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Klute - 6/10

Par Aelezig

Klute

Un film de Alan J. Pakula (1971 - USA) avec Donald Sutherland, Jane Fonda, Roy Scheider, Charles Cioffi

Un peu long, un peu lent.

L'histoire : Philadelphie. Un homme a disparu. La police n'a pour seul indice qu'une lettre, destinée à une call-girl de New York. Elle finit par renoncer. A la demande de l'épouse, c'est un privé, Klute, un homme flegmatique et obstiné, qui reprend l'affaire et part enquêter à New York. Il rencontre Bree, prostituée somptueuse, et aspirante comédienne n'arrivant pas à décrocher de rôle. Elle ne se rappelle pas de ce "client" dit-elle. Klute insiste, elle le fait peu à peu entrer dans le milieu qu'elle fréquente. Bree se sent épiée, observée. Et traumatisée par des appels téléphoniques... avec personne au bout du fil.

Mon avis : Ca faisait un moment que je voulais voir ce film, le plus beau rôle de Jane Fonda, dit-on. Oscar de la meilleure actrice d'ailleurs. C'est vrai, elle est très touchante. La réalisation est intéressante, avec des cadrages originaux et de belles compositions d'image.

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Mais l'histoire m'a un peu déçue, assez banale, avec un killer qui n'en fait pas assez, et donc on n'a pas trop peur ! D'autant plus que c'est vraiment lent ; au bout d'une heure, il ne s'était toujours rien passé de très extraordinaires. Par contre, il y a une petite musique de fond qui m'a bien exaspérée, entre Rosemary's baby et Body double, quelques notes lancinantes, une voix de femme aiguë... hyper angoissant, avec un petit côté glauque, et comme j'étais toute seule à la maison (le mari était en déplacement), c'est ça qui m'a foutu la trouille : la bande son ! A noter également, dans les scènes de boîte, cette horrible musique psychédélique qu'on écoutait dans les années 70... horrible ; ça aussi ça fait peur, on était mabouls !

Le film peut  d'ailleurs historiquement avoir un plus : il résume assez bien ces années désabusées, la libération sexuelle, l'émancipation des femmes, et aussi les mises sur écoute qui feront florès pendant la guerre froide, mais aussi sur le plan intérieur (cf. Les hommes du président).

En fait, ce qui m'a le plus intéressée, c'est l'histoire d'amour qui se noue entre Klute et Bree. Un homme réservé, droit, presque prude, qui tombe amoureux, en silence, d'une call-girl ; et elle, indépendante forcenée, le coeur en bandoulière et sévèrement blindé, qui se demande si oui ou non elle peut envisager une vraie histoire, avec cet homme quelque part si rassurant...

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J'ai absolument adoré la scène du marché, romantique et sensuelle, où le couple déambule entre les étals de fruits et légumes. Il est l'homme fort et protecteur : il s'occupe des achats, lui fait goûter des fruits, il y croit très fort à la possibilité d'un couple, ses yeux sont remplis d'une douceur exquise, il sourit, alors qu'avant le personnage était assez froid ; elle le regarde avec plein d'amour, puis détourne les yeux quand il la regarde, revient vers lui dès qu'il s'éloigne, attrape le bas de son blouson pour ne pas le perdre... On sent tout ce qui se passe dans sa tête : je l'aime, mais je ne veux pas m'engager, j'ai peur, mais il est si gentil, non je ne dois pas m'attacher... Cette scène est magnifique et les deux acteurs bouleversants : lui qui espère, elle qui ne sait pas encore mais est prête à fondre...

Mais pour le reste, bon, je n'ai pas trouvé que ça cassait trois pattes à un canard. Trop lent.

C'est aussi ce que pense une partie des internautes. Au niveau des professionnels, le film étant un peu vieux, je n'ai rien trouvé de très significatif.


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