2015… Quelle année, n’est-ce pas ?
Je pense que chacun d’entre nous se souviendra où il se trouvait le 7 janvier et le 13 novembre 2015.
JE SUIS CHARLIE
Il m’arrive de lire Charlie Hebdo de temps à autres, bien souvent dans les moments politiques les plus délicats ou parce que la couverture est truculente. Je considère cette lecture comme un soutien amical, le rire pour supporter la peur, une façon de dealer avec la noirceur de l’être humain. Bousculer, critiquer, faire marrer et réfléchir en une image, c’est très fort et j’admire ceux qui réussissent ce difficile pari. Onze mois après le massacre de 12 personnes, Charlie allait avoir du pain sur la planche pour nous faire sourire…
Le 13 novembre 2015, vautrée au chaud dans mon plumard, je regardais une série sur ma tablette. Une fois l’épisode terminé, j’ai checké Facebook : Attentats… Bataclan… Eagles Of Death Metal… Stupeur et tremblements… Après avoir parcouru plusieurs articles de presse et commentaires d’amis, j’ai allumé la TV et je n’ai pas décroché des images cauchemardesques avant 4h du matin…
Sept ans plus tôt, j’assistais au concert des Eagles Of Death Metal sur la même scène au Bataclan… On était 4 amis à s’être retrouvés là-bas, au programme : rock n’ roll, fausses moustaches et bonne humeur… la soirée était géniale. Le 13 novembre dernier les « copains de concert » n’ont pas eu droit à cette insouciance très longtemps…
Seule devant ma TV, j’ai transposé l’horreur dans mes souvenirs de ce concert passé… ça aurait pu être nous. Sidérée comme tout le monde, j’ai chialé comme une enfant en pensant à toutes ces personnes, le passage de la fête à l’effroi… Une folie meurtrière incompréhensible.
Heureusement 2015 ne fut pas seulement chagrin et paralysie.
La vie a suivi son cours comme elle le fait toujours. J’ai enfin vu System Of A Down en concert. Il y a eu un bébé, une petite fille dont je suis la marraine et qui a illuminé cette année sordide de son large sourire. J’ai pu couvrir mon premier festoche en mode « presse » et je ne suis pas peu fière ! J’ai vu l’exoconférence d’Astier : fan forever ! …Nom de Zeus, Fabuleux !’ a fêté en décembre ses 5 ans d’existence.
Et puis il y a eu la musique, la belle, toujours présente, éclectique et vitale.
Cinq concerts post-Bataclan :
Dirty South Crew, groupe amiénois métissant les styles ragga, rock, rap et violon classique avec une aisance remarquable et singulière.
Vaudou Game, mélangez un togolais et des lyonnais et vous obtiendrez une funk habitée.
Eleanor Shine, quand le violon usurpe la brutalité des sons de guitares saturées ça donne un onirisme à double tranchant.
Arandel, deux laborantins de la musique électroacoustique parcourent leur collection de synthés, de percussions étranges, de theremin et de flute traversière pour un voyage cosmique hallucinant.
No One is Innocent, plus de 20 ans de carrière et pas une ride ! Rébellion et revendications intactes dans la fournaise de la Puce à l’Oreille (petite salle riomoise (63) fort sympathique).
En 2015, j’ai fait quelques découvertes musicales :
– Ibeyi
– Jeanne Added
– Sarah McCoy
– Lidwine
– This is the kit
– Sallie Ford
– Nicole Sabouné
– Bror Gunnar Jansson
L’année fut très riche en festivals :
– Festival les nuits de l’alligator
– Festival les femmes s’en mêlent
– Festival R4
– Festiv’art
– Picardie Mouv
Quatre albums m’ont mis à genoux :
– The Great Pretenders – Mini Mansions
– Epitaph – Moriarty
– Ha Ha – The Garden
– Art Angles – Grimes
J’ai profité d’une parenthèse mystique délectable
Des artistes bizarres et inspirants m’ont littéralement obsédé :
– Mein chouchou bi-face
– Crazy vancouver baby
Cinq clips m’ont vraiment marqué cette année :
1 – Borders de M.I.A
2 – The Less I Know The Better – Tame Impala
3 – Nasty – The Prodigy
4 – Vertigo – Mini Mansions
5 – Egg – The Garden
Alors que souhaiter pour 2016 ? A mon sens, trois mots devraient suffire à notre bonheur : peace, love and music ! Et un mot d’ordre : créer !
Bonne année 2016 cybercopains, prenez soin de vous et de vos proches.
Crédits photos : Charlie Hebdo, Jean Jullien, Eagles Of Death Metal
