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Conversion immédiate

Publié le 30 décembre 2015 par Le Journal De Personne
Mon père est un cocu
Ma mère est une putain
Mon frère est un pédé
Ma sœur est une camée
Je vous avoue que j'ai du mal avec ma sainte famille !
- J'ai été voir un prêtre pour exorciser mon destin ;
Il m'a dit que pour un catho, c'est la cata, mais qu'il faut continuer de les aimer.
C'est comme ça... pour que le Christ ne soit pas mort pour rien... À chacun sa croix
- J'ai été voir un psy qui m'a été vivement recommandé ;
Il m'a trouvé parano parce que j'ai pris ma douleur pour la douleur du monde.
- J'ai été voir un sage d'obédience stoïcienne qui m'a expliqué en gros que ça ne me regardait pas... que je ne peux déplorer que les choses qui dépendent de moi, jamais celles qui dépendent des autres.
- J'ai fini par désespérer de ma propre existence, de la question comme de la réponse.
Et le hasard a fait que je tombe un jour sur un imam auquel j'ai rapporté mon drame.
Il m'a tout simplement conseillé de changer de famille au lieu de m'obstiner à vouloir changer la famille dans un pays où ce n'est plus un véritable souci.
Changer de famille... ce fut l'illumination... l'intuition fulgurante... la promesse d'une aube qui sauve... changer de famille : ça change tout, la vision et la division du monde.
Vous me direz que c'est une brindille. Mais une brindille qui vaut davantage que votre pupille. Cette brindille a converti plus d'un à l'islam, y compris des tarés qui n'en ont jamais entendu parler.

On parle d'embrigadement, d'endoctrinement, de lavage de cerveau, de manipulation... alors que la conversion s'opère souvent avec une simplicité enfantine.
Ce n'est pas une fuite, on a l'impression qu'on peut changer d'âme de suite. Il suffit d'orienter ailleurs son regard, pour voir les choses autrement.
Mon père ne cesse pas d'être cocu, ni ma mère putain, ni mon frère pédé, ni ma sœur camée. Mais moi, je cesse d'être une victime expiatoire de leurs caprices. Je ne suis plus leur complice.
Rien que le nom de Dieu met fin à tous mes supplices.
On dira quand on ne sait pas quoi dire que je n'ai fait que remplacer mon aliénation affectueuse par une aliénation religieuse.
Affect-tueuse... c'est le mot, le mal. Quitte à me soumettre, autant me soumettre à Dieu...
Et de fil en aiguille, on finit par s'engager dans l'armée du Salut...
Je dis ça pour rire et non pour vous pourrir la vie !


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