Festival techno désormais incontournable dans l’Hexagone, le Weather, sous l’égide du collectif Surprize, a lancé sa deuxième édition Winter les vendredi 18 et samedi 19 décembre derniers. De quoi bien commencer les vacances de Noël, avec une météo décidément plus clémente qu’au Weather Summer et son ambiance tropicale, entre pluie diluvienne et condensation de sueur.
Les artistes n’ont cessé de gonfler l’atmosphère des nuits parisiennes, malgré l’annulation de quelques événements, la foule a répondu à l’état d’urgence par l’état de transe. C’est donc trois mois plus tard que les raveurs aguerris ou nouveaux initiés ont pu mettre les pieds, au sec cette fois, au Paris Event Center, où le festival promettait un line up alléchant en invitant quelques monstres sacrés du genre.
Une première nuit aux commandes de Jeff Mills, la légende de Détroit, qui lance les festivités en présentant « The Universe by Night » pour célébrer les 25 ans de son label Axis Records. L’énergie d’un seul homme a su faire danser des milliers de festivaliers embarqués dans cette performance cosmique all night long, portés par le rythme des basses les yeux fermés, en totale confiance dans les mains du maître. Le ton est donné.
Longue journée de sommeil pour les plus motivés qui reprennent la partie le lendemain, d’autres arrivent, plus frais. C’est parti pour 14 heures de son !
Samedi 18 heures, c’est Taapion Soundsystem qui échauffe les corps à l’intérieur, et l’équipe funky du Camion Bazar dans l’Open Air.
On arrive à 22 heures, après être passés « A La Folie » où l’équipe du Limo vous avait concocté un before plein d’amour.
Dans le warehouse A, les bras se lèvent sur des sonorités groovy, avec notamment les américains Kenny Dope et Lil’Louis, deux figures tutélaires de la house music, et aussi Mr. Ties, Dj Steaw et un live du jeune Mad Rey. Mais on décollera à peine du warehouse B. Techno Calling…
Après avoir récupéré notre carte cashless, déposé nos affaires encombrantes dans les vestiaires – on saluera l’efficacité de l’orga – nous sommes légers et fin prêts à entrer dans le hangar enfumé, encore à moitié vide, où Marcel Dettman balance ses premières notes. Premier constat : un nouveau système-son ! Il était temps, adieu les échos étouffés qui avaient nui aux performances lors de la précédente édition.
On enchaîne sur un live des italiens de Voices from the Lake, Donato Dozzy et Neel, aux tonalités plus psychés et envoûtantes, la force tranquille de la nuit, malgré peut-être une cadence impulsée par Dettman en début de soirée qui a limité leur envolée – il fallait suivre le rythme.
On en profite pour aller voir du côté de l’espace chill, aménagé dans un coin du hangar, un confort minimal mais bienvenu quand on veut reposer ses jambes tout en restant au chaud ! C’est l’occasion de papoter avec nos voisins, voire de retrouver des potes perdus deux heures plus tôt. Pendant ce temps la sécu rode, plus présente qu’à la dernière édition, et la foule devient plus dense, atteignant son apogée vers 4 heures, pendant le live de Shifted, dont la track « Chapter 69 » a d’ailleurs rythmé le trailer du festival (et son plagiat assumé et rigolard du film « They Live » de John Carpenter).
On aurait pu s’attendre à un live un peu plus prenant mais il s’est fondu dans la nuit, avant l’arrivée du señor Oscar Mulero pour les trois dernières heures – bonheur ! Dans une techno épurée, il a su finir la nuit en beauté, bien que le silence tombé à 8 heures tapantes ait été quelque peu radical, loin du long, très long suspens laissé par W.L.V.S au Weather Summer.
A tous les survivants restés sur leur faim, la traditionnelle after à la Concrète offrait ses bus pour une journée de son sur la péniche, de l’aube à 2 heures du matin. On vous en aurait bien dit plus, mais l’appel du lit aura eu raison de nous – en tout cas, on n’en doute pas, l’ambiance devait être stratosphérique !
Et pour tous ceux en quête effrénée d’une track entendue dans la soirée, la communauté de passionnés du Kaba Clan vous propose ici en vrac quelques ID :
Joana
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