé qu'il pouvait admirer de la chambre qu'il occupait. Il quitte l'asile le 19 mai 1890.
Theo rencontre le docteur Paul Gachet sur les recommandations de Pissarro. Theo encourage Vincent à se rendre à Auvers-sur-Oise, où il pourra consulter le médecin et être près de son frère.
Cette commune rurale est déjà connue dans le milieu des peintres, initialement par les paysagistes de l'école de Barbizon puis par les impressionnistes. Il y passe les 70 derniers jours de sa vie, du 20 mai au 29 juillet 1890. Gachet, ami de Paul Cézanne et des peintres impressionnistes et lui-même peintre amateur, veille sur Van Gogh, qui loue une petite chambre dans l’auberge Ravoux
Van Gogh, au sommet de sa maîtrise artistique, va alors décrire dans ses œuvres la vie paysanne et l'architecture de cette commune. Des articles paraissent dans la presse parisienne, bruxelloise et néerlandaise. C'est un signe important de sa reconnaissance dans ce milieu artistique. Grâce aux soins du docteur Gachet, son activité est intense : il peint plus de 70 tableaux.
L'instabilité mentale de Vincent reprend vers la fin juillet 1890. Le 27 juillet 1890, dans un champ derrière le château où il peint peut-être une ultime toile, car il a emmené son matériel de peinture avec lui, il se tire un coup de revolver dans la poitrine (pour viser le cœur) ou l'abdomen. Revenu boitillant à l'auberge Ravoux, il monte directement dans sa chambre. Ses gémissements attirent l'attention de l'aubergiste Arthur Ravoux qui le découvre blessé : il fait venir le docteur Gachet. Vincent meurt deux jours plus tard, à l'âge de 37 ans, son frère Théo à son chevet.
En 2011, une nouvelle hypothèse sur la mort de Vincent van Gogh a été avancée par deux auteurs, Steven Naifeh et Gregory White Smith, qui reprennent une anecdote douteuse de Victor Doiteau : Vincent Van Gogh aurait été victime par accident d'une balle tirée par les frères Gaston et René Secrétan, deux adolescents qu'il connaissait, ces derniers jouaient « aux cowboys » avec une arme de mauvaise facture à proximité du champ où Van Gogh se promenait. Avant de succomber deux jours plus tard, le peintre aurait alors décidé d'endosser toute la responsabilité de l'acte en déclarant s'être visé lui-même, dans le but de protéger les garçons et par amour pour son frère Théo pour lequel il pensait être devenu un fardeau trop pesant. Cette thèse repose sur trois arguments : Vincent van Gogh aurait été le souffre-douleur des frères Secrétan ; l'historien d'art John Rewald a recueilli dans les années 1930 des rumeurs auversoises dans ce sens, mais ces témoignages sont tardifs et de seconde main ; enfin René Secrétan aurait volé le revolver de l'aubergiste Arthur Ravoux pour tirer sur des oiseaux et petits animaux, revolver à l'origine de l'homicide involontaire ou du tir accidentel sur Vincent.
Van Gogh souffrait d'accès psychotiques et d'instabilité mentale. Plus de cent cinquante psychiatres ont tenté d'identifier sa maladie et quelque trente diagnostics différents ont été proposés : schizophrénie, trouble bipolaire, syphilis, saturnisme, épilepsie... Chacune de ces maladies pourrait être responsable de ses troubles et aurait été aggravée par la malnutrition, le surmenage, l'insomnie et un penchant pour l'alcool, en particulier l'absinthe.
Certaines théories médicales ont même laissé entendre que le goût de Van Gogh pour l'utilisation de la couleur jaune pourrait être lié à son amour de l'absinthe. En effet, cet alcool contient une neurotoxine, la thuyone, qui à forte dose, peut causer la xanthopsie, un trouble de la vision amenant à voir les objets en jaune. Toutefois, une étude réalisée en 1991 a mis en évidence qu'un consommateur d'absinthe sombrerait dans l'inconscience avant d'avoir pu ingérer suffisamment de thuyone. Une autre théorie suggère que le docteur Gachet aurait prescrit de la digitaline à Van Gogh pour traiter l'épilepsie, substance qui pourrait entraîner une vision teintée de jaune et des changements dans la perception de la couleur d'ensemble. Cependant, il n'existe aucune preuve directe que Van Gogh ait pris de la digitaline. En 2006, King Ross, un écrivain canadien, a prétendu que Van Gogh souffrait de saturnisme et que l'un des symptômes de l'intoxication par le plomb est un gonflement de la rétine qui peut conduire à l'apparition d'un effet de halo, qui apparaît dans plusieurs de ses tableaux.
En haut à gauche : autoportrait.
D'après Wikipédia