C’était en octobre dernier qu’un Chedid, et pas Matthieu cette fois, sortait un disque intitulé Maison Rock, ce Chedid c’est Joseph. Joseph Chedid – il faut le dire à la James Bond. Rebaptisé Selim, le frère de Matthieu -M- Chedid nous a offert un disque à la fois expérimental, perché et dansant, le tout nous faisant planer au fur et à mesure de notre écoute de cet album, et tout cela : sans drogues, promis !
La visite de cette Maison Rock barrée ne s’éternise pas, et ne dure qu’une demi-heure ; mais la courte durée de l’album ne le rend pas moins crédible pour autant. Pour son premier disque, Selim donc, n’a pas fait les choses à moitié, et nous a livré un travail cohérent et évasif. L’univers de cet album est homogène, et l’on distingue une vraie narration de la première à la dernière note du disque. L’ouvrage s’ouvre sur Soleil, qui porte bien son nom, une chanson lumineuse et envolée, mais surtout dansante, qui s’enchaîne avec Paranoïa, un morceau plus sobre et doux, qui rappelle notamment l’univers de son frère Matthieu, dans le côté à la fois posé et barré, un peu fou. Le timbre de voix de Selim a des similitudes avec celui de son frère également. Mais le comparer systématiquement à son frère serait réducteur. Car en effet, Selim n’est pas une pâle copie de –M- et nous plonge dans son propre univers avec sa Maison Rock. Sur L’infini, il rappelle sa pâte un peu folle et envoûtante qui fait danser, avant de nous faire larmoyer sur sa ballade saisissante, sobrement baptisée Marianne. On continue de danser cependant sur Le temps s’est levé, dans une ambiance qui rappelle le rockabilly, avec La mer et la lune, on plane de nouveau, en se remuant sur les beats électriques à la Gorillaz qui s’agitent sur le morceau. Ensuite, quand Selim chante son Ode aux envies à la fois poignante et maussade, il dévoile l’une des chansons les plus profondes du disque. Si les autres morceaux nous font nous évader et nous trémousser, c’est celui-ci qui m’a le plus touché. Dans cette veine profonde, on peut bien sûr citer Les sirènes qui succède à l’ode chantée plus tôt, un titre de nouveau envoûtant mais aussi plus intense, d’ailleurs ici la voix de Selim brille davantage par ses mélismes envolées, et les quelques notes de clavier qui clôturent le morceau sont tout à fait bienvenues. Selim attaque ensuite Comme des chats où il se lâche de nouveau dans une ambiance électrique et frivole, à l’image du titre du morceau. L’album se conclût ensuite sur L’amour éternel, chanson plus morose mais poignante, que j’aurais très bien imaginé en duo avec Vanessa Paradis. C’est donc sur une touche plus chagrinante que se termine la visite de la Maison Rock de Selim, voyage expérimental et éclectique auquel je vous invite vivement !
Lewis