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Alberto Manguel rue Agüero mais en juillet seulement [Actu]

Publié le 19 décembre 2015 par Jyj9icx6

Alberto Manguel rue Agüero mais en juillet seulement [Actu]

Photo diffusée par la Présidence argentine


C'est un intellectuel cosmopolite et polyglotte qui vient d'être désigné pour remplacer le sociologue Horacio González à la tête de la prestigieuse Biblioteca Nacional Mariano Moreno, située rue Agüero à Palermo : Alberto Manguel, né en 1948, vit actuellement à New-York où il écrit et traduit. C'est un parfait bibliophile, aguerri à tous les enjeux du livre, de l'écriture à l'édition en passant par la collection, le référencement et la vente en librairie. L'homme parle anglais, allemand, ses langues maternelles puisque c'est celles qu'il parlait dans la petite enfance, le français ainsi que l'espagnol, qu'il a surtout pratiqué à partir de l'âge de raison. Depuis plusieurs années, il écrit régulièrement dans le journal espagnol El País.
Fils de diplomate, il a passé ses premières années à Tel-Aviv, où son père a étrenné l'Ambassade d'Argentine en Israël à l'époque de la création de l'Etat hébreu. Il a obtenu la nationalité canadienne à la suite de son mariage avec une ressortissante de ce pays. Intéressant pour nous Français, il a inventé une bibliothèque idéale à Strasbourg.
C'est un professeur de littérature et de philosophie qui a roulé sa science dans plusieurs universités d'Europe et de l'Amérique du Nord. Il cumule les doctorats honoris causa et les appartenances à des sociétés savantes. Il avait dû quitter l'Argentine en 1969 en constatant que son pays ne lui offrait pas la capacité de s'épanouir comme ce fut hélas le cas de beaucoup d'intellectuels et d'artistes à la même époque. Comme beaucoup de ses compatriotes, il a d'abord choisi la France pour s'y établir. Il a aussi vécu à Londres, en Italie et à Toronto. Il correspond exactement au programme politique que Pablo Avelluto, son ministre de tutelle, vient de faire connaître par communiqué et que je commente dans un autre article de ce jour. Toutefois il ne prendra ses fonctions qu'en juillet, le temps pour lui de terminer le travail dans lequel il est engagé aux Etats-Unis.

Alberto Manguel rue Agüero mais en juillet seulement [Actu]

Alberto Manguel chez lui à Paris en 2013 (photo publiée par El País aujourd'hui)


Il se dit honoré de la proposition et "intimidé et mis au défi" par la liste impressionnante de ses prédécesseurs, parmi lesquels se trouve Jorge Luis Borges, qu'il servait à seize ans lorsqu'il gagnait son argent de poche comme vendeur dans la belle librairie Pygmalión de avenida Corrientes, fréquentée par l'écrivain déjà aveugle. Et il a aussi travaillé deux ans, de 1966 à 1968, dans la librairie Galerna, esquina Corrientes y Callao, qui a fermé ses portes il y a quelques années.
Son prédécesseur immédiat, Horacio González, un kirchneriste affiché qui avait plusieurs fois eu des démêlés politiques avec le gouvernement portègne de Mauricio Macri, avait annoncé sa démission tout en acceptant de rester en poste quelques jours nécessaires, le temps de procéder à la nomination de son successeur. Mais ce départ n'a rien d'injuste : Horacio González était à la tête de l'institution depuis 2004, c'est-à-dire dès le début du mandat de Néstor Kirchner. Il aura accompagné cette phase historique du début à la fin. Un changement au bout de onze ans ne peut faire de mal à personne même si cela va certainement secouer les habitudes prises.

Alberto Manguel rue Agüero mais en juillet seulement [Actu]

Vue partielle de la une de La Nación ce matin


La Bibliothèque nationale argentine a été fondée en 1810 par le révolutionnaire Mariano Moreno, créateur de la Gaceta de Buenos Aires, le premier périodique argentin (1810-1821). Elle est aujourd'hui la plus prestigieuse des bibliothèques nationales d'Amérique du Sud. C'est une référence dans le domaine et, du fait de plusieurs de ses directeurs historiques, elle a acquis un statut de mythe sur le continent.
Ce matin, personne ne s'offusquait de cette nomination, bien au contraire. Tout le monde reconnaît que Manguel est l'homme de la situation dans ce poste. A nouveau, on peut dire que le ministre de la Culture réussit la transition politique et nul ne peut lui contester qu'il s'est attelé à la tâche sans rechigner.
Pour en savoir plus : lire l'article de Página/12 lire l'article de Clarín lire l'article de La Nación lire la courte interview accordée par Alberto Manguel à La Nación lire l'article de La Prensa consulter la liste des articles écrits, très éclectiques, dans El País lire l'article de El País sur la nomination de son chroniqueur lire le communiqué officiel du ministère de la Culture.
Clarín et La Nación ont fait paraître l'information sur leur une de ce matin.

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