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Anthologie permanente : Emily Dickinson (13)

Par Florence Trocmé

Deux poèmes extraits du livre récemment paru chez José Corti, nouveau recueil de traductions de Claire Malroux, venant compléter Une âme en incandescence (mais aussi les deux livres consacrés à la correspondance d’Emily Dickinson).

Le Vent n’est pas venu du Verger – aujourd’hui –
Mais de plus loin –
Ni ne s’est arrêté pour jouer avec l’Herbe –
Ni menacer un Chapeau –
C’est un garçon transitif – très –
Comptez là-dessus –
S’Il laisse une Bardane à la porte
On sait qu’Il a grimpé à un Sapin –
Mais le Sapin est Où – Le savez-vous –
Y êtes-vous jamais allé ?
S’il apporte des Odeurs de Trèfles –
Et c’est Son affaire, pas la Nôtre –
C’est qu’il a été avec les Faucheurs –
À affûter les Heures
En douces pauses de Foin –
Son Passe-temps – en Juin –
S’il jette du Sable, et des Cailloux –
Des Bonnets d’Enfant – des brins de paille –
Avec un clocher par-ci, par-là –
Et un rauque : « Laissez-moi passer »,
Qui serait assez sot pour ne pas bouger .
Vous ? – Répondez –
Seriez-vous assez sot pour ne pas bouger ?
The Wind did’nt come from the Orchard – today –
Further than that –
Nor stop to play with the Hay –
Nor threaten a Hat
He’s a transitive fellow – very –
Rely on that –
If He leave a Bur at the door
We know He has climbed a Fir –
But the Fir is Where – Declare –
Were you ever there?
If He bring Odors of Clovers –
And that is His business – not Our’s –
Then He has been with the Mowers–
Whetting away the Hours
To sweet pauses of Hay –
His Way - of a June Day –
If He fling Sand, and Pebble –
Little Boy’s Hats – and stubble –
With an occasional steeple –
And a hoarse "Get out of the Way, I say"
Who’d be the fool to stay ?
Would you – Say –
Would you be the fool to stay?

 

Emily Dickinson, Y aura-t-il pour de vrai un matin, (poèmes), traduit et présenté par Claire Malroux, édition bilingue,  José Corti, 2008, p. 310

Pressentiment – cette ombre longue – sur le Gazon –
signe que les Soleils déclinent –
L’annonce à l’Herbe effarée
Que la Ténèbre – va passer –
Presentiment – is that long shadow – on the Lawn –
Indicative that Suns go down –
The notice to the startled Grass
That Darkness – is about to pass.

Emily Dickinson, Y aura-t-il pour de vrai un matin, (poèmes), traduit et présenté par Claire Malroux, édition bilingue,  José Corti, 2008, p. 303

Emily Dickinson dans Poezibao :
Bio-bibliographieextrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, extrait 5, extrait 6, extrait 7, extrait 8, extrait 9, extrait 10, extrait 11, extrait 12Compte rendu du livre de Claire Malroux, autour d’Emily Dickinson, Chambre avec vue sur l’éternité,
entretien avec Claire Malroux autour d’Emily Dickinson
Lieu dit l’éternité, Points, présentation,
Car l’adieu, car la nuit (parution),
Y aura-t-il pour de vrai un matin (parution)

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