Si vous lisez Les Echos ou si vous écoutez Dominique Seux sur France Inter, on vous explique que la France a une économie catastrophique et que nos voisins réussissent beaucoup mieux en matière d’emploi.
Mais de quels emplois parlons nous ?
Un ami italien, appelons le Sergio, se fait exploiter par d’autres italiens dans un restaurant du genevois français.
Ils le paient au SMIC (C pour Croissance)... plus une partie au noir pour des heures sup payées encore moins chères.
S’il est malade un jour, il n'est pas payé et on lui retient même plus que le jour en question. Ils lui mènent la vie dure en le faisant travailler bien plus de 50 heures par semaine dans une ambiance exécrable (ça goule tout le temps dans le ristorante) sans horaire fixe, sans même savoir d’avance quel sera son jour et demi de congé hebdomadaire. Certes, il peut aller aux prud’hommes, prendre un avocat, il gagnera, mais comment pourra-il continuer de bosser en attendant que le cas soit jugé ? S’il donne son congé, il ne touchera pas le chômage bien qu’il travaille depuis un an et demi (la boite a été rachetée et lui avec). Le patron ne veut pas de rupture conventionnelle car il a peur de devoir payer quelque chose... il ne sait pas quoi au juste...
Avec Sergio, on est descendu à Genève pour voir un resto italien dont le patron est de la même ville que lui. Superbe boutique. Mais... le serveur nous explique en aparté qu’il bosse comme un malade pour un salaire de misère, que le patron l’a fait venir d’Italie mais ne tient pas les conditions promises, qu'il dort dans une chambre à cinq ou six lits. L'eldorado suisse n'est pas au rendez-vous ! Il touche encore moins que Sergio, dit-il, et ceci ne permet pas de vivre décemment à Genève. En désespoir de cause, il va retourner chez lui.
Voilà où nous mène le libéralisme. Facile de résorber le chômage en créant un sous-prolétariat qui vit dans des conditions misérables. Encore un effort messieurs Macron et Valls, supprimons ces lois sociales scélérates qui empêchent monsieur Pierre Gattaz et ses copains du Medef de créer le plein emploi des esclaves.
J’ai lu quelque part que si l’on divisait l’argent donné aux entreprises de restauration via le CICE par le nombre d’emplois créés dans cette même restauration grâce à ce mécanisme on arriverait à 175'000 euros par emploi. C'est cher payé pour des emplois d’esclaves !
Ce n’est pas mieux pour les stagiaires en entreprise qui ne sont presque pas, voire pas du tout, payés. Pour assurer le pic de Noël chez « La Grande Récrè », on utilise à fond les stagiaires qui sont en formation GRETA (formation pour adultes).
Le choix est immense. Le catalogue est bien fourni sur un très beau papier. On peut y acheter des jouets pas chers fabriqués en Chine pour la plupart et mis en rayon par ces stagiaires que l’on ne paye pas. Normal, ils sont là pour apprendre !
On va avoir besoin d'un nouveau Spartacus. Joyeux Noël.