Poezibao a posé à plusieurs de ses correspondants la question suivante :
L’art est-il, pour vous personnellement, dans votre vie quotidienne, un recours en ces temps de violence et de trouble(s) et si oui en quoi, très concrètement, littérature, musique, arts plastiques ?
Réponse de Jean-René Lassalle
« Ce que je ressens c’est qu’en plus d’écrire, je suis parfois ensoleillé par la poésie d’un autre et y mêler ma langue est une manière de jouer une musique à deux, je ne peux donc le faire pour des francophones, puisque cela passe par la traduction. Et alors c’est un hommage à un(e) autre poète.
La musique me console et j’en écoute beaucoup mais je ne sais pas bien en parler donc je n’essaie pas.
D’autre part je crois que j‘intègre la musique que j’entends à mon écriture ou qu’elle influence la musique que j’ai déjà dans la tête et que je pense être une composante de la poésie (quand je traduis ou écris) : rythme de syntaxe, structures à thèmes, motifs, variations, mélodies de syllabes, assonances, sérialisme, contraintes de construction, composition, etc.(je ne parle ici que de l’aspect musique de la poésie, il y a aussi les images mentales, la danse de pensée, la réflexion sur l’art avec le medium langage, etc.)
Est-ce que tout cela tient contre la barbarie, je ne sais pas, mais c’est une activité humaine complexe qui me semble à l’opposé de la barbarie.
Je me sens souvent en train de faire un art de fourmi, qui persévère tant qu’elle n’est pas aplatie, et cet art peut se développer en miniature enluminée, parfois de manière inattendue, chez certaines personnes qui s’y intéressent, et la fourmi continue de toute façon même dans les périodes maigres. »