J'avais décidé, pour ce 11 novembre, de me lever tôt. 9h, pour un jour OFF (car, où je travaille, jour férié n'est pas synonyme de fermeture), c'est tôt pour moi. En cette belle journée ensoleillée, je décidais aussi de ne pas profiter de la douce mélancolie d'une balade sous les frondaisons mordorées d'un paysage automnal.
Non, je pris le parti de m'enfermer quelques heures dans le Palais de Tokyo, à Paris. Sortant de la station de métro, je profite quelques instants, suivant l'avenue de New York, du soleil éclairant la Tour Eiffel. Montant les marches de la cour du Palais, j'admire au passage l'oeuvre d'art participatif de l'artiste JR, avec tous ces portraits d'anonymes collés un peu partout sur la place.
Dans le Palais. Un comptoir se détache, noir au loin, d'un énorme mur lumineux et blanc. J'y achète mon billet comme on passerait de l'autre côté d'un miroir. Derrière, c'est le monde de Philippe Parreno. C'est une expo, mais ce n'est pas une collection d'oeuvres. C'est une oeuvre, gigantesque. C'est un labyrinthe. De lumière et d'obscurité. D'incarnation et de désincarnation, à l'image de ces pianos qui jouent sans pianistes, ou de ce robot qui écrit toujours la même page.
Cauchemars aussi, peu à peu. Comme ce film qui présente des images de roches noires, de chute au fond d'un puits. On se croirait en plein Mordor. Et les sons, dans les basses, angoissants. L'impression d'une bête tapie dans le noir.
Une bête, de foire cette fois, en sous-sol, avec le film Zidane qu'il tourna en 2006 avec Douglas Gordon, démonté sur 17 écrans. Un geste sous différents angles, autour de soi.
J'ai beaucoup pensé à Lynch durant tout mon parcours dans la tête de l'artiste. Ma sensibilité à moi.
Et, sortant de là, reprenant mes esprits, je n'ai qu'une envie : replonger.