Autoportrait et Histoire de Sylvia, d'Agnès Thurnauer

Ce que je vois d'abord, c'est Manet, enfin pas tout à fait. C'est la reprise d'un tableau de Manet, une serveuse, la serveuse d'un bar aux Folies Bergère. Et puis un texte, des mots : il me faudra un peu de temps pour les lire dans des phrases, d'une part parce que le texte déborde du cadre, puis parce qu'il y est question de sexe, de désir, de jouir. Devant cette toile accrochée au mur, un autre texte, sur un papier couché au sommet d'une pile, raconte l'histoire de Sylvia, rencontrée au Louvre et avec qui Agnès Thurnauer a échangé beaucoup à propos de l'art, de l'amour, de l'écriture. Dans ma tête, bien des choses se mélangent. Où ai-je déjà rencontré le nom d'Agnès Thurnauer ? Quand cette question aura trouvé sa réponse ici dans mon blog, d'autres questions m'assailleront : Sylvia est aussi le prénom de celle qui épousa Georges Bataille (dont on trouve une lettre à Laure dans l'exposition de La Traverse), de nombreux textes sont à lire ou à entendre dans cette exposition mais celui-ci est posé à même la toile (The pen is the sister of the brush, dit le titre d'un des livres prêtés par Agnès à Sylvia). Je m'étonne de ne pas trouver parmi ces livres Nadja d'André Breton mais je me réjouis d'y voir Le regard du portrait, de Jean-Luc Nancy, et le Journal d'Alix Cléo Roubaud dont plusieurs photos voisinent l'oeuvre d'Agnès Thurnauer. Fragments rassemblés d'où nait le plaisir.