![[critique] Arrêtez-Moi Là : coupable idéal [critique] Arrêtez-Moi Là : coupable idéal](http://media.paperblog.fr/i/791/7911707/critique-arretez-coupable-ideal-L-wuXl6a.jpeg)
L'histoire de Arrêtez-Moi Là est de l'aveu de son réalisateur lui-même - que nous avons pu rencontrer à la fin de la projection accompagné de ses deux acteurs principaux - somme toute extrêmement classique. Le récit de cet homme injustement accusé d'un crime qu'il n'a pas commis n'a rien de particulier a priori, ce type de sujet ayant souvent fait l'objet de long-métrages au cinéma. S'il s'agit de l'adaptation d'un roman américain, lui-même tiré de faits réels, le scénario de Gilles Bannier choisit pourtant délibérément de s'en éloigner pour proposer une version moins glauque, moins tragique, mais tout aussi révoltante. On a certes l'impression d'avoir déjà eu droit à ce genre de film, il n'en demeure pas moins que celui-ci parvient à se démarquer.
![[critique] Arrêtez-Moi Là : coupable idéal [critique] Arrêtez-Moi Là : coupable idéal](http://media.paperblog.fr/i/791/7911707/critique-arretez-coupable-ideal-L-W3kMXA.jpeg)
Pour un premier long-métrage, le réalisateur Gilles Bannier ( Engrenages) fait un travail remarquable. Grâce à une approche réaliste (voire presque cynique, le film ne manquant pas d'humour), à une mise en scène s'effaçant derrière les personnages, et à un montage habile qui ne s'appesantit pas sur les situations tout en ménageant de longs moments de silence afin de faire ressentir l'enfermement physique et psychologique du personnage principal, le film s'avère être une excellente surprise. Pas de gras, pas de digressions, hormis quelques rebondissements superflus ayant tendance à minimiser l'impact de certaines scènes qui fonctionnent pourtant toutes bien. Mais c'est le seul reproche que l'on peut faire à une œuvre qui ne cherche jamais la facilité (sauf peut-être à la fin selon les sensibilités et le message que l'on choisit de garder) et le pathos, toute en économie de mots et de péripéties.
Bien évidemment, le film vaut surtout pour l'interprétation de Reda Kateb, absolument prodigieux dans ce rôle plus subtil qu'il n'y parait (car sa caractérisation n'a rien d'extraordinaire par exemple), tout en retenue. Et si l'acteur porte complètement le film, il faut néanmoins souligner l'interprétation générale, seconds rôles compris, d'une justesse assez impressionnante ( Léa Drucker est formidable, Gilles Cohen arrive à trouver le ton juste quand bien même son personnage semble régulièrement tomber dans la caricature grossière). Grâce à tous ces talents, l'histoire reste captivante car l'on s'attache immédiatement aux protagonistes. Il n'est donc pas étonnant de voir que ce qui a motivé le plus le réalisateur, c'est bel et bien le portrait d'un homme cherchant à se reconstruire (sans trop dévoiler l'intrigue, la bonne idée est que l'on continue de le suivre après son procès) plutôt qu'un quelconque brûlot contre les institutions policières et judiciaires.
Comme son titre ne l'indique pas nécessairement (même s'il s'agit de celui du roman, on pense de prime abord à une énième comédie),
![[critique] Arrêtez-Moi Là : coupable idéal [critique] Arrêtez-Moi Là : coupable idéal](http://media.paperblog.fr/i/791/7911707/critique-arretez-coupable-ideal-L-zCfPfk.jpeg)
![[critique] Arrêtez-Moi Là : coupable idéal [critique] Arrêtez-Moi Là : coupable idéal](http://media.paperblog.fr/i/791/7911707/critique-arretez-coupable-ideal-L-_xM9MO.jpeg)
Arrêtez-Moi Là
35 mm / 94 minutes
Chauffeur de taxi à Nice, Samson Cazalet, la trentaine, charge une cliente ravissante à l'aéroport. Un charme réciproque opère. Le soir même, la fille de cette femme disparaît et des preuves accablent Samson. Comment convaincre de son innocence lorsqu'on est le coupable idéal ?