Nicolas Godin ‘ Contrepoint

La moitié de Air, dont Moon Safari demeure l’album français le plus connu et salué en dehors de la France, publie son premier album en solo.
Certes, les fans du duo seront partagés : entre ceux qui regretteront que Jean-Benoît Dunckel ne soit pas ici aux côtés de Nicolas Godin (qui a déjà sorti deux disques, en 2006 et 2009), et ceux qu seront ravis d’avoir un album qui se rapproche autant du style de Air qu’il ne s’en éloigne (ce qui, encore une fois, risque de cliver…)
Dans tous les cas, le très bien nommé Contrepoint est assurément un album d’un grand intérêt. Mais, le plus important, c’est le résultat : la musique !
En huit titres seulement, il s’agissait sans aucun doute de rester humble. Si la langue de Molière a été placée en exergue par deux fois (le nom de l’artiste ne peut mentir, le titre de l’album non plus), on entend de l’allemand, du portugais, de l’italien (ce qui nous rappellera City Reading avec Alessandro Baricco) et, bien sûr, la langue de Shakespeare. Mais cela ne doit pas cacher que cinq titres sont entièrement instrumentaux : l’initial « Orca », « Club nine », « Glenn » (dont seules quelque dix secondes sont parlées, probablement un sample), « Bach off » et le final « Elfe man » (qui, lui, est fredonné ici ou là, comme on a déjà pu l’entendre chez Air).
Contrepoint est un album très plaisant, extrêmement chaleureux, et qui s’avère parfait en l’attente d’une suite du duo à leur musique composée pour une exposition l’an dernier (Music For Museum) et, surtout, leur dernière sortie officielle en 2011 avec une musique originale pour le film de George Méliès Le Voyage Dans La Lune (dont les tout premiers instants de « Widerstehe doch der Sünde » nous rappellent justement certains passages).
D’excellente augure, tant pour l’avenir du groupe que pour celui de chacun de ses deux membres.

(in heepro.wordpress.com, le 22/12/2015)

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