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[Avant-première] [Direct-to-Vidéo] Falcon Rising, un nanar grossier et sans âme

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

[Avant-première] [Direct-to-Vidéo] Falcon Rising, un nanar grossier et sans âme

Celui qui avait achevé la saga Cube, typique d’une idée géniale qui aurait dû s’arrêter au premier épisode, Ernie Barbarash, voit son dernier film sortir directement en DVD dans l’hexagone, le 4 janvier 2016. Une destinée qui n’est pas démérité. Falcon Rising, c’est plutôt la chute du faucon que son ascension. Divertissement de bas étage essayant grossièrement de se donner de la profondeur, le long-métrage est une succession de cliché à peine risibles.

John Chapman (Michael Jai White) est vétéran de l’Afghanistan et de l’Irak. Sa grande sœur, Cindy (Laila Ali) travaille dans les favelas carioques étant assistante sociale dans une ONG. Alors qu’elle se retrouve entre la vie et la mort à l’hôpital suite à une agression, John reprend du service musclé pour mener l’enquête.

[Avant-première] [Direct-to-Vidéo] Falcon Rising, un nanar grossier et sans âme

Manny Ridley (Neal McDonough) et John Chapman (Michael Jai White)

Taillant dans la masse à la tronçonneuse, Ernie Barbarash ne nous évite aucun cliché. Clichés appesantis par le jeu neurasthénique des acteurs, se rapprochant davantage des telenovelas que d’un film d’action de qualité auquel l’équipe de production aurait cru. Enfant pauvre du cinéma d’exploitation, ce genre de bobine ne vibre d’aucune illusion, même pas celle d’avoir fait une œuvre sincère. Même pas fauchée, malgré la débauche de moyen mis en jeux pour un film destiné au marché de la vidéo, ceux-ci sont employés dans le vent. La bande sonore, oscillant entre morceaux de samba et thèmes métalliques tentent de ranimer nos cerveaux morts en donnant un semblant de relief à l’action. Les chorégraphies testostéroneés usent et abusent de bruitages de coups minables pour renforcer le côté bad-ass du héros mais comme celui-ci se prend au sérieux, on en obtient même pas un effet comique. Les méchants du film n’ont aucun charmes et arrivent toujours sur le lieu du crime comme un cheveu dans la soupe.

[Avant-première] [Direct-to-Vidéo] Falcon Rising, un nanar grossier et sans âme

Carlo Bororo (Lateef Crowder) et John Chapman (Michael Jai White)

Pour faire bonne figure, Ernie Barbarash et toute l’équipe des acteurs s’appliquent dans un bonus plus drôle que le film lui-même à expliquer qu’ils ont voulu faire un film d’action, certes, mais à la résonance sociale. Une vaste blague. Bien sûr, le film traite des sujets comme la criminalité dans les favelas, la traite des enfants et même, passage obligé, du syndrome post-traumatique du soldat, mais avec tellement de distance maquillée sous un humour graveleux que l’on ne croit pas une seule seconde à la sincérité de la démarche. Les quelques dialogues y faisant directement référence semblent tellement réactionnaires et filmés de manière égales que l’on se demande même si le réalisateur n’adhère pas plutôt aux thèses des corrompus. Barbarash remplit tout juste le cahier des charges en matière de clichés sur les vétérans et sur le Brésil. Malheureusement, dans toutes les situations, les personnages sont ridicules, la direction d’acteur se résumant sûrement à espérer qu’ils n’aient pas oubliés leurs textes épurés.

[Avant-première] [Direct-to-Vidéo] Falcon Rising, un nanar grossier et sans âme
Hirimoto (Masashi Odate)

Falcon Rising est typiquement le genre de film dispensable que l’on aura oublié demain matin. Il n’apporte rien de neuf, il ne rend hommage à rien non plus, il n’a pas d’aspérité, il n’a pas d’ambition et par-dessus tout, il manque cruellement de nonne foi dans ses revendications. Absurde gesticulation sans intérêt et sans panache, il lui manque même le fun qui aurait pu lui faire accéder au cercle très sélect des nanars cultes.

Boeringer Rémy

Retrouvez ici la bande-annonce :


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