Le réalisateur chinois de A Touch
of Sin qui dénonçait la
corruption avec quatre histoires très violentes choisit cette fois
de nous conter un drame familial linéaire et intimiste. La
continuité avec son précédent film est cependant évidente avec
les installations minières qui ravagent les paysages et les hommes,
la violence qui est dans les cœurs ou les intentions meurtrières et
surtout la désillusion.
Son regard sur le personnage central de
Tao, une jeune fille joyeuse puis une mère brimée et enfin une
vieille femme solitaire est subtil et tendre ; il émeut
profondément. La photographie est magnifique et la lenteur du film
s'accorde bien avec cette inéluctable avancée de l'âge qui ne fait
qu’accroître ce sentiment d'abandon. Cependant les dernières
images qui évoquent les gestes de sa jeunesse insouciante et
courtisée et les rituels de la préparation de son plat de raviolis
pour régaler ses proches amorcent une lueur d'optimisme....