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Sortez-moi de ce rêve!

Publié le 11 décembre 2015 par Paulo Lobo
Nous sommes tous différents. Je suis assis dans un bus. Il n'est pas bondé. Tout le monde a une place assise. Je n'ai pas besoin de donner la mienne à une personne âgée ou à une dame. Oui, je suis comme ça, on m'a appris la courtoisie et la galanterie. 
La nuit dernière, j'ai fait un rêve terrifiant, vous savez, un de ces rêves qui ont l'air plus vrais que nature... Je ne me rappelle plus l'histoire, je me rappelle seulement que j'ai eu très peur. Je me rappelle que j'avais la gorge sèche et les larmes aux yeux. Des vraies larmes qui coulaient sur mes joues. J'avais du mal à respirer. La nuit était noire et silencieuse. Le temps s'était arrêté. J'ai jeté un coup d'oeil sur l'horloge. il était trois heures du matin.
Je me suis levé pour aller boire un verre d'eau.
Puis j'ai regagné le lit.
Pendant quelques minutes, je suis resté éveillé et imprégné d'angoisse. Puis je me suis rendormi.
La vie est ainsi faite qu'il faut s'estimer heureux chaque jour de voir la lumière et de respirer à pleins poumons. La mélancolie et le spleen, je m'en rends de plus en plus compte, sont des sentiments dont on se débarrasse au fur et à mesure qu'on se dévêt de ses atours de jeunesse.Je reprends toujours les mêmes chemins, j'interroge les mêmes espaces, je suis né, je suis venu, j'ai vécu. J'écris, j'invente, je laisse mon esprit divaguer. Quand je suis à un endroit, je n'y suis pas vraiment. Il doit y avoir autre chose, autre part. Les gens s'engagent, s'investissent, ils ont des idéaux. Changer le monde, le faire tourner autrement, jusqu'au prochain checkpoint. Les rebelles ont pris le contrôle. Mais ils sont fatigués.Je me promène, au milieu des bûchers ardents, j'assiste impuissant aux derniers soubresauts d'une civilisation exsangue. Comment retrouver le souffle, la verve, l'élan, si le corps ne veut plus, si le corps me dit take it easy. Le monde immense ouvre ses bras à ceux qui vont vers lui.J'ai fait un rêve terrible. Je me suis réveillé au milieu de la nuit, le coeur et l'esprit haletants. Peur de me rendormir. Peur de retrouver le gouffre de la terreur.Je me rappelle maintenant. Ils étaient plusieurs, ils étaient une légion, ils étaient assoiffés de sang. Et je ne pouvais rien faire d'autre que me réveiller.

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