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Les Français s’inquiètent de l’intelligence artificielle

Publié le 18 janvier 2016 par Pnordey @latelier

Par Sophia Qadiri

Une étude réalisée par l'Ifop pour L'observatoire B2V des mémoires, dévoile l'opinion des Français vis-à-vis du Big Data et de l'intelligence artificielle.

L'intelligence artificielle inquiète. Un millier de spécialistes du domaine parmi lesquels Stephen Hawking, Elon Musk et Steve Wozniak l'ont exprimé dans une lettre ouverte. Pourtant, elle est en plein essor. D'après Nell Watson, une forme d'intelligence artificielle pourrait même bientôt être injectée dans le corps humain. Les Français eux, sont partagés entre enthousiasme et inquiétude, comme le révèle une étude réalisée par l' Ifop pour L'Observatoire B2V des mémoires.

Les interviews ont été conçues via des questionnaires en ligne début novembre 2015 sur un échantillon d'un millier de personnes représentatif de la population française. 69% des répondants sont plutôt d'accord avec l'idée que l'intelligence artificielle est amenée à prendre un essor considérable avec le Big Data. 73% des hommes contre 65% des femmes partagent cette idée. Ils sont également 67% des personnes interrogées à estimer que le Big Data présente des avantages à court terme pour la santé et le bien-être des individus (meilleure prévention des maladies et des risques, traitements plus adaptés, découvertes scientifiques, etc.). En revanche, ils sont 68% parmi les sondés à considérer que le Big Data fera l'objet d'une utilisation très importante à long terme par les pouvoirs publics et les entreprises (comme un profilage des individus ou de la surveillance) et 65% à s'inquiéter de l'intelligence artificielle caractérisée par l'autonomie croissante des machines (comme les drones armés ou la voiture Google). Si l'on se fie à cette enquête, les femmes sont toujours un peu plus réticentes ou moins emballées par le Big Data et l'intelligence artificielle que les hommes.

Selon le professeur Jean-Gabriel Ganascia de l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), interrogé par l'Observatoire B2V, 65% de taux d'inquiétude est un "chiffre étonnamment élevé au regard de la réalité des risque", et "il apparaît clairement que l'utilisation des masses de données et de l'intelligence artificielle suscite des craintes même auprès des couches de la population les plus averties." Un constat partagé par le professeur Francis Eustache, neuropsychologue qui préside le Conseil scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires. Selon lui, "l'inquiétude face au développement de l'intelligence artificielle [...] est même la plus marquée chez les personnes de niveau d'éducation supérieur, les trentenaires et les urbains." Le philosophe Bernard Stiegler, comme les deux autres interrogé dans le cadre de l'étude, temporise et trouve "rassurant" que la population dans son ensemble soit consciente des dangers de l'intelligence artificielle et du "fait qu'il constitue autant un remède qu'un poison". Pour pallier ces effets négatifs, il serait intéressant d'envisager un cadre législatif et éducatif, comme le recommande Serge Tisseron pour lutter contre la dépendance émotionnelle aux robots.


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