Un film de Cédric Jimnez (2014 - France, Belgique) avec Jean Dujardin, Bernard Blancan, Guillaume Gouix, Gilles Lellouche, Benoît Magimel, Bruno Todeschini, Gérard Meylan, Mélanie Doutey, Céline Sallette
Bon polar à l'ancienne ! Je kiffe.
L'histoire : Années 70, Marseille. Un trafic de drogue, parfaitement organisé, sans précédent, se développe à la vitesse grand V, à destination des Etats-Unis, principalement. Des deux côtés de l'Atlantique, on traque sans relâche la "tête" du réseau. Le juge Michel, nouvellement nommé au service Grand Banditisme, travaille de concert avec le commissariat principal pour démanteler l'entreprise mafieuse.
Mon avis : Et bien vous voyez, la ténacité paie ; oui, il y a de bons films français ! J'ai éprouvé ce plaisir des années ciné 70/80 où l'on nous concoctait nombre de ces bons petits polars bien troussés, bien rythmés, avec un scénario solide et des acteurs charismatiques (un filtre légèrement jaune léger nous rappelle l'ambiance de l'époque). Si Dujardin continue de m'agacer un peu (certaines mimiques qui me font toujours penser à sa célèbre "grimace du chameau"), il fait parfaitement le boulot, et je ne taris toujours pas d'éloges sur Lellouche, que j'adore.
Le film est assez long (2h15), mais je ne me suis jamais ennuyée une seule seconde, car il traite aussi bien, et avec une grande fluidité, l'enquête par elle-même, le négoce frauduleux, et les histoires familiales des deux personnages principaux, ce qui donne du corps, de l'émotion, de l'humain. L'intrigue est précise, détaillée, expliquée (j'ai tout compris !). Il est franchement rare qu'une production française d'un tel format me captive au point que je ne regarde pas l'horloge...
La sombre histoire de la French connection et du juge Michel a déjà été adaptée au cinéma en 1984 par Philippe Lefebvre avec Jacques Perrin (Le juge), mais aussi aux Etats-Unis par William Friedkin (French connection), où il décrit les investigations des inspecteurs américains pour stopper ce trafic venu de France.
Ici, le scénario s'inspire des faits originaux mais en se gardant une part de liberté. Ne connaissant pas toutes les méandres de l'affaire, cela ne m'a guère perturbée. Par exemple, dans la réalité, le juge et le truand ne se sont jamais rencontrés (scène courte, de toutes façons).
Et on ne confond pas s'il vous plaît avec Le juge Fayard, qui racontait une autre chasse, politique, cette fois, à Lyon (avec Patrick Dewaere).
L'anecdote people : Gilles Lellouche donne ici la réplique à Mélanie Doutey, qui joue son épouse... et qui le fut dans la vie, jusqu'au début de 2013. Le tournage a débuté en août 2013... Belle illustration de l'amitié qui dure dans un couple séparé (même si les scènes de bisous... ça doit faire bizarre... mais bon, ce sont des acteurs).
Gros carton dans les salles : 1.530.000 entrées ! Critiques professionnelles enthousiastes, à part un ou deux commentaires qui me laissent sans voix : "Le film rejoint sagement la basse-cour homoérotique où s'ébrouaient déjà ceux d'Olivier Marchal ou Jacques Audiard, sur l'air d'un : "Je te tiens, tu me tiens, par la rouflaquette / le premier de nous deux qui rira sera une tapette." (Chronic'Art ; franchement, qu'est-ce que l'homosexualité vient faire là-dedans ? dès qu'il y a deux hommes face à face, c'est de l'homoérotisme ? n'importe quoi !) ; "La French" succombe sous les clichés, la reconstitution maladroite et l'imitation besogneuse des maîtres du film noir. Seule éclaircie dans le paysage, la prestation de Céline Salette (...)." (Positif ; Céline joue bien, certes, mais elle a un rôle mineur et passe son temps à froncer les sourcils, comprenant que son juge de mari va encore se barrer pour aller guerroyer ; à la limite, moi j'ai préféré Mélanie qui joue sur plusieurs facettes, femme trophée, femme amoureuse, femme inquiète, femme blessée).
Des films comme ça, on en redemande !