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Madame Stéphanie de Saint Clair, reine de Harlem

Par Gangoueus @lareus
Madame Saint Clair, Raphaël ConfiantMercure de France, septembre 2015, 382 pages
Une note de Vincente Duchel-Clergeau
Madame Stéphanie de Saint Clair, reine de HarlemAuteur de plus d'une cinquantaine de livres, Raphaël Confiant s'aventure sur un terrain inédit, avec ce roman, inspiré d'une histoire vraie, qui se situe donc dans le Harlem entre les années 20 et 40.
L’héroïne, Stéphanie de Saint Clair, martiniquaise, quitte son île natale pour tenter sa chance aux Etats-Unis, après être passée par Marseille. Le roman se lit comme un roman d'aventures qui happe le lecteur dès les premières pages.
Raphaël Confiant nous fait découvrir trois mondes : la Martinique où la couleur cloisonne la société ; le monde de la pègre à Harlem et celui des intellectuels de la Black Renaissance.
C’est à travers un échange épistolaire entre Stéphanie de Saint Clair et son neveu qui vit en Martinique, que nous découvrons sa vie, décrite de façon non linéaire, au fil de ses souvenirs. 
Après une scène d’une violence inouïe qui marque son arrivée aux Etats Unis,  elle décide de survivre et devient implacable. C’est une femme décidée au tempérament d’acier. Elle commence sa carrière dans les milieux irlandais comme femme de main, puis réussit à s'imposer dans ce monde d'hommes, que ce soit le syndicat du crime, la mafia irlandaise, yiddish et surtout italienne et les gangsters noirs. Elle gravit rapidement les échelons. C’est une femme d'affaires, intelligente, rusée, qui devient la reine des jeux clandestins. 
Elle s'installe dans la partie huppée de Harlem, Sugar Hill, entouré d'hommes de mains et de gardes du corps. Elle côtoie de grandes figures intellectuelles de la Black Renaissance, telles que W.E. Du Bois, qui habitait dans son immeuble, Malcolm X et Marcus Garvey. 
C’est une personnalité fascinante que nous décrit Raphaël Confiant, une féministe avant l’heure, un parcours exceptionnel dans le milieu masculin et violent de l’Amérique de la prohibition et de la guerre des gangs.  Vincente Duchel-Clergeau 

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