Hank Mittnacht – Jazz Club
Oh petit hiver, toi qui accompagne ce début d’année un peu tristou, on te chérie car malgré tout tu nous permets de rester bien au chaud chez nous en écoutant religieusement des kilomètres de musique cotonneuse sans trop culpabiliser. Bon, certains d’entre nous font ça toute l’année, mais c’est ce que l’on appelle communément des émopopfolkeux. Vous savez cette race très spéciale d’individus pour qui, au fond, boire des pintes devant un concert pop dans un pub en Angleterre et rentrer chez soi bourré vers 20h30 en bravant une météo humide tout en chantant à tue-tête les refrains émotionnels qu’ils viennent d’écouter reste préférable à une dégustation de mojito à proximité d’une paillote diffusant de la deep house sur une plage de rêve entouré de gens au teint halé dansant en maillot de bain. Oui, ces personnes existent, et même qu’on en ferait presque partie aujourd’hui en vous parlant de l’artiste qui va suivre.
Hank Mittnacht est un jeune New Yorkais confectionnant dans son coin (ou plutôt son quartier) une folk pop un peu foutraque mais surtout très sincère. Et vous n’avez donc très certainement jamais entendu parler de lui. Nous non plus d’ailleurs, jusqu’à ce que l’on tombe sur son dernier album en date intitulé Jazz Club, mélange de pop songs lo-fi assez classiques et de manipulations sonores un peu plus expérimentales. Loin de la construction d’un univers “concept” comme il est souvent coutume dans l’indie pop actuelle, sa musique simple, directe, résonnera pourtant de façon intime avec ceux qui aiment à se nourrir de mélancolie apaisée.
En gros, si vous êtes fans de groupes tels qu’Idaho, Sparklehorse, Eels, Bon Iver, Bonnie Prince Billy et cie, n’hésitez pas un instant, écoutez l’album qui suit. Et si vous vous en battez les roubizettes de ces groupes, mais qu’une petite balade américana et sentimentale vous tente assez bien, allez y aussi vous avez le droit :
Voila donc de la musique qui ne regarde pas plus haut qu’une guitare en bandoulière, quelques pédales d’effets, des amis proches et des amis d’amis dans une petite salle de concert qui écoutent et se laissent bercer.
Et puis quand même, il n’y pas à dire, mais ces américains sont vraiment doués quand il s’agit de faire ressentir un certain “home sweet home”, pour insidieusement ensuite le transformer en “home sad home” et nous baiser la tête. Car Hank Mittnacht est un auteur compositeur du New Jersey, habitant aujourd’hui à Brooklyn, et ça s’entend quand même un peu. L’écoute de ces ballades aux paroles transparentes nous emmènent avec lui dans des petites tranches de vie, au fil des rues de son quartier un dimanche en fin d’après midi. Ne nous mentons pas, en tant qu’auditeurs français, le fait d’avoir été pétris de culture américaine toute notre enfance et adolescence facilite l’immersion.
Continuons dans l’intimité assumée avec le clip illustrant le titre « For clarity ». Une vidéo « amateur » réalisée par lui même et dont la description nous explique qu’elle est destinée à sa petite amie habitant un peu (trop) loin, afin de lui faire revivre les balades nocturnes qu’ils ont l’habitude de faire à la sortie de ses concerts :
Son amie, Chloé Mossessian, qui est aussi artiste et travaille entre-autres sur des films dont il réalise les jolies bande son, a également confectionné une petite vidéo pour le morceau « Crawl », toujours extrait de Jazz Club. Cé bo lamour.
La discographie complète de Hank Mittnacht est accessible sur son bandcamp, elle est assez fournie et vaut carrément de s’y plonger pendant ces prochaines longues soirées hivernales.
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JeanCalin
Jean Calin est un jeune citadin bien de son temps, rédac chef et chroniqueur de musique calme au Limonadier, il aime jouer à des jeux vidéo violents en écoutant du Rn’B émotionnel.Mon Cocktail Préféré :
Le litron de mojito trop sucré dans un pichet bien collant.
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