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[Critique] FAMILY MAN

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] FAMILY MAN

Titre original : The Family Man

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Brett Ratner
Distribution : Nicolas Cage, Tea Leoni, Makenzie Vega, Don Cheadle, Jeremy Piven, Saul Rubinek, Amber Valletta…
Genre : Comédie/Drame/Fantastique
Date de sortie : 20 décembre 2000

Le Pitch :
Jake et Kate s’aiment à la folie. Malgré cela, et en dépit du risque que cela représentent, Jake décide de partir 1 an à Londres afin de suivre un stage de courtier, en promettant à sa chère et tendre de revenir. 13 ans plus tard néanmoins, Jake n’est plus l’homme qu’il était. Riche, respecté, il règne sur Wall Street sans partage, mais est aussi cruellement seul et cynique. Le soir de Noël, alors qu’il empêche le braquage d’une épicerie, Jake fait la rencontre d’un mystérieux personnage. C’est alors qu’il se réveille, le lendemain, dans un lit qui n’est pas le sien, avec Kate à ses côtés. Il ne va pas tarder à découvrir qu’en plus d’être marié à son amour de jeunesse, il est aussi père de deux enfants. C’est alors que le courtier découvre ce qu’aurait été sa vie si, 13 ans auparavant, il n’avait pas pris cet avion pour l’Angleterre…

La Critique :
Nicolas Cage est un Scrooge des temps modernes. Certes il n’est pas vieux ni vraiment grognon, mais pour lui Noël ne signifie rien de particulier, si ce n’est se payer un verre de lait de poule et se coucher tôt après avoir bossé à étendre sa fortune. Il est seul, riche et se moque bien de ceux qui l’entourent. Comme dans Un Chant de Noël, de Charles Dickens, soit LE conte de Noël par excellence, l’ersatz de Scrooge de Family Man va devoir faire face à un phénomène extraordinaire, dont le principal effet secondaire sera de lui ouvrir les yeux. Ici donc, pas de fantômes mais une sorte d’ange, qui va offrir au personnage de Nicolas Cage un aperçu de ce qu’aurait été sa vie si il n’avait pas, un jour, prit la décision de privilégier sa carrière en dépit de son amour pour la femme de sa vie… D’homme d’affaire impitoyable, Cage va se transformer en père de famille, vendeur de pneus. Du jour au lendemain. Au début bien décidé à retrouver à tout prix sa vie de trader, il va petit à petit prendre conscience de ce qu’il a raté…

Family-Man-Nicolas-Cage-Don-Cheadle

L’intrigue de Family Man est aussi classique qu’efficace. Nous voici devant la parfaite histoire pour un conte de Noël remis au goût du jour à la sauce hollywoodienne. Ce qui n’a rien de péjoratif tant les gimmicks bien connus de ce genre de divertissement se prêtent parfaitement à la tonalité de l’ensemble. La route est balisée et on sait à peu près comme les choses vont se terminer, même si, au fond, le long-métrage arrive, au dernier moment, à prendre un petit détour assez original et moins « typique » que prévu. Cela dit, Family Man offre exactement ce qu’on attend de lui. Et non, encore une fois, cela n’a rien de péjoratif.
En effet, si le conte emballé avec un certain brio par Brett Ratner s’avère, dans le fond, relativement prévisible, il faut également compter sur la folie d’un Nicolas Cage en grande forme. Sorte de James Stewart shooté à la caféine, l’acteur fait le show avec toute la grandiloquence dont il est capable. Charismatique, il n’hésite pas à forcer le trait et met dans le mille à chaque fois. Drôle, survolté, il sait aussi se montrer émouvant, comme lors de cette scène où il chante pour l’anniversaire de sa femme. C’est ça le truc avec Cage : il se jette corps et âme dans tous ses rôles. Sans demi-mesure, il y va à fond et sa performance dans Family Man fait sans aucun doute partie de ces meilleures, tant, sans que l’on ne sache trop comment, son brillant abattage et la facture plus conventionnelle du cadre s’accordent à merveille. Grâce au neveu de Francis Ford Coppola, le film gagne un grain de folie et devient presque original. Presque à lui tout seul, Nicolas Cage rythme l’intrigue et confère une puissance évocatrice au récit. Surtout en face de Tea Leoni, qui lui tient tête en lui renvoyant la balle sans se laisser bouffer.

Tout naturellement, le long-métrage se cale sur la rythmique imposée par son acteur vedette. C’est lui qui donne le La. Sans lui, tout ceci aurait pu ressembler à un épisode des Anges du Bonheur, mais là, plus vraiment, tant les gags et autres thématiques gentiment abordés prennent une apparence plus réaliste et plus âpre. Bien sûr, rien de vraiment grave ici, mais de simples réflexions inhérentes à la parenté, à la famille ou à l’ambition et au couple. Le scénario est pertinent dans sa simplicité, son honnêteté et son manque bienvenue de cynisme. Il s’adapte dans un premier temps aux canons du film de Noël typique pour ensuite se diriger vers quelque chose de plus tangible. À bien des égards, sous couvert d’un discours en apparence ultra rabâché, le film en dit plus que bien d’autres et en plus, le fait mieux. Et puis le spectacle regorge de scènes marrantes, qui contribuent grandement à garder l’ennui à distante. On s’amuse et on s’attendrit. Avec Nicolas Cage, Tea Leoni ou encore Jeremy Piven. Sous la neige de la banlieue new-yorkaise. Family Man brille par son humanité et s’impose comme l’un des meilleurs contes de Noël des années 2000.

@ Gilles Rolland

family-man-Nicolas-Cage-Tea-Leoni
   Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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