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LA CHINE S’EST ÉvEILLÉE (2 ème partie)

Publié le 13 décembre 2015 par Dubruel

Les chinois ont investi dans le port du Pirée, car la Grèce est pour eux la porte d'entrée d'une partie de leur commerce avec l'Europe. Ils vont ainsi rechercher les avantages et les compétences de chaque pays.

Au-delà de l'Italie, la Chine est-elle donc tout simplement en train de racheter l'Europe?

L'Europe est plutôt rachetée par les Américains et aussi un peu par les Qataris. Les investissements chinois y restent marginaux. On ne peut dire que l'Europe entière se fait racheter: ce phénomène est inégal et varie en fonction des pays. Par exemple, le marché immobilier français est racheté par les anglais et les allemands.

Ce qu'il faut regarder, c'est le capital des grands groupes du CAC 40. Celui-ci est, effectivement, devenu très majoritairement étranger. Il s'agit de fonds d'investissement, du système financier qui est plutôt dominé par les anglo-saxons.

Le problème de rachat des groupes industriels est donc spécifique à chaque pays. En France, on s'est imaginé que l'on tenait le haut du pavé avec nos grands groupes. Or ceux-ci ne sont plus français: leur capital est majoritairement détenu par des actionnaires étrangers, dont les motivations premières ne sont plus celles des intérêts collectifs du pays. Lorsqu'un grand groupe possède un conseil d'administration majoritairement présidé par des personnalités internationales -qui relèvent d'ailleurs toutes du même moule- avec un management qui, lui aussi, s'internationalise de plus en plus puisque le groupe réalise les deux tiers de son chiffre d'affaire à l'étranger, la France ne devient alors plus qu'un pays parmi d'autres et les actionnaires peuvent finir par décider de fusionner ou revendre une branche pour créer de la valeur ou dégager une plus-value.

Arcelor, Alcatel, Alstom... À chaque fois l'entreprise est petit à petit vidée de sa substance, mais cela entraine également une disparition de ses sous-traitants, non protégés par la fusion. Des centaines de moyennes et petites entreprises disparaissent alors au fil des ans et c'est ainsi qu'un désert industriel se crée.

les fusions-acquisitions vont être facilitées et vont se multiplier.

avec la financiarisation de l'économie et le développement des intérêts financiers à court terme, les fusions, démantèlements et reventes sont uniquement effectués pour des considérations financières et une fiscalité avantageuse. Cela casse les entreprises. Là réside le danger.

Est-ce que la France peut survivre avec l'abandon de son industrie ?

Dans ce processus, le plus fort l'emporte. Il s'agit aujourd'hui des groupes américains et allemands. Les groupes des autres pays disparaissent donc progressivement, absorbés par d'autres ou encore démantelés. Comme la nature a horreur du vide, d'autres groupes émergent pour les remplacer, comme les groupes chinois. Les groupes français ou italiens risquent ainsi de disparaitre, remplacés ces multinationales.

Est-ce que la France peut survivre avec l'abandon de son industrie? Là est la vraie question. Pourra-t-elle maintenir son rang en basant son économie sur le luxe, le tourisme, les emplois de services à la personne et un peu d'agroalimentaire? Nos compétences dans le secteur du numérique ne suffisent pas, d'autant plus que nos start-up se font racheter par les Américains ou les Chinois. Où va-t-on désormais créer des emplois à valeur ajoutée? C'est un débat qui n'a jamais lieu parce qu'on n'ose pas le poser. Il est pourtant plus que temps d'affronter ce problème : lorsque l'on regarde les chiffres, on observe que la France est en voie de désindustrialisation


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