
Avec plus de 200 œuvres, elle met en valeur la capacité de cet artiste à repenser les principes d'une exposition et la dimension sérielle de son œuvre de Warhol, qui est un aspect incontournable de son travail.
C'est parce que le musée dispose d'une salle immense et d'un seul tenant que les Shadows ont pu être accueillies.
Il aurait été difficile de montrer cette oeuvre abstraite, et si spécifique sans mettre en quelque sorte le visiteur en condition. Une contextualisation a été imaginée en première partie qui est devenue une expo en soi et qui pose ces trois questions qui sont permanentes chez Warhol : la répétition (ou de la sérialité), l'extension du temps et de l'espace, et la conception qu'avait Warhol de ses propres accrochages.
Un self-portrait est la première oeuvre à laquelle le visiteur est confronté. La photo rend compte de la taille, très grande. Mais on peut voir plus loin à peu après le "même", répété 9 fois, composant une toile de 171, 7 cm de coté. Nous sommes en 1966 et l'artiste utilise une méthode qui va devenir sa marque de fabrique.

Devenu célèbre grâce à ses portraits de star établis ou en devenir, Warhol a entretenu sa renommée en devenant le sujet même de ses peintures.
Le musée présente aussi la série des Campbell's Soup (1969). Il faut savoir que Warhol a commencé comme dessinateur publicitaire et qu'il consommait régulièrement ces soupes. Il les expose pour la première fois en 1962, sur une tablette, le long d'un mur, à la manière d'un rayon de supermarché. Chacune est différente, correspondant à un parfum existant dans la réalité. Il les dupliquera en sérigraphie ultérieurement.

Warhol s'était saisi du motif de la vache pour recouvrir les murs d'une galerie. Il ira jusqu'à habiller la façade du Moderna Museet de Stockholm avec ce même papier peint. Le choix des commissaires de l'exposition de rééditer la performance sur le portail du musée n'a donc rien de surprenant.

Et comme les toiles occupent un espace très important l'effet est assez saisissant.

L'artiste avait décider de s'attaquer à l'un des personnages les plus puissants des années 70, dont il disait avec humour qu'il dira avec humour qu'il était "à la mode" puisqu'il figurait sur toutes les façades officielles de Chine alors qu'on aurait pu y voir un geste politique (Mao était alors l'ennemi des Etats-Unis).






Aussi encensé que critiqué, l'artiste possède toujours la capacité de bouleverser les attentes du visiteur et cela malgré la surmédiatisation à laquelle il a pratiquement toujours été exposé. Au-delà de son image superficielle de "roi du Pop Art", Warhol n’a eu de cesse de réinventer le rapport du spectateur à l’oeuvre d'art. Débordant sans cesse des cadres qu’on lui assigne, Andy Warhol s’impose comme l’artiste de la démesure. Quelles que soient les formes explorées, son rapport à l’oeuvre tend vers l’abolition des limites.
Ce n'est pas le seul artiste bien entendu. Ainsi Niele Toroni, né à Muralto en 1937, et qui est un artiste contemporain suisse appartenant au mouvement minimaliste a lui aussi réimaginé le rapport à la toile. Il a élaboré ce qu'il appelle sa méthode de travail en apposant tous les 30 cm des touches de peinture avec un pinceau n°50, et cela quel que soit le support, papier, kraft, toile ...




WARHOL Unlimited
Du 2 octobre 2015 au 07 février 2016Musée d'Art moderne de la Ville de Paris11, av. du Président Wilson, 75116 Paris01 53 67 40 00Du mardi au dimanche de 10h à 18h (fermeture des caisses à 17h15).Fermé les lundis et jours fériés.Nocturne : Jeudi jusqu'à 22h pour les expositions temporaires (fermeture des caisses à 21h15).