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Les frères Kouachi

Publié le 07 janvier 2016 par Le Journal De Personne

Deux minables ont commis un acte abominable.
Ils ont assassiné pour une raison irrecevable.
On ne peut les comprendre ou les défendre sans faire appel à l'avocat du diable... pour expliquer pourquoi ils ont fait ce qu'ils ont fait ou pour justifier leur forfait.
Il y a deux façons de rendre compte de la situation, nous dit ce diable d'avocat :

le réflexe matérialiste ou la réflexion idéaliste.
Alpha-

Le réflexe matérialiste consiste à expliquer le supérieur par l'inférieur, le haut par le bas, l'esprit par la matière, la volonté par l'instinct.

Pour le dire plus concrètement : le criminel a commis son crime presque malgré lui.

Ce sont les conditions matérielles, historiques et psychologiques qui ont favorisé son crime et poussé à commettre l'irréparable.
Ce déterminisme est implacable. Il atteste que c'est toujours l'histoire qui justifie nos déboires.
Et quel que soit le texte, il y a toujours un contexte : la misère, les galères et la vie chère.
Les historiens, les sociologues et mêmes les psychologues y trouvent leur compte :

pas de texte sans contexte.
Au diable les prétextes. Les frères Kouachi ne sont ni des cas isolables, ni des cas isolés.
Désolée pour les âmes charitables, mais il n'y a pas d'acte inexplicable. Le diable peut justifier l'injustifiable. Dont acte.

Béta

La réflexion idéaliste est comme son nom l'indique plus réfléchie, moins physique, plus métaphysique

Elle est idéaliste. Elle consiste à expliquer l'inférieur par le supérieur, le bas par le haut, la matière par l'esprit, le réel par l'idée qui est derrière.

Pour le dire autrement: le déterminisme n'est jamais accablant, notre liberté peut toujours prendre les devants.

En dernier ressort, c'est toujours toi qui décide de ton sort.
Les frères Kouachi avaient toutes les mauvaises raisons de commettre le pire, mais au moins une bonne raison de ne pas le commettre, la voix de leur conscience ou la conscience d'une autre voie.
Dans la réflexion idéaliste c'est toujours l'esprit qui a le dernier mot.
Ce n'est pas ma passion qui l'emporte mais ma raison...

ce n'est pas mon être qui importe mais mon devoir être.

"Tu ne tueras point" Point barre.

Conclusion

Vous l'avez sans doute remarqué, mais on est toujours pris entre deux feux : entre la vraie misère matérialiste et la fausse richesse idéaliste.
Que nous est-il encore permis d'espérer ?
Voir l'homme tel qu'il est, enchaîné de la tête aux pieds ?
Ou le voir tel qu'il doit être, libre et sans chaînes ?
Avec les frères Kouachi on a au moins appris que ce n'est pas la matière mais l'esprit qui est mal fichu.
Ce n'est pas le mal mais le bien qui est à revoir. À refaire.
L'avocat du diable renchérit pour surprendre toute la galerie en disant qu'il ne sait toujours pas si c'est le bien qui a tué ou si c'est le bien qui a été tué...
C'est toute l’énigme du mal !


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