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Critique : Les Huit Salopards

Par Lewis_ @LewisCritique

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Synopsis : Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…

«Ça va saigner !», Quentin, l’enfant terrible du cinéma, mordu de bastons sanglantes est de retour, et son dernier bébé Les Huit salopards, est à l’affiche chez nous depuis le début du mois. Un huitième film qui a rapidement mitigé la critique, puisqu’en effet, certains ont pu lui reprocher son aspect plus «mou», «plan-plan», «lent». Un Tarantino me fait toujours envie, mais un Tarantino qui divise m’intéresse encore plus. J’avoue avoir été surpris par cette réaction de la critique, car les derniers films du bonhomme avaient tous été majoritairement acclamés. J’étais donc très curieux de voir ce que je penserai de ce nouveau long-métrage, signé Quentin.

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Tout d’abord, autant vous dire que j’admire et apprécie beaucoup le travail de Quentin Tarantino. Son nom m’évoque un beau nombre de coups de cœur, parmi eux, les Kill Bill, qui m’ont fait tomber amoureux d’Uma Thurman, ou encore les épatants Django Unchainedet Inglourious Basterds devant lesquels j’aurais pu perdre une dizaine de kilos. Et puis, que dire des anthologiques Pulp Fiction et Reservoir Dogs, par exemple ? Ai-je vraiment besoin de présenter le coco ?    

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Après un premier visionnage, une chose est sûre : Les Huit salopards ne m’aura pas fait perdre dix kilos. Ce huitième film n’est pas mauvais, loin de là ! Il est même bon, très bon. En revanche, c’est bien le premier film de Tarantino où je m’ennuie, un tantinet. En effet, ce qui m’a dérangé tout au long de cette immersion chez les cons assoiffés de sang : c’est le manque de rythme. Si l’idée du huis clos a pu être pointée du doigt par les critiques, comme un ingrédient propice à immobiliser l’action, il n’est pour moi pas la cause de ce manque de rythmique. La première demi-heure enneigée est déjà longue, et pourtant les protagonistes ne sont pas encore dans l’auberge, mais dans une diligence miteuse. Les dialogues chez Tarantino ont toujours été mis à l’honneur, ils ont même brillé. On se souvient des répliques cinglantes de Pulp Fiction, des discussions viriles de Reservoir Dogs, ou encore de l’imposant dialogue du bar, dans Inglourious Basterds. Ici, chez ces huit pourritures, l’utilisation du dialogue sombre dans l’abus. Le film, qui dure 2h45 bien sonnées, aurait pu être amplement réduit. On reste ramollis jusqu’à l’heure et demie passée, avant l’arrivée des premières séquences déjantées. Et pour cela il faudra à Samuel L. Jackson une petite fellation avant d’assister aux premières marrées sanglantes, qui forgent une partie considérable de la marque de fabrique de Tarantino. Une fois arrivées, elles permettent au spectateur de bien se marrer, même si globalement, elles sont moins tordantes que dans le reste de la filmographie du Quentin. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus déçu dans ce film, hormis sa longueur plutôt superflue en premier lieu : le fait que je me sois moins marré. Certes, il y a du sang, les personnages sont cinglés et bons pour l’asile, mais je n’ai pas jubilé, comme ce fût le cas devant la fameuse scène de la voiture avec Samuel L. Jackson et John Travolta dans Pulp Fiction par exemple, ou le final explosif et sanglant (évidemment) de Django Unchained où Jamie Foxx terrasse tout sur son passage. En revanche, il y a une chose que j’ai adoré dans ce film, un aspect qui à lui seul pourrait faire l’intérêt du film : les personnages. Qui sont jubilatoires. Tarantino a parfaitement choisi ces huit ordures avec du sang sur les mains – et c’est le cas de le dire ! – et le rendu est tout à fait jouissif. Samuel L. Jackson est fantastique, de nouveau, tout comme ses acolytes de plateau qui sont cette fois : Jennifer Jason Leigh, frappadingue, drôlissime et terrifiante, Bruce Dern, Tim Roth (Pulp Fiction, Reservoir Dogs), Demián Bichir, Michael Madsen (Reservoir Dogs, Kill Bill), Walton Goggins (Django Unchained), Kurt Russell, tous aussi cinglés les uns que les autres, ou encore Channing Tatum, qui ici ne «shake» plus son voluptueux booty comme dans Magic Mike, mais apparaît classe et juste.

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Et puis il y a la musique : impeccable, fabuleuse, noire, sombre, «tarantinesque» qui rend le tout percutant malgré les écarts. Les Huit salopards n’est donc pas le chef-d’œuvre de l’ami Quentin, mais il s’inscrit tout à fait dans son univers bestial, hystérique et sanglant, mais surtout fou. Longueurs ou pas, il y a du bon à prendre, du très bon même. Accrochez-vous sur les longueurs mais surtout restez, vous ne le regretterez pas !

Lewis 


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