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Banque Maghrébine d’Investissement et de Commerce Extérieur (BMICE) - Mohamed Achir : «L’intégration économique maghrébine est impérative»

Publié le 23 décembre 2015 par Ouadayazid1

Banque Maghrébine d’Investissement et de Commerce Extérieur (BMICE) - Mohamed Achir : «L’intégration économique maghrébine est impérative»"La BMICE est une opportunité pour l'Algérie."

Dans cet entretien Mohamed Achir, économiste et enseignant à l'universitaire de Tizi-Ouzou indique que la création de la Banque Maghrébine d'Investissement et de Commerce Extérieur (BMICE) lundi à Tunis pourrait apporter un " savoir faire en termes de gestion et d'ingénierie financière des grands projets ", mais aussi dans " le financement du commerce extérieur des pays membres ".

L'Econews :La Banque Maghrébine d'Investissement et de Commerce Extérieur (BMICE) vient de naître. Quelle lecture en faites-vous?

D'emblée, je pense que l'initiative est plus qu'intéressante. Elle a même tardé. D'autres initiatives institutionnelles devraient suivre pour mettre en place un environnement favorable à l'opérationnalité des institutions économiques et financières. En tout cas, les pays du Maghreb n'ont pas le choix. Nous sommes certes en plein mondialisation, mais aussi à l'ère des blocs économiques régionaux. L'Amérique latine et l'Asie ont déjà franchi de grandes étapes dans l'intégration économique régionale, notamment dans la coopération financière et commerciale.

Devant la crise économique que vivent les différents pays du Maghreb, pensez-vous que la création de cette banque aidera vraiment ses membres à une intégration économique ?

L'intégration économique du Maghreb ne peut pas se réaliser, bien évidement, en se limitant à des discours politiques ou à l'échange occasionnel de messages de fraternité. Les pays du Maghreb ont conclu un traité il y a 25 ans déjà pour l'intégration économique et la mise en place des politiques communes dans tous les domaines, mais le niveau d'avancement demeure très timide. L'histoire des relations économiques internationales, particulièrement des intégrations régionales comme celle de l'Union européenne, souligne le rôle prépondérant joué par la mise en place d'institutions supranationales et des mécanismes d'intégration au plan économique, juridique et institutionnel. Les banques et les fonds communs d'investissement peuvent servir de levier de financement des projets structurant intermaghrébins, notamment l'infrastructure du transport maritime, ferroviaire, routier et la construction des bases logistiques. La BMICE, en plus des financements, pourrait apporter un savoir faire en termes de gestion et d'ingénierie financière des grands projets, mais aussi dans le financement du commerce extérieur des pays membre.

Comment peut-on réaliser cet objectif tout en sachant que des problèmes politiques sont encore latents, notamment entre l'Algérie et le Maroc ?

Il est vrai que l'environnement politique et institutionnel ne présente pas suffisamment d'avantages permettant l'intégration économique rapide des pays du Maghreb. Cependant, cette donne complexe ne devrait pas justifier le statu quo des relations économiques actuelles, surtout au niveau des échanges commerciaux entre les pays maghrébins qui représente une part insignifiante par rapport au total de leur commerce extérieur. L'intégration permettra l'amélioration de l'attractivité des pays du Maghreb et gagner environ 2% supplémentaire de la croissance du PIB, selon la Banque mondiale.

Quel sera l'apport de cette banque pour l'Algérie ?

Il est trop tôt pour l'évaluer. Mais dans la conjoncture financière actuelle, la BMICE présente une opportunité pour l'Algérie. Le gouvernement pourrait recourir aux financements de cette banque et au savoir faire de ses cadres en termes de management de projets et de pratiques financières en général. Il est nécessaire de rappeler que l'efficacité en termes de financement et de réalisation peut être enregistrée beaucoup plus dans le cadre de ce mode de financement que dans le cadre des financements classiques assurés directement par les crédits du Trésor public. L'Algérie aurait dû d'ailleurs dès le premier quinquennat des années 2000 confier le financement et le suivi de la réalisation des infrastructures à une banque publique spécialisée. Une telle option aurait développé un apprentissage en la matière et éviter la réévaluation exagéré des coûts des projets

http://www.leconews.com/fr/actualites/nationale/investissement/mohamed-achir-l-integration-economique-maghrebine-est-imperative-22-12-2015-175974_360.php


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