Un diplômé du MIT Media Lab a créé un prototype de bioréacteur permettant de créer des compléments alimentaires chez soi.
Will Patrick arbore un profil des plus original : diplômé du MIT Media Lab, ce scientifique de formation vient tout juste de passer quelques temps en résidence d’artiste, à Autodesk à San Francisco. De de cette expérience il a fait jaillir Farma, un projet qui invite à imaginer une production « faite maison » de médicaments. Le prototype conçu consiste en un petit bioréacteur ayant réussi pour l’instant à générer des gélules de spiruline. L’appareil fonctionne de la façon suivante : il fait fermenter des algues de synthèse permettant de produire le fameux complément alimentaire, qu’il purifie et filtre dans un second temps pour ensuite les transformer en poudre, prêtes alors à être presser en pillules.
Gélules de spiruline produites par le bioréacteur Farma (crédits photo : Will Patrick)
Et il s’agit bien d’une vision prospective de la production de compléments alimentaires que nous offre le scientifique dont le produit pourrait d’ici 5 à 10 ans venir enrichir le décor de nos cuisines. Pourtant l’extension au registre purement médicamenteux laisse non seulement apparaître des questions éthiques mais aussi juridiques. Comment réguler une production maison de produits pharmaceutiques ? Comment empêcher les dérives ? Si Farma ouvre une véritable boîte de Pandore, il a pourtant bel et bien le mérite de secouer nos représentations habituelles. Et si une fois encadré, sécurisé, il nous laissait entrevoir les prémisses d’un monde où chacun pourrait avoir davantage de contrôle sur sa santé ? Comme l’expliquait Will Patrick, à l’occasion du meet-up Impact.tech « Hacking Biology for good », à San Francisco le 5 janvier dernier, « la biologie devient peu à peu personnelle ».