: cuisine décevante
: cuisine correcte
: cuisine intéressante et gourmande
: cuisine de haut niveau… à tous les niveaux
: cuisine exceptionnelle
Le Bistrot de Rêve
Il faut le trouver mais ça vaut le voyage. Ça vaut doublement la peine car ce quartier en pleine évolution du côté de la place du Jourdain dans le XIXème, pas loin des Buttes-Chaumont, est en train de devenir ce qu’était le XIème à ses débuts. Une rue calme, une devanture de bistrot d’aujourd’hui, chaude ambiance à l’intérieur, accueil friendly, et cuisine ouverte, si petite que l’on se demande souvent comment un chef peut sortir tant de beaux plats d’un plan de travail pareil. Décor simple, net, clair, bois et bois, deux salles, l’une avec le bar plutôt agitée, l’autre plus calme. Clientèle de quartier au déjeuner, plus food fanatics le soir.
Thibault Sombardier, chef créatif et joyeux du restaurant Antoine à Paris qui met le poisson à toutes les (bonnes) sauces, étoilé Michelin de surcroît, rêvait d’un bistrot simple, pas prise de tête comme ils disent, et d’une cuisine moins sophistiquée, plus proche du quotidien que son vaisseau amiral du XVIème arrondissement. En cuisine, il a mis son pote Kévin d’Andréa. Points communs ? Finalistes de Top Chef, l’un en 2014, l’autre en 2015, et retrouvailles au Meurice, période Yannick Alléno. Ça créé des liens.
Ardoise ? Bien sûr, pour les plats du jour, et courte mais redoutablement efficace carte, innovante et changeante au gré des humeurs et du temps. Menu à 20 € à midi pour deux plats, 9 € pour le dessert. Pourquoi se priver ?
Poireaux mimosas, cromesquis de pied de veau. Impeccable, une vinaigrette bien moutardée qui fouette les poireaux et des cromesquis fort savoureux. Entrée en perfection.
Truite confite aux agrumes, betteraves et émulsion raifort. Frais, pimpant, savoureux malgré un raifort pas très fort. On est loin du raifort d’une mamie ashkénaze, mais autre belle entrée cependant.
Lieu jaune, pommes de mer (de terre en fait), condiment persillé. Simplicité, efficacité, évidence des saveurs pures, cuisson plus que parfaite à la chair nacrée, sauce superbe, un grand plat de bistrot.
Même succès avec la Limande/sole (quel bon poisson et quel plaisir de le goûter à nouveau) meunière, beurre blanc, fines herbes. Remarquable cuisson, décidément il y a un vrai chef en cuisine, redoutable beurre blanc, pour un beau plat chaleureux et copieux. Enfin un chef qui aime la cuisine française sans complexes et sans s’excuser !
Desserts absolument parfaits et délicieux. Dans l’idée comme dans la réalisation au cordeau que ce soit pour le sablé, les cuissons, et l’équilibre du sucre. Poire caramel beurre salé, glace au lait fermenté (géniale), et Tarte au citron Mensae, la goûter c’est l’adopter !
En prime, une sélection de vins passionnante, car originale et axée sur des vignerons à découvrir, tendance bio et même nature. Beau travail du sommelier et directeur de salle Alain Jacques. A découvrir le 100% chardonnay 2013 du Domaine Chevalier, en VDP de Retz (vers Nantes).
Donc, tout est bien, tout est bon, tout est sympa, ça travaille dans la joie et la bonne humeur, ça sort des plats superbes, et nous voilà dans un des sinon LE bistrot de l’année. Rien que ça !
2 3, rue Melingue75019 Paris
Tél : 01 53 19 80 98
www.mensae-restaurant.com
M° : Jourdain
Fermé dimanche et lundi
Menu déjeuner : 20 € (entrée, plat ou plat, dessert)
Menu dîner : 36 € (3 plats)
Carte : 40 € environ
Vins au verre : 8 €